Berthier, Guillaume-François

1753

Compte rendu de Ramire

2017
Source : Compte rendu de Ramire Berthier, Guillaume-François p. 842-864 1753
Ont participé à cette édition électronique : François Lecercle (Responsable d’édition) et Clotilde Thouret (Responsable d’édition).

Compte rendu de Ramire §

{p. 842}ARTICLE XXXIX.
TRIUMPHO SAGRADO DE
la conciencia. Ciencia divina del humano regocijo &c. C’est-à-dire, Le triomphe sacré de la conscience, la science divine de se récréer, le bonheur des Peuples, des Villes, & des Royaumes, marqué dans ces paroles célestes du Pseaume 88. v. 16. Beatus populus, qui scit jubilationem. Ouvrage très-utile pour le bien des ames & la direction sûre des consciences, composé par D. Ramire Cayorcy Fonseca Prêtre : imprimé à Salamanque l’an 1751. vol. in-4°. p. 384.

Ce traité n’est que la réponse d’un Théologien à trois questions, qui font tout le plan de son Ouvrage. Tout y est relatif à la Comédie considérée dans l’état où {p. 843}elle est aujourd’hui en Espagne. Dans ce genre de Spectacle qu’y a-t-il en soi de licite ? 2°. Peut-on l’autoriser ? 3°. Quelle confiance peut-on prendre dans le suffrage du Docteur, dont on a inséré l’approbation dans une Edition des Œuvres de D.P. Calderon de la Barca ? Voilà les trois questions dont il s’agit.

Le but de l’Auteur dans cette controverse est de réfuter quelques décisions trop favorables à la Comédie : ainsi c’est un Docteur sévère, qui attaque des Docteurs relâchés, ou plutôt leur doctrine : car sa censure n’est point une satyre ; il est leur adversaire sans être leur ennemi ; en ruinant leur sentiment, il ne touche ni à leur personne, ni à leur intention.

Pour établir d’abord l’état de la question, D. Ramire distingue dans la Comédie son essence, & ses accidens : dans son essence, rien {p. 844}d’absolument vicieux ; tout peut y être conforme aux régles de la plus exacte honnêteté, & il n’est pas impossible que la composition & la représentation d’une Comédie, n’ayent rien qui blesse la pudeur Chrétienne & la morale Evangélique. Les accidens de la Comédie en sont l’appareil & les accompagnemens, c’est-à-dire, les Intermèdes, les Farces, les Danses, la Musique, l’air & le jeu des Acteurs, le concours & la disposition des Spectateurs. Ainsi la Comédie dans son essence, c’est la Comédie telle qu’elle devroit être, & qu’elle ne fut jamais ; la Comédie avec ses accidens, c’est la Comédie telle qu’elle ne devroit pas être, & telle qu’elle est toujours ; car ce n’est que dans ces accidens, dans ces circonstances, qui accompagnent la Comédie, que notre Docteur trouve des vices, qui la lui font absolument réprouver lors {p. 845}même que le sujet & la forme de la Piéce n’ont rien que de très-innocent.

Comme l’Auteur, non plus que ses adversaires, n’a pu se décider sur sa propre expérience, il leur offre de s’en rapporter à des témoins, qui ne peuvent leur être suspects, à ces ames timorées & désabusées qui ont renoncé aux vanités & aux pompes mondaines. Or tous ces témoins s’accordent à déposer contre la Comédie, tous la regardent comme une peste, au moins pour la jeunesse, como peste por lo menos de la juventud. D. Ramire se prévaut ici de l’approbation même qu’il réfute ; le Docteur qui l’a donnée, y fait des vœux pour obtenir aux Auteurs, aux Acteurs, & aux Spectateurs une retenuë & une décence, qui empêche d’interdire dans le Christianisme une recréation si indifférente, selon lui, aux Fidèles, si nécessaire {p. 846}aux Citoyens, & si instructive pour tout le monde. Une priére si fervente n’est-elle pas un aveu formel des abus, qui régnent dans les Spectacles qu’on protége ?

