Paris, ce 15 mars 1841
Messieurs,
Le jeune Auguste Ginovèze 1 natif de la ville d’Auch, étudiant la peinture à Paris et mon élève, est l’objet d’une demande qui vous sera présentée à l’effet d’obtenir de votre bonté de vouloir bien lui faire accorder à titre d’encouragement les moyens de continuer ses études. Permettez-moi de joindre à sa demande ce témoignage, que je crois que les bienfaits de la ville ne sauraient être mieux placés que dans la personne de ce jeune homme qui donne [p. 2] de très belles espérances et qui, depuis le peu de temps qu’il étudie à Paris, a déjà fait des progrès tout à fait remarquables. Il est parmi mes élèves un de ceux sur lesquels je compte le plus. Je verrais avec bien du regret que la nécessité de se consacrer trop tôt à des travaux lucratifs dût l’enlever à l’avenir d’un talent qui s’annonce déjà très heureusement.
J’ai l’honneur d’être, avec la plus haute considération, Messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur.
Eug Delacroix