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7. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai rompu avec le genre humain pendant plus de six semaines; je me suis enterré dans mon imagination; ensuitte sont venus les ouvrages de campagne, et puis la fièvre. […] Il n'y a de bon, ce me semble, que ce qu'on peut relire sans dégoût; les seuls livres de cette espèce, sont ceux qui peignent continuellement quelque chose à l'imagination, et qui flattent l'oreille par l'harmonie; il faut aux hommes musique et peinture, avec quelques petits préceptes philosophiques, entremèlés de temps en temps avec une honnête discrétion; c'est pourquoi Horace, Virgile, Ovide, plairont toujours, éxcepté dans les traductions qui les gâtent.

8. (1773) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Pour dire d'Excelentes choses, il faut laisser courir son imagination, cette folle du logis a presque toujours de beaux Eclairs, mais ne loge pas qui veut cette folle.

9. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

aux Délices 7e Mars 1764 Vous dites des bons mots, Madame, et moi je fais de mauvais contes; mais vôtre imagination doit avoir de l'indulgence pour la mienne, attendu que les grands doivent protéger les petits.

10. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Un tour d'imagination en décide, et bien sot est celui qui se contraint dans ces derniers moments.

11. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Conservez vôtre santé, vôtre gaité, vôtre imagination et vôtre bonté, pour vôtre très vieux et très malingre serviteur, qui vous est bien tendrement attaché pour le reste de ses jours.

12. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vivez longtemps, Madame, vous qui avez un estomac et de l'esprit; vous qui avez regagné en idées ce que vous avez perdu en raions visuels; vous que la bonne compagnie environne; vous qui trouvez mille ressources dans vôtre courage d'esprit et dans la fécondité de vôtre imagination.

13. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Tout me manque, santé, loisir, esprit, imagination.

14. (1763) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1170214_1key001cor/txt/001Ne la voyez jamais que par le thélescopehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1170214_1key001cor/nts/002 de votre imagination, faites nous un beau roman de son histoire, Rendez La aussy intéressante que la Semiramis de votre tragédie, mais Laissez toujours entre elle et vous la distance des Lieux à la place de celle du tempshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1170214_1key001cor/txt/001; si vous avez à voyager venez au bord de la Seine, dans ma cellule, ce me seroit un grand plaisir de vous embrasser et de passer mes derniers jours avec vous.

15. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Faittes donc comme vous pourez, Madame, avec vos lumières, avec vôtre belle imagination, avec vôtre bon goût, et quand vous n'aurez rien à faire mandez moi si tout celà contribue à vous faire mieux supporter le fardeau de la vie.

16. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Homère avoue que Jupiter obéissait au destin; il faut bien que nos imaginations lui obéissent aussi.

17. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous vous êtes sovenue de moi dans ma retraitte; vôtre commerce de Lettres, la franchise de vôtre caractère, la beauté de vôtre esprit, et de vôtre imagination m’ont enchanté.

18. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Mon imagination m'y promène quelquefois parce que vous y êtes, mais la raison me dit que je dois achever ma vie à Ferney.

19. (1766) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je fais quelquefois réflexion à tout ce qui vous est arrivé depuis que vous êtes au monde, à la fatalité qui vous a conduit où vous êtes; Je trouve que votre vieillesse est une manière d'apothéose; vous êtes déifié de votre vivant, Ferney est un temple où l'on vient des bouts de l'univers vous rendre hommage; mais toute cette gloire ne sufiroit pas pour vous rendre heureux si vous éprouviez quelque diminution dans vos talents; c'est la fécondité de votre imagination, l'étonnante facilité de rendre avec clarté et précision tout ce que vous pensez qui doit vous rendre parfaitement heureux; employez cette facilité je vous conjure à m'écrire souvent et longuement.

20. (1736) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il y a cent éclairs admirables qui percent à tout moment cette nuit, et votre imagination brillante doit les aimer.

21. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Votre belle imagination madame et la bonne compagnie que vous avez chez vous, vous consoleront de tout cela.

