Analyse du Langage §
[ Fol. 1r] §
1897-02 §
[Titre] §
Analyse du Langage
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[ Fol. 2r] §
* « Propositions Préliminaires (P. P.) » §
{p. C.I.142 C.I.237}Propositions Préliminaires (P. P2.)
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Impossibilité d’étudier le langage en soi.
(1) Nécessité de le placer dans un milieu spécial dit psychique.
(2) Constitue une des singularités remarquables du Champ de Connaissance.
(3) Placé au milieu des phénomènes, sert à une détermination de ces phénomènes à l’aide d’éléments fixes – et est fondé non sur les phénomènes mentaux eux-mêmes, mais sur les lois d’existence et de succession de ces phénomènes.
(4) Fondé sur référence commune, considérée fixe.
Doit se traiter comme je fais de façon à conserver entiers les phénomènes dits physiques et à remplacer les phénomènes psychiques par des groupements de phénomènes, des notions de variation et de liaison.
(5) En quoi renseigne-t-il sur phénomènes mentaux ? Mesure exacte.
En quoi – – – – sur phénomènes physiques ? – – –
(6) Idée de mesure commune. Problème d’un langage à inventer de toutes pièces pour tels êtres. – Problème d’une notation de la pensée. Voir (4)
Langage animal. Signaux, extension.
Langages spéciaux. Algèbre. Formes ornementales élémentaires – arts à ce point de vue.
Note utile3. L’imagination tend à la réalité.
[ Fol. 2v] §
* « (A) Si on nous pique avec une pointe, nous pouvons imaginer… » §
{p. C.I.238}(A) Si on nous pique avec une pointe, nous pouvons imaginer un objet derrière la piqûre et un tas de choses derrière cet objet. Nous établirons une relation entre la piqûre sensation et les idées séquentes4 de causalité.
(B) Si on prononce le mot piqûre nous pourrons imaginer des choses analogues aux précédentes (moins déterminées) mais entre la sensation du son de ce mot et les idées il n’y aura aucune liaison rationnelle.
{p. C.I.143}Donc 1º ce mot aura remplacé dans une certaine mesure5 la sensation origine (A) – À partir de ce mot se produiront des phénomènes analogues à ceux à partir de la piqûre φ(ps) = φ(pm)
2º La relation [piqûre (mot) – phénomènes mentaux séquents] sera invariable en ce sens que la piqûre sensation peut varier, ne pas être obtenue à volonté ;
La chose intéressante et importante est que une chose qui n’est pas une piqûre produise certains effets d’une piqûre – etc. Elle place l’être dans une situation après piqûre et à partir de là, il marche mentalement comme si –
La référence commune sera la piqûre.
* « Produire à tout instant des effets de sensation. » §
Produire à tout instant des effets de sensation.
[ Fol. 3r] §
* « A. Le mot proposé. A′ Le mot produit… » §
A. Le mot proposé. A′ Le mot produit.
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Discontinuité des mots.
——
Le mot parmi toutes les sensations
Définition analytique du mot par rapport au reste.
Invariance de la relation fondamentale. Régularité nécessaire.
Le mot, on le pense sans l’altérer. φ(mph) = K
δφ = 0
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{p. C.I.239}Étude de cette relation invariable dans un espace psychologique à 1 dimension, – à 2. id.
Questions voisines : Peut-on exprimer I en fonction de R et inversement ?
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Origine arbitraire du mot. Il est soustrait à faction individuelle.
Impossibilité d’une relation rationnelle. x = K.
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Possibilité de production du mot physique.
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Les parties du discours – recherche de leurs définitions analytiques.
[ Fol. 3v] §
* « La durée est altérée par le langage… » §
{p. C.I.144}La durée est altérée par le langage.
Un livre qui dure 2 h. à lire peut donner etc. –
* « Travail mental = … » §
Travail mental = [Formules mathématiques]
* « Le “datum” tout ce qui sera conçu comme fixe… » §
Le « datum6 » tout ce qui sera conçu comme fixe, et invariable.
* « La différence entre 2 mots n’est pas du tout proportionnelle… » §
La différence entre 2 mots n’est pas du tout proportionnelle aux différences de toute nature entre les 2 choses signifiées.
[ Fol. 4r] §
* « Valeurs des mots ; substantifs et radicaux psychologiques analogues… » §
Le mot produit
Valeurs des mots ; substantifs et radicaux psychologiques analogues ; abstraits – concrets – vieille division à refaire.
référence commune r. c. |
{ |
concrets généralisés
|
Tout n’est pas nommé. Il y a choix dans l’ensemble des choses. On a un rapport entre une somme d’éléments continus et un nombre abstrait fini discontinu.
L’événement de langage a réussi lorsque après assimilation tout dans l’esprit récepteur se passe comme si les faits et objets liés aux mots y avaient lieu. On se souviendra d’avoir assisté à une fête dont on n’a que lu la description etc. On apercevra plusieurs cas particuliers – racines d’une proposition abstraite qu’on a lue.
