Il faut vous dire encor que je ne vai jamais à Genêve; ce n'est pas seulement parce que c'est une ville d'hérétiques, mais c'est parce qu'on y ferme les portes de très bonne heure, et que mon train de vie campagnard est l'antipode des villes; je reste donc chez moi, occupé de souffrances, de travaux et de charues avec made Denis, la nièce à Pierre, son mari, un exjesuite qui dit la messe et qui joue aux échecs.

On a les yeux bouchés à la ville, à la cour. […] Ce n'est pas vous qui avez changé, c'est la cour et la ville, à ce que j'entends dire aux connaisseurs.

Voiez si cette vie est compatible avec le séjour d’une ville où il faut promener la moitié du tems son corps dans une voiture, et où l’âme est toujours hors de chez elle. […] Vôtre triste état vous met dans la nécessité d’être consolée par la société, et cette société qu’il me faudrait chercher d’un bout de la ville à l’autre me serait insuportable.

Soyez son Emûle dans votre ville de Versoy et faites à qui mieux mieux le bonheur de tout ce qui vous environne.

Je demandais au conseil des finances des grâces et des règlements pour une colonie d'étrangers que j'ai faits sujets du Roi, et pour qui j'ai bâti de jolies maisons dans mon abominable trou de Ferney que j'ai changé en une espèce de ville assez agréable. […] Adieu, Madame, jouïssez de tous les spectacles de la cour et de la ville, et daignez vous souvenir quelquefois du vieux malade V.

J’ay été très contente de le Kain, il a lû à merveille, mais Je ne suis point contente de la distribution des rôles, Je voudrais qu’il fît le Roi, il dit que cela ne se peut pas; Je n’entends pas les dignités théâtrales, il y en a pourtant bien de cette sorte à la cour et à la ville.

24e xbre 1773 Quoique je n’aie rien d’intéressant à vous dire, Madame; quoique je n’aie nulle nouvelle à vous mander, ni de la Suisse, ni de Genêve, ni de l’Allemagne; quoiqu’on m’écrive que vous vous divertissez, que vous donnez à souper la moitié de la semaine, et que vous allez souper en ville l’autre moitié; quoique d’ordinaire je ne puisse prendre sur moi d’écrire une Lettre sans avoir un sujet pressant de la faire; quoi que mes journées soient remplies par des occupations qui m’accablent et ne me laissent pas un moment, il faut pourtant que je vous écrive, dussai-je vous ennuier.