Vous me laissez deviner tout ce que vous pensez; mais pardonnez moi aussi mes idées.
Comme je fais le théâtre, les pièces, et les acteurs, qu'en outre je bâtis une Eglise et un château, et que je gouverne par moi même tous ces tripots là, et que pour m'achever de peindre il faut finir L'histoire de Pierre le grand, et que j'ai dix ou douze Lettres à écrire par jour, tout celà fait que vous devez me pardonnez, madame, si je ne vous ennuie pas aussi souvent que je le voudrais; j'ai pourtant un plaisir extrème à m'entretenir avec vous; vous sçavez que j'aime passionément vôtre esprit, vôtre imagination, vôtre façon de penser; vous aurez la moitié de Pierre incessamment; il y a un paquet tout prêt pour vous et pour Mr le Président Hainaut, mais on ne sçait comment faire pour dépècher ces paquets par la poste. […] Adieu encor une fois, madame, je vous aime beaucoup plus que vous ne pensez.
Il y a long tems que nous avons parlé dans nos lettres du sujet que vous traitez dans votre dernière, mon instinct m'a toujours menée à penser tout ce que vous dites.
Voilà où Je m'en tiens; faire autant de bien que Je peux, le moins de mal qui m'est possible, laisser à chacun sa façon de penser, ne troubler le bonheur ni la paix de personne.
Je ne peux pas vous dire, Madame, que je vous aime comme mes yeux, mais je vous aime comme mon âme, car je me suis toujours aperçu qu’au fond mon âme pensait comme la vôtre.
Jamais on n'a été plus affligée que Je le fus samedy dernier à l'ouverture d'une lettre où l'on m'apprenoit que vous étiez mort subitement; Je fis un cri, J'eux un saisissement, qui sont des preuves bien sûres de tout ce que Je pense pour vous; Je fus dans le moment aussy touchée, aussy pénétrée qu'on le peut être de la perte de L'amy le plus intime avec qui l'on passe sa viehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050245_1key001cor/nts/001.
J'aimerois à la folie avoir une correspondance avec vous si vous étiez bien aise d'en avoir avec moi, mais vous n'avez Jamais rien à me dire, ce n'est que par le public que J'apprends ce que vous pensez, ce que vous dites, ce que vous faites, vous ne me Jugez digne d'aucune confidence.
Porté vous bien mon cher Voltaire, ne pensé point à vôtre âge, persuadé vous n'avoir que celui qu'à vôtre esprit, vingtcinq ou trente ans.
Je voudrois que mon suffrage eût plus de poid, mais tel qu'il est, vous y pouvez Conpter; je dois cependant vous dire ce que je pense; jamais on ne permettra la représentation de cette pièce, avant que les changement qu'elle a pour bût ne soyent arrivés; ils arriveront un jour; mais vous êtes comme Moÿse, vous voyez la terre promise et vous n'y entrerés pashttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1190112b_1key001cor/nts/002; elle sera pour nos neveux; contentez vous de la sortie d'Egipte.
Mais d’où vient voulez vous sçavoir ce que Je pense?
Je serois ravie de vous embrasser, de causer avec vous et de vous trouver d’accord avec ce que Je pense sur le mauvais goût, le mauvais ton qui règne dans tout ce qu’on fait, dans tout ce qu’on dit et dans tout ce qu’on écrit.
Ils ont le ton bien familier, Mais c'est celui de l'innocence, Un quaker dit tout ce qu'il pense; Il faut, s'il vous plaît, essuyer Sa naïve & rude éloquence; Car en voulant vous avoüer Que sur son cœur simple & grossier Vous avez entière puissance, Il est homme à vous tutoyer En dépit de la bienséance.
On tremble de laisser échaper un mot qui peut être mal interprêté; on ne peut plus penser par la postehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1030338_1key001cor/nts/001; je n'écris point au Président Hénaut; mais je lui souhaitte comme à vous une vie longue et saine.
Je crois, toutte réflexion faitte, qu'il ne faut jamais penser à la mort.
