Je voudrois sçavoir si vous êtes à peu près heureux et si la gloire vous tient lieu de tout.
Ah si on avoit un véritable ami, on ne seroit pas dans cette indécision; mais c’est la pierre philosophale, on se ruine dans cette recherche; aulieu de remèdes universels, on ne trouve que des poisons; vous êtes mille et mille fois plus heureux que moy; mon Etat de quinze Vingt n’est pas mon plus grand malheur; je me Console de ne rien voir, mais je m’afflige de ce que j’entend, et de ce que je n’entend pas; le goût est perdu, ainsy que le bon sens; cecy paroitra propos de vieille, mais non en vérité; mon âme n’a point vieillie; je suis touchée du bon et de l’agréable, autant et plus que je l’étois dans ma jeunesse; cela est vray.
Je dois me taire en vers et en prose; mais en me taisant je vous serai toujours très vivement attaché; je ferai des vœux pour que vous viviez beaucoup plus longtemps que moi, pour qu’une santé parfaitte vous console de ce que vous avez perdu, pour que vous joüissiez d’un excellent estomac, pour que vous soiez aussi heureuse qu’on peut l’être dans un monde où les douleurs et les privations sont d’une nécessité absolue.
Paris 28 octobre 1759 Votre dernière lettre monsieur est divine; si vous m'en écriviez souvent de semblables je serois la plus heureuse du monde et je ne me plaindrois pas de manquer de lecture. […] Tout ceux qui disent qu'on peut être heureux et libre dans la pauvreté, sont des menteurs, des foux et des sots.
Sérieusement monsieur de Voltaire, Je suis intimement persuadée que ce que nous ne pouvons comprendre ne nous est pas nécessaire à sçavoir, ce qu'il nous sufit pour être sage, c'est à dire pour être heureux, de nous en tenir à ce que la loy naturelle nous enseigne. […] Mon dieu que vous êtes heureux, et que vous êtes en bonne compagnie étant seul avec vous même.
Qu'il est heureux d'être né avec un grand esprit et de grands talents, et qu'on est à plaindre quand ce que l'on en a ne fait qu'empêcher de végéter.
Heureux vos amis, Madame, qui vous consolent et que vous consolez!
Si elle l'occupe, si elle le console, n'est il pas trop heureux?
Il faut de pareilles Evénément pour qu'on se trouve heureux, celui cy laisse l'abbé Terray bien en arrière.
17e May 1775 http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1260035b_1key001cor/nts/001 Vous êtes la plus heureuse femme de votre triste sorte madame, puisque les confitures du roi de Maroc vous font du bien.
Vous me demandez ce que vous devez lire, comme les malades demandent ce qu'ils doivent manger; mais il faut avoir de l'apétit, et vous avez peu d'apétit avec beaucoup de goût; heureux qui a assez faim pour dévorer l'ancien Testament! […] Si vous étiez assez heureuse pour savoir L'Italien, vous seriez sûre d'un bon mois de plaisir avec L'Arioste; vous vous pâmeriez de joie, vous verriez la poësie la plus élégante et la plus facile, qui orne sans éffort la plus féconde imagination dont la nature ait jamais fait présent à aucun homme. […] Ma Lettre est devenüe un Livre, et un mauvais livre; jettez la au feu, et vivez heureuse autant que la pauvre machine humaine le comporte.
Cela fait une vie pleine: pas tout à fait heureuse; mais où est le bonheur?
J'ay l'honneur d'être à moitié suisse, indépendant, heureux.
Il n'i a d'heureux que ceux qui n'aissent avec des talents, ils n'ont pas besoin de ceux des autres, ils portent partout leur bonheur, et peuvent se passer de tout.
Nous ne serons jamais aussi heureux que les sots.
Je m'imagine que vous prenez la vie en patience ainsi que moi; je vous y exhorte de tout mon cœur; car il est si sûr que nous serons très heureux quand nous ne sentirons plus rien, qu'il n'y a point de philosophe qui n'embrasse cette belle idée si consolante, et si démontrée.
Adieu, madame, prenez les pour ce qu'ils sont, et vivez aussi heureuse que vous le pouvez, en les méprisant, et en les tolérant.
Votre barmecide vous a fait honneur à toute sortes d’Egards, à votre coeur, à votre Esprit; rien n’est si heureux que ce refrein, c’est barmecide.
Je finis par vous dire mon cher Voltaire, que si vous m’aimez encore, et si vous voulez que J’aye d’heureux momens, il faut m’écrire et m’envoyer tout ce que vous faites.
