http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110386b_1key001cor/txt/013Dites moi, je vous prie, Madame, vôtre critique de ma critique sur un endroit des Horaces, cela vous amusera et m'éclairera.
J'approuve toutes vos critiques, mais malgré cela cette pièce fait un grand Effet sur le théâtre, c'est comme ces statües qui sont faites pour le cintre et non pour le parvis. Je conviens qu'il y a des deffault considérables qui choquent à la lecture et qui Echapent à la représentation; cela n'excuse pas les faûtes, il faut les faire sentir, et la critique est très nécessaire pour maintenir Le goût.
Enfin si ces annalles n'étoient pas une traduction, c'est à dire si le traducteur en étoit l'auteur, Je ne vois pas à quelques phrases près, qu'il méritât une critique aussi amer.
Né ministre du Dieu, qu'en ce temple on adore, vous en êtes quite à bon marchez; ah qu'il vous seroit aisé de mépriser vos critiques!
Comment mon mécontentement et mes Critiques ne vous ont ils pas fait rire?
Monsieur Walpole qui est un de vos grands admirateurs, veut que je vous dise qu’il est infiniment flatté de l’honneur que vous lui faite, qu’il ne ce seroit jamais attendu à être cité par vous, et que les louanges que vous lui donnés C’est vous qui les lui faites mériter; ce sont vos ouvrages qu’il lit sans cesse; c’est l’admiration qu’ila de votre stile, quiforme le sien; mais il n’a pas cependant la présomption de le croire Encore assez bons, pour oser vous faire lui même ses remerciements; il veut qu’ils passent par moy; J’y souscrit en enfant perdû, sans craindre la critique, parce que je suis fort audessous de la prétention; C’est votre amitié que je veut mon cher Voltaire, et pour nouvelle preuve vôtre encyclopédie; vous ne devez pas Ecrire un mot sans m’en faire part; envoyé moi donc, incessamment, cette Encyclopédie affin de pouvoir la porter à Chanteloup, où j’espère aller au commencement de septembre; vous n’aurez ni rimes ni raisons de moy, que vous ne m’ayés accordé ma demande.
Mais, monsieur, vous auriés fait encore mieux de lui laisser ignorer L'offense; il y avoit plus de quatre mois que nous n'étions occupée qu'à lui dérober la connoissance de cette brochure, craignant l'effet qu'elle pourroit lui faire; vous avez détruit toute nos mesures; heureusement il n'en n'a pas été fort troublé; le Grand succès de son livre (qui lui est fort prouvé) lui a fait mépriser cette critique; il vous a répondu ainsy je n'ay point à vous apprendre ce qu'il pense; mais je vous dirai ce que pense le public.
Le goût est perdû parcequ'il n'y a plus de bons critiques, chacun loüe les ouvrages de son voisin pour obtenir l'approbation des siens.
Mais en supposant que Labletrie ou d'autres voulussent attaquer le président, ils n'y réussiroient pas, son livre a Eû trop de succès pour que la critique de quelques particuliers puisse lui paroitre fondée, il en attriburoit la cause à une basse Jalousie, il la mépriseroit et il auroit raison.
Vous nous serviriez d'armes, mais vous les faites tomber des mains quand vous donnez des louanges à tout ce qui se fait, dont votre Exemple est la critique; Je suis désolée d'être si vieille non pas assurément que je regrette de ne pouvoir pas être long tems témoin de tout ce que je blâme, mais parceque Je n'ay plus la vivacité et la force qu'il me faudroit pour vous peindre avec Energie toute mon indignation.
Celuy que vous donnez à mes Americains et surtout à la vertu tendre et simple d'Alzire me console bien de touttes Les critiques de la petite ville qui est à quatre lieues de Paris, à cinq cent lieues du bon goust et qu'on apelle la cour.
Clement, vous lui feriés trop d’honneur; cet homme n’a pas l’idée du goût, ses critiques sur vous devroient lui valoir des oreilles d’âne.
Elle ne vaut pas la critique; enfin, de tous nos auteurs nouveaux, en y comprenant mr de Pompignan, c'est Chateaubrunhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050204_1key001cor/nts/002 sans contredit celui que j'aime le mieux; s'il n'a pas plus de génie que les autres, du moins il a plus de bon sens et un peu plus de goût.
Nous sommes abimés d'odes, d'Eloges, de critiques, d'Epigrames.
Ce vendredy 20 janvier 1769 J'ay tant de choses à vous dire, que je ne sçaye par où commencer; allons, suivons L'ordre chronologique, et commençons par ce qui regarde la chronologie du Président, dont vous m'avez parlé dans votre dernière lettre; ce n'est point Monsieur de Bellestat qui en fait la Critique; ce n'est point luy qui a Ecrit la lettre que vous m'avez envoyée; et qui donc?