Cela est bientôt dit, Madame, mais celà n’est pas si aisé à faire; vos confiseurs de Paris s’opposent à ce commerce.
18e juillet 1769 Ma nièce me dit, madame, que vous vous plaignez de mon silence, et que vous voiez bien qu'un dévot comme moi craint de continuer un commerce scandaleux avec une Dame profane telle que vous l'êtes.
Vous vous êtes sovenue de moi dans ma retraitte; vôtre commerce de Lettres, la franchise de vôtre caractère, la beauté de vôtre esprit, et de vôtre imagination m’ont enchanté.
Cette ville même fesait un commerce assez considérable; mais si on continue à me chicaner, tout périra.
Je vous avertis que je fais beaucoup plus de cas des loix de Minos que de mon commerce secret avec Horace.
Je les passe à me faire lire ce que vous m'envoyé; vos correspondans en Hollande vous serve bien, Communiqué moy toujours tout ce qu'ils vous envoyent; la grand Maman est bien contente de vous; Je reçois d'elle les mêmes remerciemens que vous me faite et Je vous en dois à l'un et à l'autre, de m'admettre en un si aimable Commerce; Monsieur Craufurudhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1190379_1key001cor/nts/001 dont je vous ay parlé il y à quelques années, est icy depuis quelques jours; il s'en ira bientôt, j'en suis très fâchée; il a beaucoup d'esprit, beaucoup de goût, et de justesse; il à un peu d'amitié pour moy, et de l'adoration pour vous; il m'a priés de vous parler de luy, de vous faire souvenir du tems qu'il a passé avec vous; il à un ami dont la réputation ne vous est pas inconnüe, c'est Mr.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1030330_1key001cor/txt/003Je me rappelle peut-être un peu trop tard que vous avez été dégoûté d'entretenir un commerce de lettres avec moi; la longueur de celle-ci va m'exposer aux mêmes inconvénients.
Le commerce des idées est de contrebande.
J'ay vû pendant quelque temps plusieurs sçavans et gens de lettres; Je n'ay pas trouvé leur commerce délicieux.
Le commerce qu'ils entreprenaient était immense, et fesait entrer en France beaucoup d'argent.
Vous devez avoir une consolation bien touchante dans le commerce de vôtre grand-maman, mais elle ne peut vous voir que rârement; elle est enchainée dans un païs qu'elle doit détester, vu la manière dont elle pense.
Je vous félicite, Madame, vous et Mr le Président Hainaut, de vivre souvent ensemble, et de vous consoler tous deux des sottises de ce monde par les agréments délicieux de vôtre commerce: j'espère que vous jouïrés longtemps tous deux de cette consolation.