Lille, le jeudi 6 juin 1855.
Ma chère Marie, Les Inspecteurs étant très occupés par des travaux de commissions il n'y a pas eu de séance aujourd'hui jeudi. Je ne repartirai pour Douai que ce soir à 6 heures afin de m'y trouver prêt à assister à une réunion préparatoire demain vendredi à 8 heures où il s'agira de quelques questions relatives à l'Enseignement supérieur.
Les enfants vont très bien. J'ai demandé à Baptiste ce qu'il fallait que je t'écrivisse pour lui et il m'a dit d'un ton un peu pleureur : « Je ne sais pas dire ça moi. Je sais pas parler. » C'est une de ses meilleures réponses. Il demande sa mère, Jeanne, son père, et il bavarde comme une pie. Il est tout à fait mignon et Nini 2 se porte de même et est aussi très heureuse de voir son père. Elle m'a fait une fête de cris et de courses à droite et à gauche en me voyant revend hier.
Je t'envoie un billet de 100 fr. J'ai donné 15 fr. à Ida.
J'espère trouver une lettre de toi ce soir à Douai qui me parle de la santé de M. Biot.
Adieu. Je t'embrasse de tout cœur.
Tout à toi, L. PASTEUR.
Reviens le plus tôt possible et ne manque pas d'aller au moins deux fois à l'Exposition 3.
au Presbytère, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, près d'Orléans.