Monsieur Gabriel sçaura que le Roy souscrit pour deux cent éxemplaires.
J'en ai déjà plus d'une cinquantaine d'ailleurs. On demande un in 4.. Il faudra donc que mon cher Gabriel s'arrange en conséquence pour le papier et pour les Estampes. L'ouvrage sera prêt avant qu'on ait recueilli toutes les Souscriptions. Il est vrai que le prix est modique; mais il faut qu'il le soit; le bon marché fait le débit, et la cherté éloigne. On peut commencer à prendre, en toute sûreté, tous les arrangements nécessaires. Tout le reste va son train; et si on a un peu de santé on ne laissera pas les prèsses des deux frères oisives. Mon cher Gabriel est attendu avec impatience.
En ce moment on reçoit le paquet de mon cher Gabriel du 6e juill: Mille remerciements, et nul embarras. Cecy ne sera point une souscription ordinaire; ce sont Rois, princes, ministres, Ducs, archiducs, qui honorent la cendre de Corneille, et qui favorisent les yeux noirs de Cornellie-chifon. Je me charge de tout, je réponds de tout; prenez des caractères où il y en a, Bâle ou Paris, ne m'importe; mais faut que celà soit du beau, in 4. absolument, et d'autant plus in 4. que quand cet habit aura servi à Pierre mon maître, il servira à François son serviteur. Somme totale, j'espère que le public, et les deux frères seront contents.
NB: J'ai annoncé dans une façon de petit Programmeà la main, que tous ceux qui travaillaient à cet ouvrage, n'avaient en vüe que l'honneur de la nation. J'ai même imputé ce sentiment aux graveurs. Il faut tâcher qu'ils ne me désavoüent pas. Mille tendres amitiés de toutes les Délices, le 12e juillet 1761.
V.