11^e May 1774, à Ferney

Il faut, Monsieur, qu’il y ait eu une méprise dans vôtre Lettre du 4 May, et qu’on ait pris le s^r Raynaud pour le s^r Auziere, car c’est au s^r Raynaud que vous avez fourni de l’or, de quoi même vous lui rendez compte dans une Lettre du même jour 4 May.
Le s^r Auziere n’est pour rien dans cette livraison.

J’ai répondu autrefois pour le s^r Auziere, et non pour le s^r Raynaud, qui n’a besoin d’aucune caution.

Aureste, je vous prie de vouloir bien ne donner d’or en mon nom à aucun horloger de Ferney sans un écrit signé de ma main.

M^r Du Rey s’était trompé en disant qu’il ne devait que cent quatre vingt douze livres à M^r Vasselier; il lui en devait deux cent quarante, ainsi c’est encor deux Louis d’or que je vous prie de vouloir bien donner pour M^r Du Rey à M^r Vasselier. Ainsi vous aurez acquitté Deux mille deux cent quarante livres de dettes de M^r Du Rey à Lyon, paiées de mes deniers. Et M^r Jardin, greffier en chef du châtelet de Paris, vous les remboursera sur un mot de vôtre part. Vous aurez la bonté d’inscrire cette somme de deux mille deux cent quarante Livres sur mon compte.

Vous recevrez ce mois cy trente trois mille francs pour moi de M^r De S^t Julien, receveur général du clergé. Mais on dit que vous allez passer quelque temps à s^t Gal. Je vous prie de me donner vos instructions sur cette somme de trente trois mille livres.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire