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2. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois qu'il vaut mieux commenter Corneille, que de lire ce qu'on fait aujourd'hui. […] Je ne crois pas que depuis Scaliger il y ait eu un plus grand pédant que moi. […] J'ai envoyé à L'académie l'Epitre dédicatoire, que je crois curieuse, la préface sur le Cid, dans laquelle il y a aussi quelques anecdotes qui pouront vous amuser, les nottes sur le Cid, sur les Horaces, sur Cinna, Pompée, Héraclius, Rodogune, qui ne vous amuseront point parce qu'il faut avoir le texte sous les yeux. […] Je crois qu'il conviendrait qu'ils allassent tous deux à L'académie, et qu'ils me jugeassent; car il me faut la sanction de la compagnie, et que l'ouvrage qui lui est dédié ne se fasse que de concert avec elle. […] Si vous aimez l'histoire, je vous en enverrai unehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1070384_1key001cor/nts/002 dans quelques mois, qui est fort insolente, et que je crois vraie d'un bout à l'autre.

3. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois qu'il est arrivé la même chose à Don Pedre qu'à moi. […] Tout est allé, je crois, à Paris. […] Je vous prie de me pardonner mes lamentations, et de croire que le bonhomme Jeremie au milieu de ses montagnes vous est aussi tendrement attaché que s'il avait le bonheur de vous voir tous les jours.

4. (1773) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

De st Joseph ce 19e mars [1773] Quoique J’ayt tout lieu de Croire Monsieur, que vous ne m’aimez plus, Je serois très fâchée que vous me soupçonnassiés de la même indifférence. […] Je vous disois tout le bien que J’en pensois; Je ne veut point croire que l’on puisse Jamais réussir à vous refroidir pour moy.

5. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai cru sentir dans ses lettres qu'il me soupçonnait, je n'en ai eu que plus de zèle. Ouï, Madame, je suis vif, et je le serai jusqu'au dernier moment de ma vie, quand je croirai servir l'amitié et la raison. […] Voilà comme sont faits tous ces animaux là; ils croient régenter au collège, et c'est au collège qu'il faut les renvoyer.

6. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ne les écoutez plus, et ne donnez point à la grand’maman occasion de croire que vous êtes ingrat et injuste, elle est témoin de mon amitié et de mon admiration pour vous, repentez vous et vous obtiendrez votre pardon. […] Quand vous l’aurez lu je voudrais que vous me dissiez de qui vous le croyez; c’est peut-être lui faire trop d’honneur que d’avoir cette curiosité. Ne croyez pas je vous prie que je bâille toujours dans mon tonneau; j’ai encore quelquefois des moments de gaieté, mais je n’en ai pas comme vous un fonds inépuisable en moi même, je ne la produis pas mais je la reçois facilement et surtout quand elle me vient de vous; vous devriez vous reprochez de m’en donner si rarement; et ce que vous ne devez jamais vous pardonner ce sont vos injustices.

7. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Il m’a dit que vous disiez du bien de moi, que vous m’aimiez; et quoique Je sois devenüe fort défiante Je n’ay pu me deffendre d’en croire quelque chose. Si vous m’aimez vous avez raison, car en vérité Je crois être la personne qui vous aime le plus. […] Je ne crois pas que celle que vous avez pour la Czarine soit d’un genre à satisfaire votre coeur.

8. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je finirai par m'en tenir à ma bonne conscience et à souffrir en paix qu'on ne me croie pas. […] Tous ceux qui n'auront pas connu cette femme croiront que ces lettres sont d'elle. […] Je crois vôtre Monsieur de Gleichen à Spa, où il y a grande compagnie.

9. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Le petit Tronchin qui ne pense pas que j'ai soixante et treize ans, et que je ne peux sortir de chez moi, crut entendre que j'irais trouver le roi de Prusse, il le manda à son père, ce père l'a dit à Paris, les gazetiers en ont beaucoup raisonné, et voilà comme on écrit l'histoirehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140463_1key001cor/nts/002. […] Jean Jaques, du moins, ne fait de mal qu'à lui, car je ne crois pas qu'il ait pu m'en faire, et made La duchesse de Luxembourg ne peut pas croire que j'aie jamais pu me joindre aux persécuteurs du vicaire Savoyard. Jean Jaques ne le croit pas lui même, mais il est comme Chiant-pothttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140463_1key001cor/nts/005 La perruque qui disait que tout le monde lui en voulait. […] Je crois que Mr Le Pdt: H: a été aussi entousiasmé que moi de Mr le prince de Brunswick.

10. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

La première leçon que je crois qu'il faudrait donner aux hommes c'est de leur inspirer du courage dans l'esprit, et puisque nous sommes nés pour souffrir et pour mourir, il faut se familiariser avec cette dure destinée. […] Je vous crois assez philosophe, Madame, pour être de mon avis.

11. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je vous ay Je crois déjà mandé que Je trouvois charmant les vers de mr Guillemet; la modestie, ou plutôt l'humilité de la grand'maman ne lui permet pas de les montrer à beaucoup de monde, mais le petit nombre de ceux qui les ont vûs en ont été charmé, et le grand papa qui n'aime point la louange n'a pû se deffendre de paroitre très satisfait de la grâce, de la délicatesse de celle que vous lui donnez. […] Ne croyez point que Je courre le monde, Je ne sors que pour souper, et Je ne soupe que chés mes connoissances les plus particulières; Je ne dis pas chés mes amis; ah monsr de Voltaire y en a t'il dans le monde? Vous avez des adorateurs et en grand nombre, mais croyez vous avoir beaucoup d'amis?

12. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je m’imagine que vous pensez comme moi, et j’ai la vanité de croire penser comme vous. […] Quant aux diamants qu’on a trouvés dans la cassette d’un homme qui n’est plus, je vous avoue qu’ils sont très mal enchâssés, je crois vous l’avoir dithttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1240181_1key001cor/nts/003. […] Je crois même qu’en la retravaillant un peu on pourait en faire un ouvrage régulier et intéressant dans toutes ses parties.

13. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette image est trop révoltante; Je crois qu'on la peut définir Une adorable indifférente Faisant du bien pour son plaisir.

14. (1774) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je vous assure mon cher Voltaire, que ce n’est pas tout ce qui m’environne, tout ce que je rencontre qui me déplaît le plus, ce que Je hais le plus, ce que je voudrois pouvoir fuir, c’est moi même; Je me dis très sérieusement que J’ay tort, Je m’interoge sur les Jugements que je porte, et je me dis, ‘C’est vous qui avez tout les deffauts et tous les ridicules qui vous blessent; pouvez vous croire avoir seule tout l’esprit et le goût en partage? […] Je la crois du Jeune homme sur votre parole plus que sur celle de mr son oncle. Avez vous oui parler de mr Tessierhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1240378b_1key001cor/nts/003, qui assis dans un fauteuil, avec un livre à la main, Joüe des comédies où il y a 7, 8, 10, 12 personnages, si parfaitement bien qu’on ne sçauroit croire même en le regardant que ce soit le même homme qui parle? Pour moi, l’illusion est parfaitte et Je crois entendre autant d’acteurs différens.

15. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois qu'il faut un peu varier ces grands plaisirs là; mais il faut toujours tenir le ventre libre, pour que la tête le soit. […] Je suis bien fâché de tous ces petits tracas; mais avec sa mine et son âme douce je la crois capable de prendre un parti ferme si elle y était réduite. […] Je ne crois pas qu'on puisse ni qu'on ose faire de la peine à un si brave officier qui est aussi aimable qu'utile.

16. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Les comédiens allaient jouer la pièce lorsque des magistrats qui ont cru reconnaître nos prêtres dans les prêtres paiens s'y sont oposés. […] Je crois que cette Tragédie sera bientôt imprimée à Paris.

17. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Elle ne fera que s'en amuser; mais made La Duchesse de Luxembourg croira t'elle encor que j'ai persécuté Jean Jaques, et ne verra t-elle pas que c'est un charlatan malhonnête homme?

18. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je crois mais Je n'en suis pas sûre, qu'il vous a envoyé son estampe. […] Expliquez moi votre conduitte, et, croyez moi ne perdez pas volontairement L'amitié du plus ancien, du plus aimable et du plus sincère de vos amis.

19. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Il y en Eût un de Mr Duclos qui est inéfable; c’est dommage qu’il ne soit pas imprimé; il ne s’en est Jamais Je crois prononcée en publique de ce genre. […] Adieu mon cher Voltaire, mettez moi au fait de ce que Je dois croire et de ce que Je doit nier ou affirmer en sûreté de conscience.

20. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si Mr Walpole demeurait encor quelque tems en France, on pourait lui en envoier, car je ne crois pas qu’on soit assez hardi chez vous pour saisir les confitures d’un ministre anglais. […] Je crois que la France est le païs où il doit y avoir le plus d’amis; car après tout l’amitié est une consolation, et on a toujours besoin en France de se consoler.

21. (1772) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

ce 28 octobre 1772 N’allez pas croire que je vous suis fort obligée, ne vous attendez pas à des remerciemens; loin de vous en devoir, si nous étions dans le tems des actes des apôtres, vous moureriés subitementhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1230124_1key001cor/nts/001. […] J’accepte cette faveur, mais elle ne répare point vos torts; et si vous vous souciéz d’estre bien avec moy, si vous vouléz que je ne vous croie pas un donneur de galbanum, vous m’enverrez sans tarder un moment, vôtre Epitre à Horace.

22. (1772) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je voudrois que vous le partageassiez avec moi, vous verriez ce que c’est que la philosophie pratique et vous laisseriez toute spéculation, vous vous en tiendriez à croire que le vrai bonheur est dans la paix de l’âme. […] Nous nous sommes secondé l’un et l’autre pour rendre témoignage de vos sentimens pour les maitres de la maison, mais ils prétendent qu’ils n’en ont Jamais doûté; en vérité Je le crois; soyez donc tranquile; bannissez toute inquiétude; ils ne se permettent aucune correspondance, mais Je m’entremettray toujours avec plaisir entre vous et Eux.

23. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si vous vous faites lire l'histoire, vous aurez remarqué que depuis François 1er le parlement de Paris a cru toujours ressembler au parlement d'Angleterre. C'est précisément comme si un de nos consuls se croyait consul romain.

24. (1766) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

C'est de croire fermement ce que l'on ne comprend pas. […] La recherche de la vérité est pour vous la médecine universelle, elle l'est pour moi aussi, non dans le même sens qu'elle l'est pour vous, vous croyez l'avoir trouvée, et moi Je crois qu'elle est introuvable.

25. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Un philosophe nommé Timée, a dit il y a plus de deux mille cinq cent ans que nôtre existance est un moment entre deux éternitéshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1220366_1key001cor/nts/002; et les Jansenistes aiant trouvé ce mot dans les paperasses de Pascal, ont cru qu’il était de lui. […] Je ne crois pas que vous aiez lu les Lettres de Memmius à Cicéron, dont la traduction se trouve à la fin du neuvième tome des Questions que je ne Vous ai pas envoiées. […] Mon cœur et mon esprit ont toujours tout sacrifié à ce que j’ai cru la vérité.

26. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On ne le croirait pas; vous ne m'en croirez pas vous même en vous fesant lire ma Lettre. […] Je crois vous avoir déjà dit, Madame, à peu près ce que je vous dis aujourd'hui; mais je suis si plein que je répète.

27. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Monsieur Walpole qui est un de vos grands admirateurs, veut que je vous dise qu’il est infiniment flatté de l’honneur que vous lui faite, qu’il ne ce seroit jamais attendu à être cité par vous, et que les louanges que vous lui donnés C’est vous qui les lui faites mériter; ce sont vos ouvrages qu’il lit sans cesse; c’est l’admiration qu’ila de votre stile, quiforme le sien; mais il n’a pas cependant la présomption de le croire Encore assez bons, pour oser vous faire lui même ses remerciements; il veut qu’ils passent par moy; J’y souscrit en enfant perdû, sans craindre la critique, parce que je suis fort audessous de la prétention; C’est votre amitié que je veut mon cher Voltaire, et pour nouvelle preuve vôtre encyclopédie; vous ne devez pas Ecrire un mot sans m’en faire part; envoyé moi donc, incessamment, cette Encyclopédie affin de pouvoir la porter à Chanteloup, où j’espère aller au commencement de septembre; vous n’aurez ni rimes ni raisons de moy, que vous ne m’ayés accordé ma demande. […] Walpole, et je suis persuadée que vous seriés fort contant l’un de l’autre; et moy je le serois infiniment de me trouver entre vous deux; mais Vanité des Vanités Tout n’est que Vanitéhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1220038_1key001cor/nts/001; J’en excepte l’amitié, que je crois quoi qu’on en dise, le plus grand bien de la vie.

28. (1766) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Monsieur de Voltaire croyez moy, abandonné le fanatisme;http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1150083_1key001cor/txt/002 vous l'avez attaqué par tous les bouts, vous en avez sapez les fondements; il est infaillible qu'il sera bientôt renversé; tenez vous en là; que pouriés vous dire de plus? […] C'est vous qui les avez créé, imitez celui en qui vous croyez, repentez vous de votre ouvragehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1150083_1key001cor/nts/003. […] Adieu mon cher et ancien ami, le seul orthodoxe de bon goût et le seul en qui Je crois et que Je reverre.

29. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je ne veux ni rien croire, ni même chercher à croire. […] Je ne pense point du tout que les parlements représentent les états généraux sur quelque pied que ce puisse être et quand même j'aurais acheté une charge de conseiller au parlement pour quarante mille francs, je ne me croirais point du tout partie des états généraux de France.

30. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Vous croyez bien que Je n'avois pas attendu Jusqu'à présent à lire cette nouvelle Edition. […] Je crois même avoir vû mon silphe en rêve, et que l'imprudence que j'ay Eû de m'en vanter est cause qu'il n'est pas revenû. […] Accusez moi si vous voulez d'un Excès de vanité; mais vous ne dites rien que Je ne crois avoir pensé.

31. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Voilà Je crois toutes les commissions dont Je suis chargée, mais après m'en être acquittée Je n'ay pas tout dit, il faut que Je parle pour moi à mon tour. […] Tout ce que nous ne pouvons pas comprendre nous doit être aussi inutile qu'impossible à croire, http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200211b_1key001cor/txt/001quelque réalité dont puisse être la chose dont on nous parle, sauf la révélation;http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200211b_1key001cor/txt/001 un aveugle né peut il se soumettre à croire les couleurs?

32. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Le petit ouvrage de Mr de Chambon m'a paru mériter que je vous l'envoie, non pas à cause de son éloquence, car je le crois un peu trop simple; mais à cause des vérités qui m'y semblent prodiguées assez sagement.

33. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois, toutte réflexion faitte, qu'il ne faut jamais penser à la mort. […] Je crois que c'est un secret infaillible.

34. (1768) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

En vérité monsieur je crois que vous n'avez rien fait de plus joli; mon Dieu que vous êtes en vie! […] Personne ne croit que Mr. de Bellestat en soit l'auteur, on le connois pour un homme très borné, qui n'a ni esprit ni littérature, et ne sçait même pas Ecrire une lettre; on juge que cette ouvrage est de plus d'une plume; on y trouve du commun et du piquant; cette brochure n'a pas fait Grande fortune icy, et chacun pense qu'elle ne mérite pas qu'on la réfute et qu'on y réponde.

35. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois le fond de son caractère un peu sérieux, d'une couleur très douce, toute brodée de fleurs naturelles. […] Je crois que les Russes mangeront bientôt celui des Turcs.

36. (1763) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Le quinze vingt des des alpes convient que les remontrances des parlements, leurs arrêts, leurs démissions, la pastorale de Monseigneur Dupuy, sont des choses fort amusantes; mais il croit que le présent conte pourait aussi faire passer un quart d'heure de temps, attendu, comme il est très bien dit dans le dit conte, que les soirées d'hiver sont longueshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110075b_1key001cor/nts/001.