Pour prouver que la Comédie ne sçauroit être un spectacle aussi innocent que le prétendent ses défenseurs, D. Ramire remonte à son origine : ce qu’il en dit est trop connu pour nous y arrêter. Passons aux accidens, qui en font le vice & le crime.

1°. Le concours des assistans. Ce ne sont pas les sages, qui y font la foule, c’est tout ce qu’il y a de plus vain, de plus frivole, de plus oisif, de plus libre dans les deux sexes. Est-ce-là une assemblée où l’on puisse se confondre sans scrupule & sans péril ? N’est-ce pas plutôt un Théâtre, ou la vanité & la galanterie étalent le luxe des modes profanes, & déployent les ressorts de la coquetterie mondaine ? {p. 847}Point de riche taille, point de jeunes attraits, qui n’y viennent mesurer ou montrer leurs avantages avec une complaisance de mauvais augure.

Spectatum veniunt : veniunt spectentur ut ipsæ :
Iste locus cæsti damna pudoris habet.

2°. Les Acteurs & les Actrices. Leur vertu n’est rien moins que rigide. Leur parure n’est guères plus honnête que leur intention. Leur air n’annonce que trop leur caractère & leur profession.

3°. Le sujet. C’est toujours quelque intrigue galante ou honteuse. Tout y tend à la séduction, messages secrets, billets furtifs, présens &c. Rien n’est oublié pour tromper la vigilance des époux, des mères & des domestiques.

4°. La représentation. Sur la Scène on ne parle que de prison, de chaînes, de captivité ; on ne {p. 848}vit que de soupirs & de larmes ; le Soleil, les astres, les fleurs les plus brillantes fournissent à peine des métaphores assez nobles ; on divinise son objet pour l’adorer, on encense ses Autels, & on s’immole dans son Temple. Envie, jalousie, soupçons, haine, vengeance, dépit, rage, fureur, désespoir &c. en un mot toutes les passions s’emparent du Théâtre. Pour se peindre, elles empruntent des couleurs allégoriques ; à l’ombre des allusions ingénieuses, sous le voile des équivoques fines, elles exhalent une contagion pestilente, elles canonisent jusqu’à leurs désordres. Venena non dantur, nisi melle circumlita, & vitia non decipiunt nisi sub specie, umbraque virtutum, dit S. Jerôme1.

Le Docteur Espagnol peint & déplore ces scandales & leurs ravages {p. 849}avec les couleurs & les larmes de tous les SS. Peres : son zèle, comme le leur, se fonde sur l’Ecriture, qui nous ordonne de fermer les yeux dès qu’une femme folâtre paroît, de peur de tomber dans ses filets, & qui nous avertit que les artifices d’une Actrice ou d’une Danseuse sont encore plus puissants pour nous perdre2.

Nous ne faisons ici qu’effleurer les raisons & les autorités théologiques, que D. Ramire accumule pour prouver sa thèse. En les développant, il se livre à un zèle dont les expressions sont plus simples qu’élégantes, les images plus vraies que délicates : c’est un Ecrivain qui songe plus à réformer des abus, qu’à se faire une réputation. Il est naturel {p. 850}& sincère dans son style comme dans sa morale ; il cherche plus à persuader ses Lecteurs, qu’à les charmer. C’est pourquoi après l’essor qu’il permet à son zèle, il ne manque jamais de reprendre la méthode scholastique. Ainsi sa thèse prouvée, il se propose des objections, & les résout. La première avec sa solution est tirée de S. Chrisostome.