Je voudrais vous demander si vous serez assez heureuse cet hiver pour jouïr de la société de Madame la Duchesse De Choiseul.
Je suis logé commodément dans un beau palais, j'ay auprès de moy deux ou trois impies avec les quels je dine régulièrement, et plus sobrement qu'un dévot; quand je me porte bien je soupe avec le roy, et la conversation ne roule ny sur les tracasseries particulières ny sur les inutilitez générales, mais sur le bon goust, sur tous les arts, sur la vraye philosofie, sur le moyen d'être heureux, sur celuy de discerner le vray d'avec le faux, sur la liberté de penser, sur les véritez que Loke enseigne, et que la Sorbonne ignore, sur le secret de mettre la paix dans un royaume par des billets de confession.
Heureux ceux qui vous entendent, madame.
Adieu, Madame, vivez aussi heureuse qu'il est possible; tolérez la vie.
Il est vray qu'en été je suis plus heureux que vous, et Je vous en demande pardon, car cela n'est pas Juste.
Vous demandezhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210039_1key001cor/nts/002 si je suis à peu près heureux.
Mais mon cher Voltaire, je ne me soucie plus de rien; il n’y a de différence d’une otomate à moy, que la possibilité de parler, La nécessité de manger, et de d’ormir qui sont pour moy la Cause de mille incommodité; Je voudrois sçavoir pour quoy La nature n’est Composée que d’Etres malheureux; Car je suis persuadée, qu’il n’y en à pas un seul de véritablement heureux; et J’en suis si convaincûe, que je n’envie le sort n’y l’état de personnes; n’y d’aucunes espèces d’individus, tel qu’il puissent être, depuis l’huitre Jusqu’à l’ange.
Elle seule peut rendre les hommes heureux et tollérans, mais le peuple connoit il la morale?
Ah monsieur, si on n'avoit pas à vivre avec soy même on seroit trop heureux, on auroit bien des sujets de se divertir et de rire.
Je conçois très bien qu'on soit heureux quand on a, comme dit le Guarini, Lieto nido, esca dolce, aura cortesehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1220408_1key001cor/nts/004.
Oh que vous êtes heureux d'être Voltaire, vous avez tout les bonheurs, les talents qui font l'occupation et la réputation, les richesses qui font l'indépendance.
Ah vous avez raison, on seroit heureux si l'on passoit ses 24 heures sans douleur et sans Ennuy.
Je suis présentement très tristement occuppée, mon plus ancien ami, le pauvre Pontdeveyle se meurthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250118_1key001cor/nts/008; c'étoit un sage à sa façon, il étoit heureux; sa maladie m'a donné occasion de renoüer avec Dargental.
Heureuses les machines qui peuvent s'aider mutuellement!
On dit quelquefois d'un homme, il est mort comme un chien, mais vraiment un chien est très heureux de mourir sans tout cet abominable attirail dont on persécute le dernier moment de nôtre vie.
La dépendance où met l'aveuglement n'est pas plus insupportable que de ne pouvoir pas se sufire à soy même, et d'avoir un besoin nécessaire d'une société où l'on ne trouve ni agrémens ni plaisir, enfin rien qui satisfasse; peut être bien la mauvaise humeur, inséparable de la viellesse, me rend t'elle les objets pires qu'ils ne sont; je me le dis souvent et Je répète sans cesse ce que vous m'avez dit dans une de vos lettres, qu'il faut mépriser les hommes et qu'il faut les tolérer; ce qui est de singulier et d'heureux, c'est qu'ils sont content de la tolérance, et ne s'apperçoive point du mépris, on auroit donc grand tort de n'en point user ainsy.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1130362_1key001cor/txt/002Il semble aujourd'huy que vous n'ayez travaillé, que vous ne vous soyez occuppé que du soin de rendre votre viéllesse célèbre (et ce qui vaut encor mieux) infiniment heureuse.
Il y a quelques vers heureux jettés au hasard dans ce mauvais ouvrage fait aux petites maisons, et surtout des vers très hardis, qui passent à la faveur de leur témérité.
à Ferney en Bourgogne par Genêve 15 janvier 1761 Je commence d'abord par vous éxcepter, Madame; mais si je m'adréssais à toutes les autres dames de Paris, je leur dirais, c'est bien à vous, dans vôtre heureuse oisiveté, à prétendre que vous n'avez pas un moment de libre!