Je les ay accablé de questions, de votre santé, de la vie que vous meniez, de la façon dont j'étois avec vous, si vous pensiez à me donner votre statue ou votre buste.
Ce 8 mars Les dernières nouvelles de mad. de Pompadour sont fort bonnes, mais elle n'est point encore hors d'affaire; je serois très fâché qu'il en arrivoit malheurs, et ce pourrait bien en être un plus grand que l'on ne pense.
Je pense sur le présent et sur l'avenir comme j'ai parlé dans ma Lettre.
pensez vous sérieusement que ma voix puisse se faire entendre, et que Je puisse vous être utile pour faire représenter vos Guebres?
Que dois-je penser de vos protestations d’amitié quand vous vous en tenez aux simples assurances sans y Joindre aucuns Effets.
10e auguste 1772 J’ai tort, Madame, j’ai très tort; mais je n’ai pas pourtant si grand tort que vous le pensez, car en premier lieu je croiais que vous n’aviez plus du tout de goût pour les vers, et surtout pour les miens.
Voilà une révolution arrivée en vous bien Etrange; Je ne blâme point vos sentimens sur d'autres articles; Je ne suis pas si Eloignée de penser comme vous.
La nouvelle de nos troubles, de nos émeütes apparemment vous est parvenue; qu'en pensé vous?
Elle est plus sérieuse que vous ne pensez.
Je pense que voylà le cas de souhaitter d'être sourde puisque la perte de vos yeux vous laisse encor des oreilles pour entendre touttes nos sottises.
Comment avez vous pu penser que je fusse assez impertinent pour me faire dresser un buste?
Gardez vous bien d'en faire jamais autant, car vous courez, vous soupez, vous conversez, et surtout vous pensez; ainsi, Madame, vivez.
J'ai écrit ce que j'en pensais à un homme qui a montré ma Lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210344_1key001cor/nts/004.
Il est bruit ici d'une révolte qui a pensé arriver et qui a fait exiler un grand nombre de gens en Siberie.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1030330_1key001cor/txt/003 Adieu monsieur, personne n'a pour vous plus de goût, plus d'estime, plus d'amitié, il y quarante ans que Je pense de même.
si elle peut penser?
Nous vivons, nous pensons, et nôtre âme nous reste.
Ce n'était pas ainsi que pensaient Neuton et Platon.
je suis tenté de croire qu'on pense à tout celà quand on n'a plus de passions, et que tout le monde est comme Matthieu Garo qui recherche pourquoi les citrouilles ne viennent pas au haut des chêneshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140104_1key001cor/nts/001.
que voulez vous que vos amis pensent?
L'éloignement entre les gens qui pensent est horrible.
Ce Dimanche 24e Juin 1770 Si je ne vous ay pas Ecrit plûtôt, c'est que J'attendois toujours que la grand maman, me dicta quelques choses pour vous; Je l'en ay pressée, mais elle est dans une paresse d'esprit, dont on ne peut la tirer; elle s'en rapporte à moy pour vous dire, tout ce qu'elle pense pour vous; Je seray donc son indigne interprette mais J'auray le mérite de vous dire la vérité, en vous assurant que ses sentimens ne se bornent point à l'admiration et à l'estime, qu'elle y joint une très véritable amitié; elle voudroit vous satisfaire sur toutes les choses que vous désiré, et nommément sur votre affaire de st Claude; elle trouve la cause que vous deffandé très juste; mais elle ne peut vous secondez que par ses représentations et ses sollicitations; elle est aussy reconnoissante et aussy contante que moy, des Cahiers que vous nous envoyé, et nous vous prions de continuer; Je seray encore du tems sans revoir cette grand maman; elle ne reviendra que le dixsept ou le dixhuit de Juillet; et peu de jours après, elle partira pour Compiegne; La vie se passe en abscence, on est toujours, entre le souvenir et l'espérance; on ne jouïs Jamais; si du moins on pouvois dormir, ce ne seroit que demy mal; dormez vous, mon cher Voltaire?