Les partisans des Spectacles disoient à ce Père : nous y assistons, sans en recevoir aucune impression : spectamus quidem sed nil movemur. Ah ! reprenoit le S. Docteur, vous croyez-vous donc invulnérable, Et tu putas non posse lædi ? Etes-vous donc un rocher, Numquid lapideus es ? Vous êtes donc plus privilégié que Paul qui étoit toujours armé pour châtier & dompter son corps ? Quoi ! les grotes de la Thébaïde n’ont pas toujours été pour l’innocence, des azyles inviolables ; & vous au sein {p. 851}de la licence théatrale, vous seriez inaccessible à la tentation ou impénétrable à cette vapeur empoisonnée, qui s’exhale de la Scène ?

Mais ce n’est pas à mauvaise intention qu’on va aux Spectacles : on n’y cherche qu’une honnête récréation. Pour montrer la fausseté de cette excuse, notre Théologien se sert des moyens & des raisons les plus sensibles. Retranchons, dit-il, du Spectacle tout ce qui en fait le péril, aura-t’-il alors les mêmes charmes pour attirer ; les mêmes plaisirs pour récréer ? Si les Dames n’y trouvoient que des Acteurs & des Spectateurs de leur sexe, auroient-elles le même empressement à s’y rendre3 &c. Pour ne prendre qu’un honnête délassement {p. 852}à une Scène dont le jeu réunit tant d’objets si capables de faire des impressions contraires à l’honnêteté, quelle violence ne faut-il pas faire à ses sens & à son imagination ! Quel plaisir peut-on donc trouver à se contraindre si fortement ?

On a beau dire qu’on en sort sans blessure, on ne le persuadera jamais à S. Jérome qui proteste qu’il n’ajoute point foi à quiconque se porte pour n’avoir point été blessé de ces Spectacles : se nulli credere viro, si dicat se illasum evasisse à Spectaculis talium. Dès qu’il s’agit, dit S. Cyprien, de perdre quelque chose des intérêts & des plaisirs du Siècle, quelque ignorant qu’on soit, on est toujours assez habile à trouver des raisons & des argumens pour s’en défendre : quàm sapiens argumentatrix ignorantia humana, cùm aliquid ejusmodi de gaudiis & fructibus seculi {p. 853}metuit amittere. Tertullien va plus loin : quelque gracieux, dit-il, quelque simples, quelque honnêtes que paroissent ces chants, ces accords, ces jeux de Théâtre, les impressions agréables qui en dérivent ne sont que les gouttes d’un miel qui coule d’une liqueur empoisonnée4.

Nous ne croyons pas que la plûpart des Chrétiens assidus aux spectacles, puissent lire sans se sentir troublés & alarmés, tout ce qu’un zèle éclairé & véhément dicte au Théologien Espagnol contre leur fausse sécurité. L’Ecriture & les Peres lui fournissent toujours ses couleurs les plus vives, & ses traits les plus pathétiques : il emprunte jusqu’au langage des Payens, pour {p. 854}faire sentir le danger aux Chrétiens qui s’y exposent. Le théâtre, leur dit-il, est un champ perfide ; pour être douces, les blessures qu’on y reçoit, n’en sont pas moins meurtrières, pernicies delicata, &c. La vue en eût elle été innocente ; le souvenir ne le sera pas. N’y fît-on que perdre son tems, c’est toujours perdre le seul bien dont il soit permis d’être avare : sola temporis avaritia laudabilis est. Quel désordre ne porte pas dans une Ville l’arrivée & le séjour d’une Troupe de Comédiens ! On en trouve ici de vives peintures tracées d’après les plus graves Auteurs. On ne revient point du spectacle comme on y étoit allé ; l’innocence n’en sort point sans tache, ni le vice sans crime : quos attulisti mores, numquam referes &c. Cel. Rodig. l. 8. c. 7.