On pourra faire subir une variation δφ à un ensemble ainsi transmis.
Encore ici la possibilité.
{p. C.I.145}Une loi fondamentale de partout donc de l’esprit est l’équilibre continuel dans un groupe considéré. φ + ψ = 0.
[ Fol. 4v] §
* « Lecture audition… » §
Lecture audition
|
} |
S Le mot cheval produit image et associations connexes et autres.
|
Vue etc
|
} |
S′ La chose cheval –— associations et mot
|
Idée
|
I L’image cheval –— associations et mot
|
* [Équations et croquis] §
[Équations et croquis]
[ Fol. 5r] §
* « a b c d e m –… » §
a b c d e m –
Figuration :
a/t ;b/t,c/t,ab/t,ca/t,bac/t,db/t,e/t,cad/t,bacd/t,bcde/t,edb/t / / /
{p. C.I.241}Chaque fois qu’un terme se reproduit il s’y ajoute quelque chose – les temps sont égaux. –
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2 choses à distinguer en somme :
1º Succession des états – Théorème général
2º Étude des liaisons des états –
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1º La succession des états est le temps absolu ;
<elle est une fonction de certaines choses qui changent>
elle se confond avec lui. Elle est caractérisée par ce fait donné que un état quelconque est connu immédiatement.
{p. C.I.146}J’appelle succession des états mentaux un certain état – oui !
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La succession est marquée par les différences d’une certaine fonction –
Il y a succession parce que les états sont différents, en ce sens qu’ils ne peuvent coexister et par ce fait même.
Une certaine opération constate les différences.
Les États se succèdent par rapport à quelque chose de fixe.
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[ Fol. 6r] §
* « B. La phrase. » §
B. La phrase.
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Étude descriptive –
succession, groupe
fonction du temps
groupe en mouvement,
{p. C.I.242}Étude d’un groupe de mots, liaisons.
Réversibilité, combinaisons totales.
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Conditions nécessaires de la phrase –
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(K) Phrase élémentaire. Définition.
Invariants de cet élément.
Étude de la transformation de la phrase ordinaire en phénomènes mentaux.
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Étude de la position dans la phrase. –
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Mots de liaison. Accords.
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Étude psychologique.
La phrase en tant que changement de configuration d’un système préexistant.
Déduction - travail - potentiel - différences.
Méthode des variations dans la phrase.
Application de la théorie des degrés de symétrie.
(voir K) Degrés de liberté dans une phrase – dans le langage en général.
Expressions fonctionnelles.
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Extensions.
Conception et construction des phrases.
Déterminations imposées, littérature + ou - libre -
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{p. C.I.147}Déformation vocale des significations par le ton de la voix.
Limites de cette action.
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[ Fol. 6v] §
* « Considérer alors la logique… » §
{p. C.I.243}Considérer alors la logique
possible parce qu’il y a langage
c’est-à-dire fixation.
[ Fol. 7r] §
* « Pour produire tel mot il faut qu’un quantum soit atteint… » §
Pour produire tel mot il faut qu’un quantum soit atteint. Quand on nous le donne, on nous replace dans la situation où nous serions en le trouvant.
Pour dire une phrase il faut avoir connaissance d’une certaine quantité de pensée (à exprimer), la supposer finie et arrêtée : tâcher de placer l’auditeur dans la même situation, donc le problème est de placer l’auditeur dans une situation mentale égale (autant que possible) à celle finie et connue entièrement où l’on a été et qu’on suppose fixe.
Or pour résoudre le problème il faut 1º connaître cette situation initiale propre – 2º la fixer. – 3º la transformer en symboles verbaux. 4º l’organiser suivant une audition grammaticale – 5º la proférer.
Problème. II Étant donné un ensemble de connaissance le diviser en mots.
Chaque mot = n phénomènes mentaux (ou objets) il est invariable pour n à + ou – de ces phénomènes mentaux.
[ Fol. 8r] §
* « Sur la Notation de la Pensée » §
{p. C.I.149}Sur la Notation de la Pensée
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La logique atteint la pensée par le langage, mais relativement au Principe de Contradiction. Un syllogisme renversé A E E < E E A
Si on avait une notation
Étant donnée une suite indéfinie de propositions, constituant une série de syllogismes valides, et si les propositions initiales composant le 1er syllogisme expriment exactement certaines propriétés de la réalité –, une proposition quelconque correspondra à une propriété de la réalité7.
{p. C.I.244}Il faudrait démontrer que les variations de toute nature dans la réalité (ou les faits) laissent invariable quelque chose, ou qu’elles ne peuvent se produire que conformément à une logique rigoureuse –
[Graphique.] Il faudrait expliquer le mot souligné, (expriment).
Il y aurait alors dans l’étude du champ de connaissance à établir les liaisons entre les 2 ordres de variation.
