/ 46
12. (1772) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ah si on avoit un véritable ami, on ne seroit pas dans cette indécision; mais c’est la pierre philosophale, on se ruine dans cette recherche; aulieu de remèdes universels, on ne trouve que des poisons; vous êtes mille et mille fois plus heureux que moy; mon Etat de quinze Vingt n’est pas mon plus grand malheur; je me Console de ne rien voir, mais je m’afflige de ce que j’entend, et de ce que je n’entend pas; le goût est perdu, ainsy que le bon sens; cecy paroitra propos de vieille, mais non en vérité; mon âme n’a point vieillie; je suis touchée du bon et de l’agréable, autant et plus que je l’étois dans ma jeunesse; cela est vray.

13. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je dois me taire en vers et en prose; mais en me taisant je vous serai toujours très vivement attaché; je ferai des vœux pour que vous viviez beaucoup plus longtemps que moi, pour qu’une santé parfaitte vous console de ce que vous avez perdu, pour que vous joüissiez d’un excellent estomac, pour que vous soiez aussi heureuse qu’on peut l’être dans un monde où les douleurs et les privations sont d’une nécessité absolue.

14. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je ne peux m'en consoler que par vos bontés et par vos Lettres.

15. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous mettez à la place tout ce qui peut consoler l'âme.

16. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Votre lettre est charmante, tout le monde m'en demande des copies; vous me consolez presque d'être aveugle; mais monsieur, vous n'êtes point de notre confrairie.

17. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Vous voyez combien j'ay l'âme triste et que Je prends bien mal mon tems pour vous Ecrire, mais monsieur consolez moi, Ecartez les vapeurs noires qui m'environnent.

18. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette vie est un combat perpétuel, et la philosophie est le seul emplâtre qu'on puisse mettre sur les blessures qu'on reçoit de tous côtés; elle ne guérit pas, mais elle console, et c'est beaucoup.

19. (1768) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Si elle l'occupe, si elle le console, n'est il pas trop heureux?

20. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Consolez moi d’être loin de vous en fesant hardiment ce que je vous demande.

21. (1773) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Consolez moi, ayez soin de moi.

22. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Daignez me conserver toujours un peu d'amitié, celà console à cent lieues.

23. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Adieu madame consolez vous de votre existence et poussez la cependant le plus loin que vous pourez.

24. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je vous écris parce que vous vous croiez malheureuse et que vous avez une âme forte à qui je dis quelquefois des véritez fortes, parceque vous m'avez dit quelquefois que mes lettres vous consolaient un moment, parce que j'aime à vous parler des malheurs de la vie humaine, des préjugez qui L'empoisonent et des horreurs ridicules dont on acompagne la mort.

25. (1766) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Notre corespondance qui s'étoit ranimée étoit devenû pour moi un spécifique contre l'ennuy, et voilà que vous me refusez ce secour; cela n'est pas bien, monsieur; vous connoissez si parfaitement tout les plis et replis de l'âme, tout ce qui l'afflige, tout ce qui la console, vous avez si bien démêlé combien la mienne est sensible à l'amitié qu'il est mal à vous de ne m'en pas accorder du moins quelque apparence.

26. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je me suis consolé en me regardant comme vôtre confrère, et puisque vous souffrez une privation totale j'ai cru qu'il y aurait de la pusillanimité à n'en pas suporter une passagère.

27. (1736) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Celuy que vous donnez à mes Americains et surtout à la vertu tendre et simple d'Alzire me console bien de touttes Les critiques de la petite ville qui est à quatre lieues de Paris, à cinq cent lieues du bon goust et qu'on apelle la cour.

28. (1754) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Nous consolerons nous ainsi en nous disant combien peu le monde est consolant?

29. (1756) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Accablé une année entière sans relâche dehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1010176_1key001cor/txt/001 travaux sous les quels ma santé succombait, et ayant de plus l'occupation d'une maison et d'un jardin, et même de l'agriculture, enseveli dans les Alpes, dans les livres et dans les ouvrages de la campagne, je me sentais incapable de vous amuser; et encor plus de vous consoler.

30. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Votre belle imagination madame et la bonne compagnie que vous avez chez vous, vous consoleront de tout cela.

31. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il faut que je vous console encor, en vous disant que je crois vôtre situation très supérieure à la mienne.

32. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je sais bien qu'elles ont d'autres affaires que celles du mont Jura; mais on peut faire écrire un mot, consoler, encourager un pauvre homme.

33. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cependant je ne me tuerai point; la philosophie est bonne à quelque chose, elle console.

34. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si vous aviez pu y venir j’aurais été consolé.

35. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vôtre triste état vous met dans la nécessité d’être consolée par la société, et cette société qu’il me faudrait chercher d’un bout de la ville à l’autre me serait insuportable.

36. (1754) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je ne regrettais donc, Madame, dans vos yeux que la perte de leur beauté, et je vous savais même assez philosophe pour vous en consoler.

37. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je soufre, je me débats contre mon éxistence que je maudis et que j'aime; je hais la vie et la mort; qui me consolera, qui me soutiendra?

38. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Vos lettres me font un plaisir infini; vous avez une âme sensible, vous ne dites point des choses vagues, le moment où Je reçois vos lettres, celui où J'y répond me consolent, m'occupent et même m'encouragent; si J'étois plus Jeune, je chercherois peutêtre à me rapprocher de vous; rien ne m'attache dans ce paÿs cy, et la société où je me trouve engagée, me feroit dire ce que mr de la Rochefoucault dit de la cour: elle ne rend pas heureux, mais elle empêche qu'on ne le soit ailleurs http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110398_1key001cor/nts/001.

39. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Son opinion était que cette idée console de tous les chagrins de la vie, parce que tous ces prétendus chagrins ont été inévitables.

40. (1774) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je ne suis pas de même, tout ce que Je vois de nouveau me choque, me déplait, et loin de me consoler de ce que J’ay perdû, en augmente le regret par la comparoison.

41. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Il les étrangloit tous; une seule petitte chienne qui se trouva pleine eut grâçe devant ses yeux, il la lécha, la caressa, lui fit part de sa nouriture, elle accoucha, il ne fit aucun mal à toute sa petitte famille et Je ne sçay ce qu'elle devint, mais il arriva un jour que des mâtins vinrent aboyer le lion à la grille de sa loge; La petite chienne se Joignit à Eux, aboya le lyon et lui tira les oreilles; la punition fut prompte, il l'étrangla, mais le repentir suivit de près, il ne la mangea point, il se coucha auprès d'elle et parût pénétré de la plus grande tristesse; on Espéra qu'une inclination nouvelle pourroit le consoler, on se trompa, il étrangla sans miséricorde tous les chiens qu'on lui donnat.

42. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Que ne pui-je servir à vous consoler?

43. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je me console et je me rassure dans l'opinion que j'ai de Mr de Maurepas et de Mr Turgot.

44. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Le plaisir d'en sécouer le joug console de l'avoir porté, et il est agréable d'avoir devant les yeux les raisons qui vous désabusent des erreurs où la pluspart des hommes sont plongés depuis leur enfance jusqu'à leur mort.

45. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je vous félicite, Madame, vous et Mr le Président Hainaut, de vivre souvent ensemble, et de vous consoler tous deux des sottises de ce monde par les agréments délicieux de vôtre commerce: j'espère que vous jouïrés longtemps tous deux de cette consolation.

46. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ces souvenirs consolent; la première scène de la pièce de Silhouette a été bien aplaudie, le reste est siflé, mais il se peut très bien que le parterre ait tort.

/ 46