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2. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je me suis indigné depuis quelques années de la prose de Paris, et surtout de la prose des avocats qui parlent prèsque tous comme maître petit Jean.

3. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je vous conseille de ne vous jamais faire lire de vers; car outre qu'on en est fort las, ils sont trop difficiles à lire; vous trouverez mieux Vôtre compte avec de la prose.

4. (1775) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Vous vous douté bien que je suis parfaitement contente de vôtre prose et de vos vers; vous êtes et vous seray toujours le même; vous dites que votre Corps s'affoiblit, vôtre âme s'en mocque, et elle Conserve la même force et la même chaleur qu'elle avoit à vingtcinq ans.

5. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

ce mercredy 22 août 1770 Grand papa, grand maman, petite fille, secrétaire, amis, connoissances, tous sont charmés de vos vershttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200411_1key001cor/nts/001, mais on ne vous quitte point de la prose.

6. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

23e 8bre 1772 Je me vante, Madame, d’avoir les oreilles aussi dures que vous, et le cœur encor d’avantage; car je vous assure que je n’ai pas entendu un seul mot de prèsque tous les ouvrages en vers et en prose qu’on m’envoie depuis dix ans.

7. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je dois me taire en vers et en prose; mais en me taisant je vous serai toujours très vivement attaché; je ferai des vœux pour que vous viviez beaucoup plus longtemps que moi, pour qu’une santé parfaitte vous console de ce que vous avez perdu, pour que vous joüissiez d’un excellent estomac, pour que vous soiez aussi heureuse qu’on peut l’être dans un monde où les douleurs et les privations sont d’une nécessité absolue.

8. (1775) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Après tout il n'en est pas de la musiquecomme des vers et de la prose, les organes en décident, nos oreilles peuvent être aussi diférentes de celles des autres que notre palais.

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