[c. 24 November 1775]
Oui, M., il est jésuites.
Le père Bertrand, ex-jésuite lyonnais qui a maintenant 65 ans, s'est trouvé au noviciat du grand collège de Lyon avec le père de st Germain. On mit le Père de st Germain à la régence, et sa santé ne lui permettant pas de continuer cet exercice, on le plaça à la pension: il y étoit en 1730 et 31. On voulut en 32 lui faire reprendre la férule, mais ne pouvant soutenir le régime jesuitique, il fit son adieu à la société.
Je tiens, M, ce que j'ai l'honneur de vous marquer du Père Beraud, professeur de mathématique aussi simple et aussi vrai que la 1ère proposition d'Euclide; il ajoute que le père de st Germain venoit se chauffer tous les jours d'hyver dans sa chambre où il y avoit une cheminée; qu'il est un honnête homme d'un caractère fort doux, et que lorsqu'il eut fait du bruit dans l'état militaire, les jésuites, qui avoient été ses confrères à la pension, se rapellèrent qu'il connoissoit dès lors tous les officiers généraux, les colonels, et qu'il se plaisoit à leur raconter les anecdotes de chaque regt. Autre remarque faite après coup: on se souvint que le père de st Germain étant régent des basses classes ne manquoit pas de répéter la marche avec ses doigts sur sa chaire quand la garde bourgeoise passoit devant le grand collège. Enfin il a été jésuite; j'en fais mon compliment à Père Adam.