On a d’abord
|
( |
dI = − dR
|
) |
(1) |
On aurait ensuite : I = φ(R) <ou I = φ(ΣR)> R = Σ r1 r2 rn
[ Fol. 9r] §
* « Expériences de variations psychologiques pour une classification… » §
{p. C.I.151}[Expériences de variations psychologiques pour une classification id. des substantifs –
(Dimensions)
images | concepts | Référence Commune | |
arbre rougeur valeur raison mouvement paroi ciel ivresse Dieu esprit définition calcul
|
n n − m(= 1) n n n n n n n n n n
|
0 0 n n 0 0 0 0 n n 0 0
|
r.c. r.c. ≡ ≡ r.c. id. id. id. ≡ ≡ r.c. r.c.8]
|
[ Fol. 10r] §
* « Loi de spécialité » §
{p. C.I.245}[Loi de spécialité
tendance aux trucs invariables
dulcior, magis dulcis9
Magis perd son sens après avoir été ballotté dans 1.000 groupes.
Suppression des cas, emploi des prépositions.
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Loi de répartition
(a-synonymie)
Irradiation10]
[ Fol. 11r] §
* « Plaçons sur la même surface plane les 2 ordres de phénomènes… » §
Plaçons sur la même surface plane les 2 ordres de phénomènes.
Nous supposons la surface totale limitée – [Croquis]
Les portions verbo-physiques – seront liées à des portions mentales.
Il faudrait pour cette étude trouver une représentation très nette du Champ de connaissance.
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{p. C.I.148}En somme, si l’on avait une bonne représentation dudit Champ permettant l’étude des 2 ordres combinés ψ et φ et les substitutions et les groupes on aurait un instrument incomparable11 ↓ —
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En effet, toute explication d’un phénomène est une combinaison de phénomènes mentaux : tout ce qui est est A ou B, I ou R ; l’existence est de mitiger ces deux séries en des proportions variables ; l’art en général consiste à déterminer certains ψ par certains φ – ou (avec une belle perspective) à former, à prévoir un groupehomogène de φ et deψ.
La relation fondamentale devrait être une certaine
(voir page précédente12).
[ Fol. 12r] §
* « Si on reconstituait tous les termes (hypothétiques en détail) probables… » §
{p. C.I.246}Si on reconstituait tous les termes (hypothétiques en détail) probables entre un état mental et sa transcription verbale, – [inachevé]
Le langage reproduit grossièrement certaines propriétés mentales
ainsi l’association des idées –
Les lois du langage sont réciproques à certaines lois de l’association-théorie des passages.
* « Dans le langage algébrique toute combinaison est plausible – » §
Dans le langage algébrique toute combinaison est plausible –
[ Fol. 12v] §
* « Une phrase “successive” donnant un état instantané… » §
Une phrase « successive » donnant un état instantané. Elle crée la succession de cet ensemble.
[ Fol. 13r] §
* « Phrases » §
{p. C.I.149}Phrases
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Toute phrase nous soumet à un travail entre des éléments fournis par nous et disposés par un autre.
[ Fol. 14r] §
* « Remplacement d’une chose par une autre… » §
Remplacement d’une chose par une autre qui n’a pas avec la 1re un lien rationnel et même concevable.
Discontinu du langage – continu du non langage.
Il commence par simplifier les phénomènes mentaux.
[ Fol. 15v-16r] §
* « En résumé : il y a une certaine indépendance entre ce qui est écrit ou lu… » §
{p. C.I.150 C.I.247}En résumé : il y a une certaine indépendance entre ce qui est écrit ou lu et ce qui est pensé par l’écrivain ou par son lecteur.
a) Le mot joue un rôle identique par rapport à toute une classe d’états différents vis-à-vis desquels il se comporte indifféremment.
Donc à chaque mot correspondent N déterminations possibles.
Toutefois il y a un élément fixe. Toutes les déterminations de la même classe comprennent une constante commune, μ = ψ(x) + k = φ(x) + k ; etc.
Le langage par rapport à une pensée qu’il exprime et à une autre qui le reçoit est une sorte de moyenne. Il forme avec la réalité un ensemble particulier.
C’est une portion + commode de la réalité, la + commode ;
b) La théorie du langage est le résumé des lois suivant lesquelles se succèdent concomitamment les phénomènes verbaux et les phénomènes mentaux (en établissant entre eux une correspondance purement mathématique). – C’est de cette série double qu’il faut déduire les propriétés et les formes du langage.
c) La forme d’une phrase est proportionnée aux éléments supposés communs des correspondants.
b′) Le langage n’est pas la reproduction de la pensée, il ne connaît pas des phénomènes mentaux réels – mais bien d’une conception simplifiée et très lointaine de ces phénomènes. Il est impossible de remonter du langage à la pensée, autrement que par probabilités).
d) Extension des propriétés du langage – littérature13.
e) Il y a lieu de l’étudier dans un espace à 1 dimension.
f) Importance toujours croissante du « tout fait » en matière de langage.