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14. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ce monde cy est plein, comme vous savés, de charlatans en médecine, en morale, en théologie, en politique, en philosophie.

15. (1774) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Gardez vous de me renvoyer à vos protégés, ils me détestent, et puis ils ne me faut point de philosophie; il me faut du Goût, de la grâce, de la gayeté; je redoute leurs phrases, leurs exagérations, leurs froideurs, leurs Tournures, leurs recherches &c.

16. (1759) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

C'est de jetter au feu tous ces immenses volumes de philosophie, excepté Montagne qui est le père à tretoushttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1040423_1key001cor/nts/001 mais à mon avis il a fait de sots et ennuyeux enfans. […] Votre parabole du bramin monsieur est charmante, c'est le résultat de toute la philosophie.

17. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Il n'i a aucun état tel qu'il puisse être qui me paroisse préférable au néant, et vous même qui êtes monsieur de Voltaire, nom qui renferme tout les genres de bonheur: réputation, considération, célébrité, tous les préservatifs contre l'ennuy, trouvant en vous toutes sortes de ressources, une philosophie bien entendûe, qui vous a fait prévoir que le bien étoit nécessaire dans la viellesse; eh bien, monsieur, malgré tous ces avantages, il vaudroit mieux n'être pas né, par la raison qu'il faut mourir, qu'on en â la certitude, et que la nature y répugne si fort que tous les hommes sont comme le bûcheronhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110352_1key001cor/nts/001.

18. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je trouve que la vieillesse rend l'amitié bien nécessaire, elle est la consolation de nos misères et l'appui de nôtre faiblesse encor plus que la philosophie.

19. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180233_1key001cor/nts/001 Vos philosophes ou plutôt soy disant philosophes sont de froids personnages; fastueux sans être Riches, téméraires sans être braves, prêchant L'égalité par Esprit de domination, se croyant les premiers hommes du monde de penser ce que pensent tous les gens qui pensent, orgueilleux, haineux, vindicatifs; ils feroient haïr la philosophie.

20. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

C'est de quoi éxercer la philosophie de vôtre grand-maman.

21. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette pauvre philosophie est un peu persécutée.

22. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

et pourquoy vous occupez vous Eternellement d'une philosophie sur laquelle tout est dit et tout parfaitement bien dit puisque vous en avez traité toutes les parties?

23. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Sçavez vous bien que Pythagore, qui n'était pas un sot, et qui a mis toute sa philosophie en logogryphes, dit dans un de ses préceptes, Ne mangez pas vôtre coeur; c'est un grand mot.

24. (1775) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il n'y a point pour nous d'autre philosophie.

25. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'aime bien autant encor la philosophie de Mr Humes, que ses ouvrages historiques.

26. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Mais abandonnons cette matière, et revenons à la philosophie.

27. (1763) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ces petits ouvrages sont pour la plupart d'une philosophie extrêmement insolente, qui ferait trembler vôtre Lecteur.

28. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai cru même entrevoir chez elle de beaux raïons de philosophie, il faut que'elle devienne absolument philosophe, il n'y a que ce parti là pour les belles âmes.

29. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je vous abandonne tout l’alliage qu’on a mêlé à la bonne philosophie.

30. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Maitresse de vous même, de vôtre temps, de vos occupations, avec du goût, de l'imagination, de l'esprit, de la philosophie, et des amis, je ne vois pas quel sort pouraît être audessus du vôtre; mais il faut deux yeux, ou du moins un pour jouïr de la vie.

31. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je me suis trouvé tout d'un coup prèsque réduit à la philosophie.

32. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Où prenez vous que Je hais la philosophie?

33. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vôtre hommehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200379_1key001cor/nts/002 qui ne s'intéressait qu'à ce qui le regardait doit vous racommoder avec la philosophie.

34. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cependant je ne me tuerai point; la philosophie est bonne à quelque chose, elle console.

35. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette espèce de philosophie ne peut faire aucun bien et peut faire beaucoup de mal.

36. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il me semble qu'à la longue celà est bien insipide; il n'y a que les goûts et que les passions qui nous soutiennent dans ce monde; vous mettez à la place de ces passions la philosophie qui ne les vaut pas, et moi, Madame, j'y mets le tendre et respectueux attachement que j'aurai toujours pour vous.

37. (1767) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je lui conseille d'aller trouver les Jesuites, de se mettre à leur tête; leur politique et sa philosophie se conviennent admirablement bien.

38. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Horace recomandait cette philosophie il y a quelque dix huit cent ans, mais il recommandait aussi l'amitié et la vôtre fait le charme de ma vie.

39. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ma philosophie est terre à terre; voyez si vous voulez d'une d'une telle Ecolière?

40. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette idée que j'étais destiné à vous représenter rapelle nécessairement dans vous vôtre philosophie.

41. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Nous avons été de sots barbares en comparaison des Italiens dans la carrière de tous les arts; nous n'avons même que depuis trente ans, appris un peu de bonne philosophie des anglais. […] Je pris le cardinal de Polignac pour un ancien Romain, et pour un homme supérieur à Virgilehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1040397b_1key001cor/nts/011; mais quand son poëme fut imprimé, je le pris pour ce qu'il est, poëme sans poësie, et philosophie sans raison.

42. (1760) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

si c'est la philosophie qui donne le dégoût du monde, Je suis une grande philosophe, rien ne me retient ici, et Je n'ay pour y rester d'autres raisons que celle de la chèvre, où elle est attachée il faut qu'elle broûte.

43. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Nous n'avons encor sçu imiter les Anglais, ni en finances, ni en marine, ni en philosophie, ni en agriculture; il ne manque plus à ma chère patrie que de se battre pour des billets de confession, pour des places à l'hôpital, et de se jetter à la tête la fayence à cû noir sur la quelle elle mange.

44. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Made la Duchesse D'Anville veut bien avoir la bonté de se charger de mon paquet, vous y trouverez cette philosophie de l'histoire de L'abbé Bazin, je souhaitte que vous en soiez aussi contente que L'Impératrice Catherine 2de à qui le neveu de L'abbé Bazin l'a dédiée.

45. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Non, Madame, je n'aime des Anglais que leurs livres de philosophie, et quelques unes de leurs poësies hardies; et à l'égard du genrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1040358b_1key001cor/nts/004 dont vous me parlez, je vous avoüerai que je ne lis que l'ancien Testament, trois ou quatre chants de Virgile, tout L'Arioste, une partie des mille et une nuit; et en fait de prose française, je relis sans cesse les Lettres provinciales.

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