Après avoir fait éclater son zèle en Orateur Chrétien, notre Auteur {p. 855}reprend le ton d’un profond moraliste, & examine encore de plus près la nature de la Comédie : il recueille sur cette matière les définitions des Docteurs les moins accusés de rigorisme, & il en conclut que, si on ouvroit une école, dont l’affiche annonçât les leçons qu’on donne & qu’on prend au théâtre, tous les Magistrats, & tous les Citoyens jaloux des mœurs publiques, s’uniroient pour la fermer, & pour en proscrire les maîtres pernicieux. L’Evangile & le Théâtre opposés, leurs maximes contraires forment ici un contraste frappant, dont l’Auteur profite pour rappeller aux Chrétiens la sainteté de leur profession, & surtout l’obligation ou sont les pères & mères d’instruire leurs enfans dans la foi, de les former à la piété, de veiller sur leur innocence, & d’en écarter tout ce qui peut la séduire & la corrompre, soit en {p. 856}affoiblissant les attraits vertueux par le ridicule qu’on y attache ; soit en fortifiant les penchants vicieux par l’honneur qu’on en tire. Conduire ses fils & ses filles au spectacle, c’est les conduire aux autels des démons & les y immoler : immolaverunt filios suos & filias suas dæmoniis.

Les défenseurs des Spectacles opposent à leurs adversaires l’autorité de S. Thomas, & de quelques autres Docteurs très-respectables : c’est-là le plus fort de leurs retranchemens. D. Ramire le renverse sans peine & il y trouve des armes, dont il se sert contre ses ennemis, avec le plus grand avantage. En effet ces Docteurs n’ont jamais permis que des spectacles, où la pudeur & la décence Chrétienne ne peuvent rien appercevoir qui les alarme : ils ont anathématisé tout Théâtre, toute assemblée, qui pourroit donner la plus légère atteinte aux bonnes {p. 857}mœurs. Leurs textes, qu’on nous rapporte, sont si formels, qu’on ne conçoit pas comment on ose les citer en faveur des Spectacles. Ils n’approuvent donc la Comédie dans son essence, que pour la réprouver dans ses individus.

Ici le Théologien Espagnol reprend de nouvelles forces, il se met à la tête d’une légion innombrable de Docteurs ; il s’arme de canons & de loix ; de Decrets pontificaux, & d’Edits impériaux ; il s’en sert pour foudroyer les Partisans de la Comédie. A la vuë de tant de décisions, de censures, & d’anathèmes, contre ce Spectacle, on ne peut s’empêcher de gémir sur l’endurcissement, ou l’aveuglement des Chrétiens, qui le fréquentent.

Pour rendre ces autorités aussi efficaces que convaincantes, D. R. y joint encore de ces grands traits d’éloquence, qui ont signalé {p. 858}le zèle des Basiles & des Chrysostomes. C’est nous disent-ils, c’est du Théâtre que la volupté assiége tous les sens du corps & toutes les facultés de l’ame. De-là, elle souffle la licence parmi la jeunesse, elle réveille l’impudicité dans la vieillesse, elle jette le trouble dans les maisons, elle seme l’opprobre dans les familles. De-là, tant de séductions, d’adultères, de divorces, de brigandages, de larcins, de dépenses ruineuses &c. S. Chrysostome en est si frappé, qu’il déclare, qu’il aimeroit mieux voir un Chrétien enfermé dans un cachot, qu’assis au spectacle. Dans une prison, dit-il, il pourra faire des réflexions salutaires ; au théâtre, il ne peut lui venir que des pensées damnables &c.

Mais après tout, si le désordre & le scandale étoient aussi énormes, que le Docteur Espagnol le prétend, comment les tolère-t-on ? {p. 859}Comment ont-ils passé en coutume ? Comment des Ecclésiastiques osent-ils y paroître ? A cela il répond, 1°. Que ces Ecclésiastiques en sont plus coupables, & que les spectacles n’en sont pas plus innocents. Il ne craint point d’avancer, que ces Abbés, qui suivent les spectacles, ne sont rien moins que la bonne odeur du Clergé, & qu’ils n’ont aucun droit aux récréations les plus innocentes, en vertu de leurs fatigues apostoliques, ou de leurs occupations ascétiques. Audite hoc Sacerdotes… Quia vobis judicium est, quoniam laqueus facti estis… & rete expansum super Thabor. 2°. Quant à la tolérance, il avertit, qu’elle ne rend pas licite la chose tolérée, qu’elle n’ôte pas aux raisons tirées de la règle des mœurs & de l’Evangile, la force qu’on ne peut y méconnoître, quand on est de bonne foi. 3°. Pour la coutume, il dit que {p. 860}dans le monde elle prévaut souvent sur les préceptes de J.C. & que c’est ce qui en fait une excuse si foible & si peu recevable. Toute cette doctrine est ici solidement & formellement appuiée sur l’autorité des Peres, des Docteurs, & des Conciles.

