[May-September 1748]
Ie m'éueille auec l'inquiétude de votre santé, moi qui suis acoutumée à ne sentir que le plaisir de v͞s aimer et le bonheur d'être aimée de vous.
Ie crains bien de v͞s auoir trop agité hier, ne me laissés rien ignorer sur cela si v͞s m'aimés. Auoir soin de v͞s, écrire à Castres, me dire tout ce que v͞s aués senti, tout ce que v͞s comtés faire p͞r v͞s guérir, voilà les preuues de votre amour qui me toucheront le plus. V͞s aurés du boüillon, à diner p͞r Panpan, des eauës de Sedlitz et le liure, si ce maudit Mr Beauuau veut me le rendre. N͞s allons diner au Kioste, ie serai du moins plus près de v͞s, i'irai v͞s voir quand v͞s le voudrés, ie voudrois que ce fût bientost, car i'en ai bien de l'impatience. Ie laisse cette lettre à mlle Cheualier dans l'espérance qu'à mon retour de la messe ie trouuerai de vos nouuelles. Voilà des pastilles, la moitié d'une sufira pour v͞s embaumer, mais il faudroit comencer par bien balaier, par ouurir les fenêtres p͞r ôter la mauuaise odeur, i'imagine que l'air ne v͞s fera pas de mal. Aiés d'autres matelas, et mandés moi si v͞s voulés que i'en parle à m͞e de Bouflers. Adieu, ie v͞s adore.
à 10 heures