Monsieur Dinvaulthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1190379_1key001cor/nts/005 donna hier matin sa démission, j'attendray à demain à fermer Cette lettre afin de pouvoir nommer son successeur; si on est dans l'ambaras du choix, je feray partir ma lettre.
Paris ce 4 février 1770 http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200015_1key001cor/txt/001 Mercredy prochain 7 de ce mois il partira par les guimbardes de Lyon l'histoire de Charles vhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200015_1key001cor/nts/001.
Je suis persuadé que made la Duchesse de Luineshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110025b_1key001cor/txt/001 est partie pour la vie éternelle avec de grands sentiments de dévotion, et celà est bien consolant.
20e fév: Dans le temps que ma Lettre allait partir, je reçois la vôtre du 13 fév: Soiez sûre que je vous écrirai toutes les fois qu'il me viendra des idées qui me paraîtront faittes pour vôtre belle imagination et pour la justesse de vôtre esprit, c'est à dire que je vous donnerai ces idées à rectifier, car autrement je ne serais pas si hardi.
Ce Dimanche 24e Juin 1770 Si je ne vous ay pas Ecrit plûtôt, c'est que J'attendois toujours que la grand maman, me dicta quelques choses pour vous; Je l'en ay pressée, mais elle est dans une paresse d'esprit, dont on ne peut la tirer; elle s'en rapporte à moy pour vous dire, tout ce qu'elle pense pour vous; Je seray donc son indigne interprette mais J'auray le mérite de vous dire la vérité, en vous assurant que ses sentimens ne se bornent point à l'admiration et à l'estime, qu'elle y joint une très véritable amitié; elle voudroit vous satisfaire sur toutes les choses que vous désiré, et nommément sur votre affaire de st Claude; elle trouve la cause que vous deffandé très juste; mais elle ne peut vous secondez que par ses représentations et ses sollicitations; elle est aussy reconnoissante et aussy contante que moy, des Cahiers que vous nous envoyé, et nous vous prions de continuer; Je seray encore du tems sans revoir cette grand maman; elle ne reviendra que le dixsept ou le dixhuit de Juillet; et peu de jours après, elle partira pour Compiegne; La vie se passe en abscence, on est toujours, entre le souvenir et l'espérance; on ne jouïs Jamais; si du moins on pouvois dormir, ce ne seroit que demy mal; dormez vous, mon cher Voltaire?
Est ce que son âme voudrait partir avant son corps?
Il faudra seulement me faire écrire, madame veut s'amuser, elle se porte bien, elle est en train, elle est de bonne humeur, elle ordonne qu'on lui envoye quelque rogaton; et alors on fera partir quelque paquet scientifique, ou comique, ou philosophique, ou historique, ou poëtique, selon l'espèce d'amusement que voudra madame, à condition qu'elle le jettera au feu dès qu'elle se le sera fait lire.
Quand cette faculté me manquera ce sera un signe certain qu'il faut que je parte.
Vous me dites, Je pars, et vous êtes un an sans m’écrire.