/ 19
2. (1760) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

On nous donne des tragédies, des romans abominables, et qui ne laissent pas d'avoir des admirateurs. […] J'irois volontier aux spectacles s'ils étoient bons, mais ils sont devenus abominables; L'opéra est indigne et la comédie ne vaut guères mieux, elle est fort peu audessus d'une trouppe bourgeoise, et le Jeu naturel que mr Diderot a prêché, a produit le bon Effet de faire jouer Agripine avec le ton d'une harengère: ni melle Clairon ny mr Le Kain ne sont de vrais acteurs, ils Jouent tous d'après leur naturel et leur état, et non pas d'après celui du personnage qu'ils représentent.

3. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

J'ay un vray chagrin de perdre cette espérance; vous auriez trouvé d'anciens et véritables amis, vous auriez fait une immensité de nouvelles connoissances, le petit nombre de gens d'esprit et la multitude de ceux qui y prétendent; vous auriez entendû Hamelethttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1190296a_1key001cor/nts/001, que vous n'auriez pas reconnû; de Jolis operas comiques, qui vous charmeroient; vous auriez trouvé à ce spectacle des acteurs parfait; partout ailleurs d'abominables, excepté Molé et Preville; vous auriez vû ma grand maman, et malgré toute l'humilité qu'elle professe elle n'auroit pas résisté au plaisir de faire connoissance avec mr Guillemet.

4. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

A peine se souvient on dans Paris de cette horreur abominable.

/ 19