1854-02-25, de Louis Pasteur à A SON PÈRE..

Paris, 25 février 1854.

Mon cher papa, Je viens de voir Monsieur Biot qui a reçu une lettre de toi à laquelle il a répondu hier, et nous avons reçu ce matin une lettre de M. Laurent qui nous dit que tu es très inquiet d'après la lettre que tu lui as aussi écrite ces jours derniers.

Je t'avais adressé une lettre déjà ce matin, ignorant ces détails et je reprends la plume pour te dire que tu n'as aucunement à être inquiet de ma santé. Je me porte très bien sans être mécontent du repos que je vais prendre et de la diminution de travail que ces messieurs me donnent. Je , serais désolé que tu fisses le voyage de Paris et que tu te dérangeasses à cause de moi. Tu as cru que Marie te cachait peut-être que j'étais plus malade : détrompe-toi bien.

M. Biot m'a dit heureusement ce matin que la lettre qu'il t'avait écrite hier t'enlèverait toute inquiétude. Sans cela je serais fort ennuyé moi-même.

Adieu. Porte-toi aussi bien que moi en ce moment.

L. PASTEUR.