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8. (1773) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

24e xbre 1773 Quoique je n’aie rien d’intéressant à vous dire, Madame; quoique je n’aie nulle nouvelle à vous mander, ni de la Suisse, ni de Genêve, ni de l’Allemagne; quoiqu’on m’écrive que vous vous divertissez, que vous donnez à souper la moitié de la semaine, et que vous allez souper en ville l’autre moitié; quoique d’ordinaire je ne puisse prendre sur moi d’écrire une Lettre sans avoir un sujet pressant de la faire; quoi que mes journées soient remplies par des occupations qui m’accablent et ne me laissent pas un moment, il faut pourtant que je vous écrive, dussai-je vous ennuier.

9. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On verra que si la ville de Versoi est bâtie, il sera impossible de la faire subsister une seule année.

10. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Figurez vous madame que la tragédie de Richard trois qu'ils comparent à Cinna, tient neuf années pour l'unité de temps, une douzaine de villes et de champs de batailles pour unité de lieu, et trente sept événements principaux pour unité d'action.

11. (1736) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Celuy que vous donnez à mes Americains et surtout à la vertu tendre et simple d'Alzire me console bien de touttes Les critiques de la petite ville qui est à quatre lieues de Paris, à cinq cent lieues du bon goust et qu'on apelle la cour.

12. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

L'étude a celà de bon qu'elle nous fait vivre très doucement avec nous mêmes, qu'elle nous délivre du fardeau de nôtre oisiveté, et qu'elle nous empêche de courir hors de chez nous pour aller dire et écouter des riens d'un bout d'une ville à l'autre.

13. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Orhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210281_1key001cor/nts/002 ceux qui nous viennent de Rouen, tous me semblent détestables, surtout ceux de notre bonne ville qui sont plein de belles phrases et qu’on diroit être fait pour concourir au prix de l’accadémie.

14. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Tâchez, Madame, de rire comme moi, de tant de pauvretés en tout genre; il est vrai que dans l'état où vous êtes on ne rit guères, mais vous soutenez cet état, vous vous y êtes accoutumée, c'est pour vous une espèce nouvelle d'éxistence; vôtre âme peut en être devenüe plus recueillie, plus forte, et vos idées plus lumineuses; vous avez sans doute quelque éxcellent lecteur auprès de vous, c'est une consolation continuelle; vous devez être entourée de ressources; nous avons dans Genève, à un demi quart de lieüe de chez moi, une femmehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1060026_1key001cor/nts/002 de cent deux ans qui a trois enfans sourds et muets; ils font conversation avec leur mère du matin au soir, tantôt par écrit, tantôt en remuant les doigts, joüent très bien tous les jeux, sçavent toutes les avantures de la ville et donnent des ridicules à leur prochain, aussibien que les plus grands babillards; ils entendent tout ce qu'on dit au remüement des lèvres.

15. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

J'ai beaucoup de foi à son goût par tout ce que vous m'avez dit d'elle, et je n'en ai pas moins à son esprit par quelques unes de ses lettres que j'ai vues, soit entre les mains de mon gendre Dupuits, soit dans celles de Guillemet, typographe en la ville de Lyon.

16. (1766) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

La cour en est pleine, ainsy que la ville et les champs.

17. (1767) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je ne vous le conseille pas, vous seriez dans une ville, et vous êtes dans un temple.

18. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

C'était un plaisir de voir mon abominable village changé en une jolie petite ville, et de nombreux artistes étrangers devenus français, bien logés et fesant bonne chère avec leurs familles, dans de jolies maisons de pierre de taille que je leur avais bâties.

19. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Mais mon état ne me permet point Paris: et d'ailleurs, j'ai eu l'insolence de créer une espèce de petite ville dans mon désert, et d'y établir des manufactures qui demandent ma présence et mes soins continuels.

20. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Puisque vous avez, Madame, les poësies de ce roy qui a pillé tant de vers et tant de villes, lisez donc son Epître au maréchal Keit sur la mortalité de l'âme: il n'y a qu'un roy, chez nous autres chrétiens, qui puisse faire une telle Epitre.

21. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

La Grand Maman a reçue une lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180258b_1key001cor/nts/002 charmante de Mr Guillemet, Typographe en la ville de Lyon; il luy envoye deux exemplaires de l'A, B, C; ah, cet homme est tout aussy aimable que vous, et bien obligeant; il m'auroit envoyé un exemplaire du siècle de Louïs quatorze et de Louïs quinze, s'il y avoit pensé; j'espère qu'à l'avenir il ne nous laissera manquer de rien; oh, je n'ay garde, Monsieur, de vous croire l'auteur de L'A.

22. (1774) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1240378b_1key001cor/txt/001En effet en peut on faire de vous aux trois accadémies, à la meilleure Compagnie de la Cour, à la meilleure société de la ville?

23. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je crois avoir renoncé pour le reste de ma vie, à la plus extravagante des villes possibles.

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