Vous vous attendez bien que Je ne m’ingéreray pas à Juger les faits, mais J’auray un plaisir extrême à vous entendre plaider, et il me seroit bien dificile de ne me pas ranger de votre avis; J’en suis déjà sur ce qui regarde mr de Lally; sans aucune estime pour lui J’ay toujours pensé qu’il ne méritoit pas un tel traitement.
Je suis logé commodément dans un beau palais, j'ay auprès de moy deux ou trois impies avec les quels je dine régulièrement, et plus sobrement qu'un dévot; quand je me porte bien je soupe avec le roy, et la conversation ne roule ny sur les tracasseries particulières ny sur les inutilitez générales, mais sur le bon goust, sur tous les arts, sur la vraye philosofie, sur le moyen d'être heureux, sur celuy de discerner le vray d'avec le faux, sur la liberté de penser, sur les véritez que Loke enseigne, et que la Sorbonne ignore, sur le secret de mettre la paix dans un royaume par des billets de confession.
Il me semble, Madame, qu'au milieu de toutes vos privations, vous pensez précisément comme made De Maintenon, lorsqu'à vôtre âge elle était Reine de France.
César qui a conquis et gouverné vôtre païs des Welches pensait de même, et ces deux messieurs valaient bien le père Eliséehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1130347_1key001cor/nts/003.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210039_1key001cor/txt/004 Adieu, Madame, quelque chose que vous pensiez, de quelque chose que vous soiez dégoûtée, quelque vie que vous meniez, l’hermite de Ferney vous sera tendrement attaché jusqu’au moment où il ira savoir qui a raison de Platon ou de Spinosa, de st Paul ou d’Epictete, de Confucius ou du journal chrétien.
Comment pouvez vous croire que Je cesse de vous aimer, vous qui êtes unique en votre Espèce, que J’ay constamment et uniquement admiré, vous qui m’avez toujours assez bien traité, et qui me traiterez encore bien à l’avenir à ce que J’espère, en reprenant l’habitude de m’envoyer toutes vos productions, Excepté celles qui regardent la chose publique, à laquelle je ne pense que pour faire des voeux pour qu’elle aille bien.
Si vous le sçavez dites le moy, et si vous ne le sçavez pas, n’y pensons plus.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050204_1key001cor/txt/002 Vous devriez bien m'envoyer des articles du dictionnaire de vos idées, cela seroit délicieux, et c'est cela qui me feroit penser.
Vous jugez bien qu'elles m'ont fait plaisir, puisque l'auteur pense comme moi.
Nonseulement je n’envoie le livre à personne, et je n’écris prèsque à personne, mais je pense que la moitié de ces questions aumoins n’est faitte que pour les gens du métier et doit furieusement ennuier quiconque veut s’amuser.
On pense de même dans le reste de L'Europe, et j'en suis très fâché, car le récitatif de Lully me paraît encor admirable.
Ne pensez pas que Je me porte mieux que Vous, mais Je ne suis pas asséz malade pour prévoir une fin prochaine, je vivray trop long tems si je dois survivre à mes amis, Je ferai tout vos compliment au président; sa santé n'est pas trop bonne, je lui porteray ce soir vos lettres qui le charmerons, elles réussiront en Angleterre J'en suis bien sûre.
D'ailleurs, pensez vous que soixante et quinze ans avec des maladies continuelles, et des tracasseries plus tristes, ne valent pas bien quatre vingts ans?
Je ne pense point du tout que les parlements représentent les états généraux sur quelque pied que ce puisse être et quand même j'aurais acheté une charge de conseiller au parlement pour quarante mille francs, je ne me croirais point du tout partie des états généraux de France.
La Grand Maman a reçue une lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180258b_1key001cor/nts/002 charmante de Mr Guillemet, Typographe en la ville de Lyon; il luy envoye deux exemplaires de l'A, B, C; ah, cet homme est tout aussy aimable que vous, et bien obligeant; il m'auroit envoyé un exemplaire du siècle de Louïs quatorze et de Louïs quinze, s'il y avoit pensé; j'espère qu'à l'avenir il ne nous laissera manquer de rien; oh, je n'ay garde, Monsieur, de vous croire l'auteur de L'A.