37. (1760) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ne croyez point Je vous prie que J'ay tort si vous n'avez pas Eû de mes nouvelles; mon premier soin fut de lire votre préface et deux ou trois chapitres; Je vous Ecrivis sur le champ de ma propre main une lettre de 8 pages, et J'employay à cet ouvrage une de mes insomnies. […] Mais monsieur apprenez qu'il n'y a plus rien à faire, tout est perdû dans ce pays cy, tout est en anarchie, chacun se croit le premier dans son genre et chacun croit posséder tous les genres, et moi Je dirai de vous ce qu'un refrein de chanson disoit d'un premier ministre de Perse à son retour d'un Exile: Lui à l'Ecart tous les hommes étoient Egaux.

38. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ah si vous étiez ici, Je vous prendrois bien en Effet pour mon directeur, mais vous n'i consentiriez pas, je vous ennuyeroit trop; vous avez dit quelque parthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110429_1key001cor/nts/001 que tous les genres pouvoient être bons Excepté L'ennuyeux, et c'est celui auquel je m'adonne; Je me flate que vous croyez bien que ce n'est pas par choix. […] Ce n'est pas que je le croie Exempt de peines et de chagrins, mais ce sont de ceux qu'on à dans la Jeunesse, il est toujours dehors, il ne rentre jamais en lui même. Je vous crois pourtant encore plus heureux que lui, Je préférerois vos occupations à ses dissipations.

39. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Plus ma vieillesse et la faiblesse de mon tempéramment m'approchent du terme, plus j'ai cru de mon devoir de savoir si tant de gens célêbres depuis Jerome et Augustin jusqu'à Pascal ne pouraient point avoir quelque raison; j'ai vu clairement qu'ils n'en avaient aucune, et qu'ils n'étaient que des avocats subtils et véhéments de la plus mauvaise de toutes les causes. […] Je crois que j'ai vu plus de cinq cent personnes de tout état et de tout païs dans ma retraitte, et je ne crois pas en avoir vu une demi douzaine qui ne pensent comme mon abbé Bazin. […] http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1130379_1key001cor/txt/002 Ne doutez pas, Madame, que je n'aie été fort content de Mr Le Chevalier de Magdonal; j'ai la vanité de croire que je suis fait pour aimer toutes les personnes qui vous plaisent.

40. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ce n'est pas que le néant n'ait du bon, mais je crois qu'il est impossible d'aimer véritablement le néant, malgré ses bonnes qualités. […] Je crois qu'elle sera regrêtée, excepté de ceuxhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110366_1key001cor/nts/006 à qui elle a été obligée de faire du mal, parce qu'ils voulaient lui en faire. […] S'il m'en croit, il vivra pour lui et pour vous, sans se donner tant de peine pour d'autres; je veux qu'il pousse sa carrière aussi loin que Fontenelle, et que dans son agréable vie il soit toujours occupé des consolations de la vôtre.

41. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous me mandez que vous vous ennuiez; pour peu que je continue je sauray bien d'où vous vient cette maladie, mais si mes lettres et la pucelle entrent pour quelque chose dans cette létargie, je crois que les six tomes de Jean Jaques sont pour le moins aussi coupables que moy. […] Après avoir bien réfléchi à soixante ans de sottises que j'ay vües, et que j'ay faittes, j'ay cru m'appercevoir que le monde n'est que le téâtre d'une petite guerre continuelle ou cruelle ou ridicule, et un ramas de vanitezhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1070093b_1key001cor/nts/003à faire mal au cœur, comme le dit très bien le bon déiste de Juif qui a pris le nom de Salomon dans l'ecclesiaste que vous ne lizez pas.

42. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Vous voyez que je ne me peins pas avec des couleurs trop favorables et que je vous donne de moi l'idé d'une vielle bien triste, bien attrabilaire et bien ennuyeuse; rabatez en je vous prie quelque chose, et croyez que si je passois quelques heures avec vous, j'aurois autant de gaité que j'en avois dans ma Jeunesse. […] Il rendroit la reine encore plus sourde que lui s'il lui nommoit la Pucelle, mais ne croyez pas en être quite pour une bonne plaisanterie; adressez la à mr Le D. de Choiseul, ainsy que tous vos contes sous une double enveloppe et je vous assure que cela me parviendra.

43. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je croirai avec vous qu'il eût baucoup mieux valu au prince Ivan de n'être pas né, que d'être empereur au berceau pour vivre vingt quatre ans dans un cachot et pour y mourir de huit coups de poignard. […] Cet ouvrage que je crois très utile ne sera jamais de moy.

44. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je me suis consolé en me regardant comme vôtre confrère, et puisque vous souffrez une privation totale j'ai cru qu'il y aurait de la pusillanimité à n'en pas suporter une passagère. […] On a encor apuié la baionette sur le ventre, ou dans le ventre d'une femme grosse; je crois qu'elle en mourra.

45. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois avoir renoncé pour le reste de ma vie, à la plus extravagante des villes possibles. Ce n'est pas que j'aie la vanité de me croire plus sage que ses habitans, mais je me suis fait une petite destinée à part, avec laquelle je ne puis regretter aucune des folies des autres, attendu que je suis trop occupé des miennes; je me suis avisé de devenir un être entièrement libre. […] Il n'a pas actuellement le temps d'écrire, je le crois très embarassé, et à moins d'un prodige il faudra qu'il soit un Exemple des malheurs de L'ambition; mais s'il succombe, il ne poura pas au moins reprocher sa perte aux Français. […] Vous ne pouvez lire L'Ariostehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1040358b_1key001cor/nts/008 dans sa langue, et en celà je vous plains beaucoup; mais croyez moi faittes vous lire la partie historique de L'ancien Testament d'un bout à l'autre, vous verrez qu'il n'y a point de livre plus amusant.

46. (1765) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

J'avois crus jusqu'à présent qu'elle consistoit à détruire toutes les passions. […] Il y a de la vanité à dire qu'on vous aime, il y en a à désirer d'être aimé de vous, cependant je crois que mes sentimens sont Exempt de tout alliage, et quand il n'i auroit que moi qui vous connoitroit tel que vous êtes, Je ne vous en aimeroit pas moins. […] Je luy crois quelques rancune contre Vous, à cause de son J.

47. (1759) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Sûrement vous l'en avez trouvé digne, vous faisiez cas de son esprit, de son goût, de son Jugement, de son cœur et de son caractère; il n'étoit point de ces philosophes infolio qui enseignent à mépriser le public, à détester les grands, qui voudroient n'en reconnoitre dans aucun genre et qui se plaisent à bouleverser les têtes par des sophismes et par des paradoxes fatiguants et ennuyeux; il étoit bien Eloigné de ces Extravagances; c'étoit le plus sincère de vos admirateurs, et Je crois un des plus Eclairés. […] Je vous crois fort heureux.

48. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il faut que je vous console encor, en vous disant que je crois vôtre situation très supérieure à la mienne. […] J'ai cru même entrevoir chez elle de beaux raïons de philosophie, il faut que'elle devienne absolument philosophe, il n'y a que ce parti là pour les belles âmes.

49. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Comme je ne veux point vous tromper, je ne vous diray point ce qu'elle pense de St Augustin et de Calvin, mais j'ay peine à croire, qu'elle ne les sacrifia pas volontier au plaisir de passer une journée chés vous? […] Je ne sçai pas Ecrire, je n'ay point L'abondance des mots qui est nécessaire pour bien s'exprimer: Je crois bien que cela peut venir du peu de forçe et de profondeur de mes idées, qui tiennent de ma compléxion qui est fort foible, et sur laqu'elle les bonnes ou mauvaises digestions font un très grand Effet, et font que je suis affectée tout différemment d'un Jour à l'autre.

50. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il a sans doute bien senti qu'il m'avait offensé, et il a cru que je m'en devais venger. […] Sérieusement parlant je ne crois pas qu'on puisse faire à un homme une injure plus atroce que de l'appeller persécuteur.

51. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Mr D'Argental s'obstine à me croire tombé dans une espèce d'apopléxie pour avoir été gourmand; et le fait est que mon accident me prit après avoir été un jour sans manger. […] Vous me croiez comblé d'honneurs, et elle me croit plein de ménagements, elle se moque de mes honneurs et de mon apopléxie.

52. (1774) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Croié moy mon cher Voltaire, vous auriés Grand tort de vous broüiller avec moy, personne ne vous considère et ne vous aime d'avantage que la plus ancienne de vos amies qui n'a pas crû manquer à la Considération qu'on vous doit, en vous donnant une occasion de lui faire plaisir, et à vous celle de donner quelques marques d'attachement au Personnes qu'elle crois que vous aiméz.

53. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il ne se soucie guères, je crois, que je m'intéresse à son bien être, mais celà ne me fait rien, et je lui serai toujours très attaché. […] Permettez moi de croire que l'amour n'est pas la seule passion naturelle.

54. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On croit être au 14ème siècle. Il faut que le pape soit un grand imbécile de croire que tous les siècles se ressemblent, et qu'on puisse insulter aujourd'huy à la raison comme on faisait autrefois.

55. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cependant vous ne sauriez croire combien il y a de gens en Italie qui se moquent des fêtes.

56. (1749) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Elle m'avoit recommandé de vous écrire, et j'avois cru remplir mon devoir en écrivant à M. le présidt Henaut.

57. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai cru que celà vous amuserait d'autant plus que cette histoire est dans la plus éxacte vérité. […] Il faudrait qu'une montre à répétition fût bien insolente, pour croire qu'elle est d'une nature absolument différente de celle d'un tourne broche.

58. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Monsieur de Voltaire ayez pitié de moy, tous les vivans m'ennuyent, indiqué moy quelques mort qui puissent m'amuser; J'ay rélüe vingt fois les livres qui me plaise, et je suis toujours obligée d'y revenir; Je voudrois une brochure de vous toutes les semaines, je suis persuadée que vous pouriés fournir à cette dépence; Je crois qu'il n'y a qu'une Certaine dose d'imagination, pour chaque siècle, et qui est éparpillé dans les différentes nations; vous vous en êtes emparé subtilément, et n'en avez pas laissé un Grain à personne; c'est donc à vous à distribuer vos richesses; et dans vos largesses il faut préférer vôtre bonne et ancienne amie. […] Je crois que Monsieur Guillemet ne se flatte pas qu'on lui écrive des Gazette; d'ailleur ce n'est pas mon talent, et de plus, la nouvelle du jour, est détruite par celle du lendemain; il y à un livrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1190087_1key001cor/nts/003 icy qui fait beaucoup de bruit, dont il n'y à dit on que trois ou quatre exemplaires; je ne l'ay point encore lüe; on dit qu'il est de main de maitre; J'ay pris des mésures pour l'avoir; nous avons eû icy un opéra Comiquehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1190087_1key001cor/nts/004 qui a un succès inoüy, c'est le déserteur, il vous ferois plaisir.

59. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Quant aux choses scientifiques, je ne crois pas que tout ce qu'on ne peut comprendre, soit inutile. […] J'ay cru qu'il fallait faire sentir cette absurdité avant qu'on discutât des fatras de papiers que les ministres n'ont jamais le temps de lire.

60. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On dit tant de sottises que je n’en crois aucune. […] Pour moi je crois que dans six semaines on n’en parlera plus, et que tout rentrera dans l’ordre http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210197_1key001cor/txt/002ou dans le désordrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210197_1key001cor/txt/002 accoutuméhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210197_1key001cor/nts/005.

61. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je suis fâché que M: Turgot n'ait que le département de nos vaisseaux et de nos colonies; je ne le crois pas plus marin que moi; mais il m'a paru un excellent homme sur terre, plein d'une raison très éclairée, aimant la justice comme les autres aiment leurs intérêts, et aimant la vérité prèsque autant que la justice. […] Je veux l'en croire sur sa parole, car je me souviens que le Roi de Prusse ne regardait la musique de Lully que comme du plein-chant.

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