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2. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ce Dimanche 24e Juin 1770 Si je ne vous ay pas Ecrit plûtôt, c'est que J'attendois toujours que la grand maman, me dicta quelques choses pour vous; Je l'en ay pressée, mais elle est dans une paresse d'esprit, dont on ne peut la tirer; elle s'en rapporte à moy pour vous dire, tout ce qu'elle pense pour vous; Je seray donc son indigne interprette mais J'auray le mérite de vous dire la vérité, en vous assurant que ses sentimens ne se bornent point à l'admiration et à l'estime, qu'elle y joint une très véritable amitié; elle voudroit vous satisfaire sur toutes les choses que vous désiré, et nommément sur votre affaire de st Claude; elle trouve la cause que vous deffandé très juste; mais elle ne peut vous secondez que par ses représentations et ses sollicitations; elle est aussy reconnoissante et aussy contante que moy, des Cahiers que vous nous envoyé, et nous vous prions de continuer; Je seray encore du tems sans revoir cette grand maman; elle ne reviendra que le dixsept ou le dixhuit de Juillet; et peu de jours après, elle partira pour Compiegne; La vie se passe en abscence, on est toujours, entre le souvenir et l'espérance; on ne jouïs Jamais; si du moins on pouvois dormir, ce ne seroit que demy mal; dormez vous, mon cher Voltaire? […] Je voudrois bien qu'il y eût un terme où j'aurois l'assurance de vous revoir, mais J'ay bien peur mon cher Voltaire, que nous n'ayons d'autre rendez vous qu'au champs Elisées; nous n'aurons rien à changer à nos figures, elles se trouverons en les conservant tels qu'elles sont, à l'unisson des ombres; mais J'espère que la mienne verra la vôtre; ainsy loin de rien perdre, Je compte gagner beaucoup.

3. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Que J'aurois de Joye de vous revoir, que de choses nous aurions à nous dire!

4. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette idée redouble mon chagrin de ne vous point voir, et de me dire que peut être je ne vous reverrai jamais.

5. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

La mienne est à vous, mais très inutilement, et probablement je ne vous reverrai jamais, et c’est dont je suis beaucoup plus affligé que de ma goute et de ma fièvre.

6. (1773) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Malgré le peu d'année que J'ay de moins que vous, J'ay bien l'espérance que vous me survivrez et que vous me dédomagerez du plaisir que J'aurois à vous revoir, en m'écrivant souvent, et en laissant la folle de votre logis courir à bride abattüe.

7. (1752) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si l'état de ma santé, madame, me permet jamais de revoir la France, un de mes baux jours serait celuy où je pourrais vous assurer de mon respect, et dire à votre amy tout ce que la plus profonde estime m'inspirerait pour vous et pour luy.

8. (1775) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

c'est bien moi qui ay des regrets de ne pouvoir espérer de vous revoir; mais c'est peut être tant mieux, vous m'auriés trop attachée à la vie.

9. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Le comte de Schefferhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210268_1key001cor/nts/004 que vous connoissez est avec Eux et J’ay été ravie de le revoir.

10. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Vous me donnez une lueur d’espérance de vous revoir, Je voudrois bien qu’elle se réalisât.

11. (1774) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Peut être beaucoup d'honnêtes gens seront-ils fâchés de revoir en place ceux qui ont assassiné avec le poignard de la justice le brave et le malheureux Comte Lalli, qui ont eu la lâcheté barbare de le conduire à la grêve dans un tombereau d'ordures avec un bâillon à la bouche; ceux qui ont souillé leurs mains du sang d'un enfanthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250128_1key001cor/nts/003 de dix sept ans en personne, et du sang d'un autre enfanthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250128_1key001cor/nts/004 de seize ans en effigie, qui leur ont fait couper le poing, arracher la langue, qui les ont condamnés à la question ordinaire et extraordinaire, et à être brûlés à petit feu dans un bûcher composé de deux cordes de bois, le tout pour avoir passé dans la rue sans avoir salué une procession de capucins, et pour avoir récité l'ode à Priape de Piron, Lequel Piron avait (par parentèse) douze cent francs de pension sur la cassettehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250128_1key001cor/nts/005. […] Je ne radote point quand je vous dis, Madame, combien je vous aime, combien je vous regrete, et à quel point il m'est douloureux de finir mes jours sans vous revoir.

12. (1772) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

J’auray peu d’espérance de les revoir, Je ne vivray pas assez pour Compter sur leur retour, et il ne sera plus question de voyage pour moi.

13. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ah pourquoy ne puis-je avoir l'espérance de vous revoir?

14. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ce chagrin m’empêchera de revoir jamais Paris.

15. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Quand j'ai bien souffert je travaille, et quand j'ai bien travaillé je n'en peux plus; on vient diner chez moi, et la pluspart du temps je ne me mets point à table; made Denis est chargée de toutes les cérémonies, et de faire les honneurs de ma cabane à des personnes qu'elle ne reverra plus.

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