22. (1763) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On n'a plus ni passion, ni illusion, on a le malheur d'être détrompé, le cœur se glace, et l'imagination ne sert qu'à nous tourmenter.

23. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous cherchez des consolations, je suis persuadé que c'est vous qui en fournissez à made la maréchale de Luxembourg; je lui ai connu une imagination bien brillante, et l'esprit du monde le plus aimable.

24. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il y a des gens qui m'envient ma retraitte au milieu des rochers, qui n'auraient pitié ni de ma vieillesse, ni des maux qui l'accablent, et qui me persécuteraient au delà du tombeau; mais je suis pleinement rassuré par vôtre Lettre, et vous avez dû voir par ma dernièrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140055b_1key001cor/nts/002 avec quelle confiance je vous ouvre mon cœur; ce cœur est plein de vous, il est continuellement sensible à vôtre état comme à vôtre mérite; il aime vôtre imagination et vôtre candeur, il vous sera attaché tant qu'il battra dans mon faible corps.

25. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

20e fév: Dans le temps que ma Lettre allait partir, je reçois la vôtre du 13 fév: Soiez sûre que je vous écrirai toutes les fois qu'il me viendra des idées qui me paraîtront faittes pour vôtre belle imagination et pour la justesse de vôtre esprit, c'est à dire que je vous donnerai ces idées à rectifier, car autrement je ne serais pas si hardi.

26. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

7e auguste 1769 Vous me dites, madame, que vous perdez un peu la mémoire, mais assurément vous ne perdez pas l'imagination.

27. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Soiez très sûre que si j'ai perdu tout ce qui fait vivre, passions, amusements, imagination, et toutes les bagatelles de ce monde, je vous reste sérieusement attaché, et que je le serai tant que mes petites apopléxies me le permettront; je vous regarderai comme la personne de mon siècle qui est le plus selon mon coeur et selon mon goût, suposé que j'aie encor goût et coeur.

28. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si vous avez imaginé que vous retrouveriez la politesse et les agréments des Lafare et des St Aulaire, l'imagination des Chaulieu, le brillant d'un Duc de la Feuillade, et tout le mérite du président Hainaut, dans nos littérateurs d'aujourd'hui, je vous conseille de décompter.

29. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Maitresse de vous même, de vôtre temps, de vos occupations, avec du goût, de l'imagination, de l'esprit, de la philosophie, et des amis, je ne vois pas quel sort pouraît être audessus du vôtre; mais il faut deux yeux, ou du moins un pour jouïr de la vie.

30. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il m'a dit que malgré la mélancolie dont vous me parlez, vous conservez une imagination charmante dans la Société.

31. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous haïssez trop les philosophes; mais vous avez plus d'imagination qu'eux.

32. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous avez perdu deux yeux que j’ai vus bien beaux il y a trente ans; mais vous avez conservé des amis, de l’esprit, de l’imagination et un bon estomac.

33. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Quiconque a comme vous de l'imagination et de la justesse dans l'esprit, peut trouver dans lui seul sans autre secours la connaissance de la nature humaine, car tous les hommes se ressemblent pour le fond, et la différence des nuances ne change rien du tout à la couleur primitive.

34. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Monsieur de Voltaire ayez pitié de moy, tous les vivans m'ennuyent, indiqué moy quelques mort qui puissent m'amuser; J'ay rélüe vingt fois les livres qui me plaise, et je suis toujours obligée d'y revenir; Je voudrois une brochure de vous toutes les semaines, je suis persuadée que vous pouriés fournir à cette dépence; Je crois qu'il n'y a qu'une Certaine dose d'imagination, pour chaque siècle, et qui est éparpillé dans les différentes nations; vous vous en êtes emparé subtilément, et n'en avez pas laissé un Grain à personne; c'est donc à vous à distribuer vos richesses; et dans vos largesses il faut préférer vôtre bonne et ancienne amie.

35. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai l'honneur de vous envoyer quelques rogatonshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050148_1key001cor/txt/002, assez plats; vôtre imagination les embéllira; un ouvrage, tel qu'il soit, est toujours assés passable quand il donne occasion de penser.

36. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous savez que mon imagination est stérile quand elle n'est pas portée par un sujet; et que malgré mon attachement de plus de quarente années je suis muet quand on ne m'interroge pas.

37. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

21e xbre 1768 http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180195_1key001cor/txt/001 Madame, Madame, les imaginations ne dorment point, et quand même elles prendraient en se couchant une doze des oraisons funèbres de l'Evêque Dupuyhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180195_1key001cor/nts/002 et de l'évêque de Troyehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180195_1key001cor/nts/003, le diable les bercerait toujours.

38. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Comme je fais le théâtre, les pièces, et les acteurs, qu'en outre je bâtis une Eglise et un château, et que je gouverne par moi même tous ces tripots là, et que pour m'achever de peindre il faut finir L'histoire de Pierre le grand, et que j'ai dix ou douze Lettres à écrire par jour, tout celà fait que vous devez me pardonnez, madame, si je ne vous ennuie pas aussi souvent que je le voudrais; j'ai pourtant un plaisir extrème à m'entretenir avec vous; vous sçavez que j'aime passionément vôtre esprit, vôtre imagination, vôtre façon de penser; vous aurez la moitié de Pierre incessamment; il y a un paquet tout prêt pour vous et pour Mr le Président Hainaut, mais on ne sçait comment faire pour dépècher ces paquets par la poste.

39. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

L'adoucissement de cette malheureuse vie serait d'avoir auprès de soi, et sous sa main un ami qui pensât comme nous, et qui parlât à nôtre cœur et à nôtre imagination le langage véritable de l'un et de l'autre.

40. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je n'écris à Paris qu'à vous, Madame, parce que vôtre imagination a toujours été selon mon coeur, mais je ne vous passe point de vouloir me faire lire les romans anglais quand vous ne voulez pas lire l'ancien Testament. […] Si vous étiez assez heureuse pour savoir L'Italien, vous seriez sûre d'un bon mois de plaisir avec L'Arioste; vous vous pâmeriez de joie, vous verriez la poësie la plus élégante et la plus facile, qui orne sans éffort la plus féconde imagination dont la nature ait jamais fait présent à aucun homme.

41. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je vous dois le peu de goût que J'ay, vous êtes pour moi la pierre de touche, tout ce qui s'éloigne de votre manière me paroit mauvais, jugez de ce qui me paroit bon aujourd'huy, où tout est cinique ou pédant; nulle grâçe, nulle facilité, point d'imagination, tout esthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110285_1key001cor/txt/001 à la glaçe, de la hardiesse sans force, de la licence sans gaité, point de talent, beaucoup de présomption; voilà le tableau du moment présent.

42. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vôtre imagination était digne de cette Lecture, c'est la plus grande louange que je puisse vous donner, et la plus juste.

43. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Pour dire d'excellentes choses dans un plat livre il ne faut que laisser courir son imagination.

44. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Une petite récapitulation de tout cela pourait composer un volume qui ne serait pas guai, mais qui occuperait l'imagination.

45. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je ne regarde la vie que comme un songe; mais de toutes les idées flatteuses qui peuvent nous bercer dans ce rêve d'un moment, comptez que l'idée de vôtre mérite, de vôtre belle imagination et de la vérité de vôtre caractère, est ce qui fait sur moi le plus d'impression.

46. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je vous ai connu une imagination charmante, et une vérité dans l'esprit que j'ai rencontrée bien rarement ailleurs.

47. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180381_1key001cor/txt/002Vous dont l'esprit et les bons mots, L'imagination féconde, La repartie et l'apropos Font toujours le charme du monde, Vous ma brillante Du Deffant Conservez dans vôtre retraitte, Vivez avec la grand maman, C'est pour vous que les dieux l'ont faitte.

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