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11. (1768) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ils préféroient Les modernes aux anciens, mais ces anciens étoient morts, et les modernes étoient Eux mêmes; moi Je suis vivante, et ceux que vous me préférez ne vous ressemblent point, mais point du tout monsieur, soyez en persuadé, protégez les comme votre livrée et rien par delà; L'humeur que J'ay contre vous me rend caustique, faisons la paix et reprenons notre comerce.

12. (1768) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Pourquoy voudriez vous troubler la paix de votre ancien ami?

13. (1766) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Pour vous, Madame, qui n'êtes ni de l'espèce des singes ni de l'espèce des Tigres et qui vous consolez au coin de vôtre feu avec des amis dignes de vous, de toutes les horreurs et de toutes les folies de ce monde, prolongez en paix votre carrière.

14. (1770) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Tout celà est abominable; mais les prédicants disent que c'est pour avoir la paix.

15. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Avouez que Catherine a humilié l’empire le plus formidable sans mettre aucun impôt sur ses sujets, tandis qu’après neuf ans de paix on nous prend nos rescriptions sans nous rembourser, et qu’on accable d’un dixième le revenu de la veuve et de l’orphelin.

16. (1752) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je suis logé commodément dans un beau palais, j'ay auprès de moy deux ou trois impies avec les quels je dine régulièrement, et plus sobrement qu'un dévot; quand je me porte bien je soupe avec le roy, et la conversation ne roule ny sur les tracasseries particulières ny sur les inutilitez générales, mais sur le bon goust, sur tous les arts, sur la vraye philosofie, sur le moyen d'être heureux, sur celuy de discerner le vray d'avec le faux, sur la liberté de penser, sur les véritez que Loke enseigne, et que la Sorbonne ignore, sur le secret de mettre la paix dans un royaume par des billets de confession.

17. (1754) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Bollingbrok aurait bien dû emploïer son loisir à faire de bons mémoires sur la guerre de la succession, sur la Paix d'Utrecht, sur le caractère de la Reine Anne, sur le Duc et la Duchesse de Marbouroug, sur Louis XIV, sur le Duc d'Orléans, sur les ministères de France et d'Angleterre; il aurait mêlé adroitement son apologie à tous ces grands objets, et il l'eût immortalisée, au lieu qu'elle est anéantie dans le petit livret tronqué et confus qu'il nous a laissé.

18. (1772) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

1er avril 1772 http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1220319b_1key001cor/txt/001 Non non, vous ne m’avez point crûe à Chanteloup; vous n’êtes pas ingénieux en excuses; mais si vous êtes sincère en repentir je feray très volontiers la paix avec vous.

19. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Le singulier de tout cecy, c'est que cet homme qui a perdu la moitié de ses Etats, et qui défend l'autre par les manœuvres du plus habile général, fait tous les jours encor plus de vers que l'abbé Pélegrin; il ferait bien mieux de faire la paix, dont il a, je crois, autant de besoin que nous.

20. (1768) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Elle daigne proposer la paix entre la Blétrie et moi.

21. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je suis un vieux malade dans une position très délicate; et il n'y a point de lavement et de pilules que je ne prenne tous les mois pour que la faculté me laisse vivre et mourir en paix.

22. (1759) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Ce n'est pas que ce mr Silhouette n'ait de l'esprit, et même du génie, et qu'il ne soit fort instruit; mais il me parait qu'il n'a connu ni la nation, ni les financiers, ni la Cour; qu'il a voulu gouverner en temps de guerre, comme à peine on le pourait faire en temps de paix, et qu'il a ruiné le crédit dont il avait besoin, comptant pouvoir suffire aux besoins de l'Etat avec un argent qu'il n'avait pas.

23. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous me parlez, Madame, de ma paix particulière; mais vraiment, je la tiens toute faitte; je crois même avoir du crédit, si vous me fâchez; mais je suis discrêt, et je mets une partie du souverain bien à ne demander rien à personne, à n'avoir besoin de personne, à ne courtiser personne.

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