30e juin 1771 Croiez moi, Madame, si quelque chose dépend de nous tâchons tout deux de ne point prendre d’humeur; c’est ce que nous pouvons faire de mieux à nôtre âge et dans le triste état où nous sommes. […] Il est très triste pour moi qu’elle leur vienne par d’autres.
Je vous demande pardon madame de vous entretenir de mes plaisirs mais si vous êtes triste, je vous diray si vous voulez des choses tristes.
D'ailleurs, pensez vous que soixante et quinze ans avec des maladies continuelles, et des tracasseries plus tristes, ne valent pas bien quatre vingts ans? […] Les tracasseries sont encor plus tristes; et les tracasseries imprimées insuportables. […] que la vie est courte et triste!
L'idée seule en est triste; n'y songeons donc jamais, et vivons au jour la journée. […] Votre lettre m'a fait tant d'impression que je vous écris sur le champ, moy qui n'écris guères; j'ay une douzaine de fardeaux à porter, je me suis imposé tous ces travaux pour n'avoir pas un instant désœuvré et triste.
Elles se bornent à une seule, elle est bien triste, c'est qu'il n'y a à le bien prendre qu'un seul malheur dans la vie, qui est celui d'être né. […] Vous voyez combien j'ay l'âme triste et que Je prends bien mal mon tems pour vous Ecrire, mais monsieur consolez moi, Ecartez les vapeurs noires qui m'environnent.
Je voudrais vous accompagner, Madame, dans vôtre voiage, mais mon triste état ne me permet pas de me remuer, et d’ailleurs je n’ai pas le bonheur d’être de ce païs que vous aimez, et où l’on va coucher chez qui l’on veut.
Il est triste qu’il entre nécessairement un peu de fleurs de Lys dans ce malheureux bouquet.
C'est un spectacle bien triste.
Existe t'il dans le monde un aussy triste fou que ce J.
aux Délices 22http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110386b_1key001cor/txt/002 May 1764 Vous me faittes une peine extrème, Madame, car vos tristes idées ne sont pas seulement du raisonnerhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1110386b_1key001cor/nts/002, c'est de la sensation. […] Vous ne pouviez vous empêcher de m'écrire la très philosophique et très triste Lettre que j'ai reçue de vous; et moi je vous écris nécessairement que le courage, la résignation aux loix de la nature, le profond mépris pour toutes les superstitions, le plaisir nôble de se sentir d'une autre nature que les sots, l'exercice de la faculté de penser sont des consolations véritables.
Finissons monsieur cette triste élégie, qui est cent fois plus triste et plus ennuyeuse que celles d'Ovide.
Jouïssez de tous les plaisirs que vôtre triste état vous permet.
Souvenez vous quelque fois de vôtre contemporaine; consolez là, aidez luy à trainer les tristes restes de sa vie.