de Chanteloup ce 26 may 1772 Prenez garde à la datte de cette Lettre et faites moi compliment du bonheur dont Je Jouis. Je voudrois que vous le partageassiez avec moi, vous verriez ce que c’est que la philosophie pratique et vous laisseriez toute spéculation, vous vous en tiendriez à croire que le vrai bonheur est dans la paix de l’âme.
J’ignore quel est le charme de cette Jouissance, c’est sans doute celle du paradis et c’est peutêtre pour cela qu’on appelle ces habitans bienheureux; cependant tout ce qui les environne Jouit du même bonheur, et dans ce monde cy la gloire consiste dans la préeminence. Pour moi mon cher Voltaire Je fais consister le bonheur dans L’exemption de deux maux, les douleurs du corps et l’ennuy de l’âme.
S'il s'était un peu plus souvenu de moy lorsqu'il eut le ministère de Paris, peutêtre n'aurais-je pas l'espèce de bonheur qu'on m'a enfin procurée. […] Mais il faudrait aussi vous confesser à moy, me dire comment vous vous portez, ce que vous faites pour votre santé et pour votre bonheur, quand vous comptez retourner à Paris, et comment vous prenez les choses de la vie.
Je voudrais vous accompagner, Madame, dans vôtre voiage, mais mon triste état ne me permet pas de me remuer, et d’ailleurs je n’ai pas le bonheur d’être de ce païs que vous aimez, et où l’on va coucher chez qui l’on veut.
Je suis sous la protection d'un aigle; mais une mauvaise santé, pire que tous les chagrins attachez en France à la littérature, m'ôte tout mon bonheur.
Soyez son Emûle dans votre ville de Versoy et faites à qui mieux mieux le bonheur de tout ce qui vous environne.
Je vous prie de me pardonner mes lamentations, et de croire que le bonhomme Jeremie au milieu de ses montagnes vous est aussi tendrement attaché que s'il avait le bonheur de vous voir tous les jours.
Voilà où Je m'en tiens; faire autant de bien que Je peux, le moins de mal qui m'est possible, laisser à chacun sa façon de penser, ne troubler le bonheur ni la paix de personne.
Le bonheur qui nous enchante, Se flétrit s'il ne s'augmente.
La France subsistera mais sa gloire, son bonheur, son ancienne supériorité, qu'es ce que tout cela deviendra?
Paris ce 12 8bre 1772 Jamais lettre n’est arrivée si àpropos que vôtre dernierre; j’étois dans la plus grande inquiétudehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1230103c_1key001cor/nts/001, le bruit Courroit icy que vous étiés extrêmement malade; cette inquiétude avoit succédé à une autre; n’ayant plus de vos nouvelles, je craignois que ma dernière lettre ne vous eûs fâchée; mais tout va bien Dieu mercy, vôtre santé, vôtre amitié, deux chôses très nécessaires à ma tranquilité et à mon bonheur.
Sans doûte J’aime ce Gustave, J’ay eu le bonheur de le connoitre pendant son séjour ici.
Quand je vois quelqu'un qui a eu le bonheur d'être admis chez vous, je l'interroge une heure entière.
Je sais bien encor une fois, qu’à Paris on ne fait pas la moindre attention à ce qui peut faire le bonheur des provinces.
Vous jouissez de tous vos cinq sens comme à 30 ans, et surtout de ce sixième dont vous me parlez qui fait votre bonheur mais qui fait le malheur de bien d'autres.
Il n'i a aucun état tel qu'il puisse être qui me paroisse préférable au néant, et vous même qui êtes monsieur de Voltaire, nom qui renferme tout les genres de bonheur: réputation, considération, célébrité, tous les préservatifs contre l'ennuy, trouvant en vous toutes sortes de ressources, une philosophie bien entendûe, qui vous a fait prévoir que le bien étoit nécessaire dans la viellesse; eh bien, monsieur, malgré tous ces avantages, il vaudroit mieux n'être pas né, par la raison qu'il faut mourir, qu'on en â la certitude, et que la nature y répugne si fort que tous les hommes sont comme le bûcheronhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110352_1key001cor/nts/001.