Vous ignorez peut être, Madame, qu'il écrivit contre moi au Roi l'année passée, et qu'il m'accusa de vouloir mourir comme Moliere en me moquant de la médecine. […] Je suis un vieux malade dans une position très délicate; et il n'y a point de lavement et de pilules que je ne prenne tous les mois pour que la faculté me laisse vivre et mourir en paix.
Il n’y à que vous pour qui la viellesse soit supportable, vous avez passé pour ainsi dire de cette vie cy sans mourir à l’Eternité; vous vous êtes séparé du présent, vous tenez à tout l’univers sans tenir à personne, vous voyez, vous Jugez les Evénements sans intérêt particulier, vous vous sufisez à vous même.
Je vous suis inutile, je suis vieux, je vais mourir.
Soyez très sûre, Madame, que je mourrai en regretant de n’avoir pu passer auprès de vous quelques dernières heures de ma vie.
Il n'i a aucun état tel qu'il puisse être qui me paroisse préférable au néant, et vous même qui êtes monsieur de Voltaire, nom qui renferme tout les genres de bonheur: réputation, considération, célébrité, tous les préservatifs contre l'ennuy, trouvant en vous toutes sortes de ressources, une philosophie bien entendûe, qui vous a fait prévoir que le bien étoit nécessaire dans la viellesse; eh bien, monsieur, malgré tous ces avantages, il vaudroit mieux n'être pas né, par la raison qu'il faut mourir, qu'on en â la certitude, et que la nature y répugne si fort que tous les hommes sont comme le bûcheronhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110352_1key001cor/nts/001.
J’en ay eû le courage mon cher Voltaire, parceque quand on est vielle il faut être chés soi et ne pas s’enivrer du plaisir présent au point de perdre toute prévoyance de l’avenir; si J’étois tombée malade, si J’y étois morte, quel embaras, Je puis même dire quel chagrin pour eux!
C’est l’horreur d’une telle injustice encor plus que ma vieillesse qui me détermine à rester chez moi et à y mourir.
Faut il se pendre ou mourir d'ennuy?
Je croirai avec vous qu'il eût baucoup mieux valu au prince Ivan de n'être pas né, que d'être empereur au berceau pour vivre vingt quatre ans dans un cachot et pour y mourir de huit coups de poignard.
Imaginez vous que je suis morte et sans batême, que J'habite les limbes, et qu'elles sont plus ennuyeuses pour moi que pour tous mes camarades qui ne regrettent que leur nourisses.
On a encor apuié la baionette sur le ventre, ou dans le ventre d'une femme grosse; je crois qu'elle en mourra.
Nous avons vu mourir les Papes et les Rois.
Je n'envisage point sans une extrême amertume, la nécessité de mourir sans m'être entretenu quelques jours avec vous, c'eût été ma plus chère consolation.
La pluspart des hommes vivent comme des fous, et meurent comme des sots; celà fait pitié.
J'ai fait ce testament étant malade, mais je l'ai égaié selon ma coutume; on meurt comme on a vécu.
Je ne songe qu’à mourir leur vassal dans leur fondation de Versoy.
On meurt d'envie d'être parfait après cette lecture et l'on croit que rien n'est si aisé.
Si vous vous portez mal, j'en suis fâché, pour moi je me porte mal; heureusement je me suis fait une niche dans laquelle on peut vivre et mourir à sa fantaisie; c'est une consolation que je n'aurais pas eüe à Craon, auprès du révérend père Stanislas, et dehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050148_1key001cor/txt/001 frère Jean des Entaumurshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050148_1key001cor/nts/002 de Menou.
La D. de Bouttevillehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180316_1key001cor/nts/007 viennent de mourir subitement.
M'y voilà établi, je m'y suis fait une famille, je ne me transplanterai point, je mourrai comme Abraham dans le coin de terre que j'ai acheté, et ce sera ma seule ressemblance avec le père des croiants.
Pour lui, il mourra quand il voudra.
&c. ne me donnent pas la moindre curiosité, les sujets qu'ils traitent me sont de la plus profonde indiférence, et puis ils sont enveloppés dans un fatras de verbiage et de faux bel esprit qui sont dégoûtans à mourir.
Je mourrai sans avoir eu la consolation de m'entretenir avec vous, c'est là ma grande douleur et ma grande faiblesse.
Enfin j'en prendrois l'espérance, de ne pas mourir sans avoir l'honneur de vous revoir, soit vous en nous venant trouver, soit moi en vous allant chercher.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180381_1key001cor/txt/002 Envérité c'est dommage que la nature m'aiant fait ce me semble pour vivre avec vous, me fasse mourir si loin de vous.