Il y a long tems que Je pense que la seule chose qu'on puisse bien sçavoir c'est que nous sommes faits pour ignorer tout.
Je pense quelquefois à la croyance qu'on doit donner à l'histoire et à l'idée qu'elle veut donner des hommes dont elle parle; ils pourroient bien, peut être, avoir été semblables à ceux d'aujourd'huy; enfin, pendant notre vie nous sommes acteurs ou spectateurs.
Tout cela sont des réflexions bien oiseuses, mais il est certain que si nous n'avions pas de plaisir il y a cent ans, nous n'avions ni peine ni chagrins, et des 24 heures de la Journé, celles où l'on dore me paraissent les plus heureuses; vous ne sçavez point et vous ne pouvez sçavoir par vous même quel est l'état de ceux qui pensent, qui réfléchissent, qui ont quelque activité, et qui sont en même tems sans talent, sans passion, sans occupation, sans dissipation, qui ont eû des amis, qui les ont perdus sans pouvoir les remplaçer; Joignez à cela de la délicatesse dans le goût, un peu de dicernement, beaucoup d'amour pour la vérité; crevez les yeux à ces gens là, et placez les au milieu de Paris, de Pekin, enfin où vous voudrez, et je vous soutiendrai qu'il seroit heureux pour eux de n'être pas né.
Vous ne pouviez vous empêcher de m'écrire la très philosophique et très triste Lettre que j'ai reçue de vous; et moi je vous écris nécessairement que le courage, la résignation aux loix de la nature, le profond mépris pour toutes les superstitions, le plaisir nôble de se sentir d'une autre nature que les sots, l'exercice de la faculté de penser sont des consolations véritables.
Toutes mes observations me font Juger, que moins on pense, moins on réfléchit, plus on est heureux.
Ne vous dégoûtez point de moi, pensez à mon état et tâchez de L'adouçir, en m'écrivant très souvent.
Le petit Tronchin qui ne pense pas que j'ai soixante et treize ans, et que je ne peux sortir de chez moi, crut entendre que j'irais trouver le roi de Prusse, il le manda à son père, ce père l'a dit à Paris, les gazetiers en ont beaucoup raisonné, et voilà comme on écrit l'histoirehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140463_1key001cor/nts/002.
Pourquoi haïssez vous les philosophes quand vous pensez comme eux?
Je me contente de rendre les moments présents supportables, Je vis avec plusieurs personnes aimables qui ont de l'humanité, de la compassion, il en résulte L'apparence de l'amitié, Je m'en contente; J'écarte la tristesse autant qu'il m'est possible, Je me livre à toutes les dissipations qui se présentent; enfin à tout prendre Je suis moins malheureuse que Je ne devrois l'être; vous ne seriez pas mécontent de moi si Je vous rendois compte de ma façon de penser, et ce seroit un grand plaisir que J'aurois.
Avec ces précautions on dit ce que l'on veut; et c'est un grand plaisir à mon gré de dire ce qu'on pense.
Vous me faites penser aujourd'huy qu'il faut les avoir toutes et qu'il ne s'agit que de bien choisir leurs objets.
Clélie est un ouvrage plus curieux qu'on ne pense.
Nôtre faculté de penser s'en ira bientôt comme nôtre faculté de manger et de boire.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250410_1key001cor/txt/001Je pense absolument comme vous sur les procez de Mr le comte de Guines, et de Mr le Maréchal de Richelieu.
J'ay crû avoir pensé tout cela car je l'ay toujours eû en horreur; enfin quand je lis vos jugemens sur quelque chose que ce puisse être j'augmente de bonne opinion de moi même parce que les miens y sont absolument conformes.
D'ailleurs, je suis si insolent dans ma manière de penser; j'ai quelquefois des expréssions si téméraires; je hais si fort les pédants; j'ai tant d'horreur pour les hipocrites; je me mets si fort en colère contre les fanatiques, que je ne pourais jamais tenir à Paris plus de deux mois.