/ 33
2. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Rien n’est plus extraordinaire que cet assemblage de toutes les grâces françaises dans le pays qui n’était que celui des ours il y a cinquante ans. […] On parle français à la cour de l’impératrice plus purement qu’à Versailles, parce que nos belles dames ne se piquent pas de savoir la grammaire.

3. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je vous disais, madame, que je ne vous écrivais point, mais je veux vous écrire; j'ai pourtant bien des affaires; un laboureur qui bâtit une Eglise et un Théâtre, qui fait des pièces et des acteurs, et qui visite ses champs, n'est pas un homme oisif; n'importe, il faut que je vous dise que je viens de crier vive le Roy, en aprenant que les Français ont tué quatre mille Anglais à coups de bayonettehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1060246_1key001cor/nts/001; celà n'est pas humain, mais celà était fort nécessaire. […] Ne voilà-t'il pas une belle idée de vouloir changer la scène française en place de Grève!

4. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On écrit l'histoire en France comme on fait un compliment à l'académie française, on cherche à aranger ses mots de façon qu'ils ne puissent choquer personne. […] Tout celà prouve que les Anglais sont des hommes, et les Français des enfans.

5. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il est bien beau aux Français d'enrichir ainsi l'Allemagne. […] Vous ne savez pas madame ce que c'est que d'être français en pays étranger.

6. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai eu chez moi des Colonels français avec tous leurs officiers pendant plus d'un mois. […] J'ai envoié made Denis solliciter les généreux Français, et je me suis chargé des généreux Allemands.

7. (1751) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Mais l'autheur a été plus adroit que moy, il s'est bien donné de garde d'écrire en français. […] Si j'écris en français c'est pour vous et pour eux.

8. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On m'a lu un éloge de Moliere qui durera autant que la langue française, c'est le Tartuffe. […] Je vous promets bien, madame, de prendre toutes ces sottises en considération l'hiver prochain si je suis en vie, et de faire voir à mes chers compatriotes que de Français qu'ils étaient ils sont devenus Welches.

9. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Les vers sont d'un très bon FRANÇOIS et d'un très bon français.

10. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Les derniers chapitres sont d'un sot et d'un ignorant qui ne sait ni le français, ni l'histoire.

11. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Louis 16 et Gluk vont faire de nouveaux Français.

12. (1763) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Les Français n'ont encor jamais osé dire la vérité toute entière.

13. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je compte même dédier mon ouvrage à l'académie française, parce que j'y prends le parti d'un de ses membres.

14. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

C'était autrefois un bien vilain mot que celui de guinbarde; mais vous savez que les mots et les idées changent souvent chez les Français, et vous vous en appércévez tous les jours.

15. (1765) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il n'y a point de Français de son âge qu'on pût lui comparer, mais ce qui vous surprendra, c'est que j'ai vu des Russes de vingt deux ans, qui ont autant de mérite, autant de connaissances et qui parlent aussi bien nôtre langue. Il faut bien pourtant que les Français valent quelque chose puisque des étrangers si supérieurs viennent encor s'instruire chez nous.

16. (1754) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Quelques courtes qu'elles soient, l'Allemagne en mignature n'est pas faitte pour plaire à une imagination française telle que la vôtre.

17. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il faut avouer en général que le ton de la plaisanterie est de toutes les clefs de la musique française celle qui se chante le plus aisément.

18. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Quel est donc cet Italienhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1200045_1key001cor/nts/003 qui veut faire travailler les Français comme ses nègres pour lui faire gagner de l'argent?

19. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Non, Madame, je n'aime des Anglais que leurs livres de philosophie, et quelques unes de leurs poësies hardies; et à l'égard du genrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1040358b_1key001cor/nts/004 dont vous me parlez, je vous avoüerai que je ne lis que l'ancien Testament, trois ou quatre chants de Virgile, tout L'Arioste, une partie des mille et une nuit; et en fait de prose française, je relis sans cesse les Lettres provinciales. […] Il n'a pas actuellement le temps d'écrire, je le crois très embarassé, et à moins d'un prodige il faudra qu'il soit un Exemple des malheurs de L'ambition; mais s'il succombe, il ne poura pas au moins reprocher sa perte aux Français.

20. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Elle m'envoie le portrait de son beau visage entouré de vingt gros diamants, avec la plus belle pelisse du nord, et un Code de loix aussi admirable que nôtre jurisprudence française est impertinente. On parle français à Moscou et en Ukraine.

21. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Tous les passants viennent chez moi, il faut que je tienne tête à des Allemands, à des Anglais, à des Italiens, à des Français même, que je ne verrai plus, et vous ne vivez qu'avec des personnes que vous aimez.

22. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ce n'est point Henri 4 qui va paraître, dit-on, à la Comédie française et à l'italienne, comme sur le pont Neuf au milieu de son peuple.

23. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Mais si vous étiéz exposée comme moi à donner à diner tous les jours, à des Russes, à des Anglais, à des Allemands, vous seriez un peu embarassée d'être française.

24. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

C'était un plaisir de voir mon abominable village changé en une jolie petite ville, et de nombreux artistes étrangers devenus français, bien logés et fesant bonne chère avec leurs familles, dans de jolies maisons de pierre de taille que je leur avais bâties.

25. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si j'étais à Paris je vous lirais en français quelques unes de ces Lettres, aiant l'anglais sous mes yeux.

26. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

18 février [1760] L'éloquent Ciceron, Madame, sans lequel aucun Français ne peut penser, commence toujours ses Lettres par ces mots, si vous vous portez bien, j'en suis bien aise, pour moi je me porte bienhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050148_1key001cor/nts/001.

27. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'y rends justice à tous ceux qui ont servi la patrie en quelque genre que ce puisse être; à tous ceux qui ont été Français et non Welches.

28. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Celà est insolent, vous dis-je, pour des têtes françaises.

29. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous y verriez quelques morceaux d’Homèrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1220332_1key001cor/nts/006 et de Virgilehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1220332_1key001cor/nts/007 traduits en vers français.

30. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ce qui fait le grand mérite de la France, son seul mérite, son unique supériorité, c'est un petit nombre de génies sublimes, ou aimables, qui font qu'on parle aujourd'hui français à Vienne, à Stokohlm et à Moscou. […] Je voudrais que quelqu'un eût élagué en français les oeuvres philosophiques de feu Mylord Bolingbrokehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1040397b_1key001cor/nts/007, c'est un prolixe personnage, et sans aucune méthode; mais on en pourait faire un ouvrage bien terrible pour les préjugés, et bien utile pour la raison.

31. (1767) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Nous avons pourtant encore un prodigieux avantage, c'est qu'on parle françaïs à Astracan, et qu'il y a des professeurs en langue française à Moscou.

32. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Que vous êtes à plaindre de ne pouvoir pas lire dans sa langue L'Arioste si détestablement traduit en français!

33. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On y voit les Français battus dans les quatre parties du monde; Le marquis de Brandebourg fesant tête tout seul à quatre grands royaumes armés contre lui, nos ministres dégringolant l'un après l'autre, comme les personnages de la Lanterne magiquehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050014b_1key001cor/nts/002, nos bataux plats, nos descentes dans la rivière de la Vilainehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050014b_1key001cor/nts/003.

/ 33