Mais n’est-ce pas aux vices, que la Comédie fait la guerre ? On répond que les Comédiens n’en sont pas assez exempts pour les corriger. Ce n’est pas de pareils organes qui doivent nous prêcher la justice. Jamais ils n’ont converti personne ; combien en ont-ils pervertis ? Dans les sujets les plus édifians ; dans leurs scènes les plus religieuses, le Pécheur s’attendrit sans se repentit, on sent le plaisir de la compassion, sans sentir l’amertume de la componction ; ce n’est pas une pluie qui tombe du Ciel ; c’est une rosée qui s’élève de la terre ; elle ne nourrit que des feuilles maudites ; à {p. 861}l’ombre de l’arbre qu’elle rafraîchit, le vice s’engraisse & la vertu se dessèche.

Sans nous arrêter avec D.R. à détruire les autres prétextes qu’employent les partisans de la Comédie ; passons à la seconde question : peut-on autoriser ce Spectacle ? On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent, qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser, & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit. Pour persuader le Lecteur, son zèle joint toujours à ses exhortations la même abondance de doctrine.

L’Auteur entre dans la troisième {p. 862}question par une exposition de la doctrine qu’on lui oppose, sçavoir 1°. que dans le Christianisme la Comédie est un spectacle indifférent, où les simples ne risquent rien, les sages gagnent, & les fols sont les seuls à perdre. 2°. Qu’il est nécessaire comme un remède contre l’oisiveté de la jeunesse & ses dangers. Des principes si relâchés forment une trop foible défense pour résister à la force des raisons & des grandes maximes que leur oppose D. Ramire ; il y ajoute une réfléxion dont la vérité & la simplicité doit frapper ses adversaires : c’est qu’en plaidant pour les Spectacles ils en montrent le danger, leur langage favorise trop les passions pour ne pas trahir leur cause : le Spectacle est pour la jeunesse, ce qu’est un peu d’eau pour un brasier ardent, elle ne suspend d’abord l’activité du feu que pour la rendre bientôt plus vive.

{p. 863}Mais enfin, dit-on, les Peres n’ont éclaté avec tant de force contre l’ancienne Comédie qu’à cause de l’idolâtrie & de l’obscénité qui régnoit alors sur son Théâtre : or entre ces Spectacles & les nôtres, il y a autant d’opposition qu’entre le jour & la nuit. Si nos Comédies, replique D. Ramire, étoient aussi dévotes que les Méditations de S. Bernard, ou aussi Apostoliques que les Sermons de S. Vincent Ferrier, on n’en parleroit pas plus avantageusement. Ensuite il prouve que la plupart des anciens anathêmes lancés contre la Comédie, portent sur des raisons communes & transcendantes, qui sont que toute Comédie est une occasion de chûte & une école de libertinage, & il soutient avec Lactance que l’élégance & la politesse qui régne aujourd’hui sur les Théâtres, ne fait que rendre plus aigus & plus pénétrans {p. 864}les traits qu’on y enfonce dans l’ame des spectateurs.

On nous assure que cet Ouvrage, fruit d’un zèle & d’une science Apostolique, a suffi pour engager les Magistrats de Burgos à abattre le beau Théâtre de leur Ville, qui avoit coûté vingt mille ducats.