/ 21
2. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Cette opinion était ignorée des Juifs, et n’y a été en vogue que très tard du tems d’Hérode. […] Son opinion était que cette idée console de tous les chagrins de la vie, parce que tous ces prétendus chagrins ont été inévitables.

3. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

On la jouera si les honnêtes gens le désirent fortement; leur voix dirige à la fin l'opinion des magistrats mêmes.

4. (1766) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Pour moi monsieur Je l'advoüe, je n'ay qu'une pensée fixe, qu'un sentiment, qu'un chagrin, qu'un malheur, c'est la douleur d'être née; il n'i a point de rôle qu'on puisse joüer sur le théâtre du monde, auxquels Je ne préférasse le néant; et ce qui vous paroitra bien inconséquend, c'est que quand J'aurois la dernière Evidence d'y devoir rentrer je n'en aurois pas moins d'horreur pour la mort; expliquez moi à moi même, Eclairez moi, faites moi part des vérités que vous découvrirez, enseignez moi le moyen de supporter la vie, ou d'en voir la fin sans répugnancehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140117_1key001cor/nts/001; vous avez toujours des idées claires et Justes, il n'i a que vous avec qui Je voudrois raisonner, mais malgré l'opinion que J'ay de vos lumières je seray fort trompé si vous pouvez satisfaire aux choses que je vous demande.

5. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ce 28e Juillet 1771 Il vous est Comode mon cher Voltaire, de vous persuader que Je n’aime pas les Encyclopédies; cela vous dispense de m’envoyer la vôtre, que J’aurois indépendamment de vous si on la trouvoit icy; Je n’aime point la sçience, la morale, la méthaphisyque in folio; je ne sçaurois admirer n’y me soumettre à l’hotorité et à l’importance de certains auteurs; sy J’ay tort est ce à vous de m’en punir, quand c’est à vous à qui il faut s’en prendre du peu de respect que J’ay pour ses messieurs, c’est vous qui m’avez formé le goût; leurs opinions peuvent être semblables aux vôtres, et je les adoptent volontiers; mais dans la forme et la manière ils ne vous ressemblent assurément pas.

6. (1772) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Vous avés de la bonne-foi dans vos goûts & dans vos dégoûts, dans vos opinions & dans vos doutes.

7. (1763) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Pour moi, je ne suis pas tout à fait de son opinion, et j'estime qu'il vaut mieux n'être pas, que d'être si horriblement mal; mais quand on n'a que deux yeux et une oreille de moins, on peut encor soutenir son éxistance tout doucement.

8. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Non non, n'ayez pas peur, rien n'altérera l'opinion que j'ay de votre religion et de votre piété.

9. (1769) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

C'est un grand plaisir d'avoir un parti, et de diriger un peu les opinions des hommes.

10. (1761) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je ne suis point du tout jaloux de mes opinions, mais je le suis de pouvoir être utile; et je ne peux l'être qu'avec l'approbation de L'académie.

11. (1771) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Le Rôle que J’ay à Jouer sur le théâtre de la chose publique me dispense d’avoir un sentiment, une opinion ou du moins d’en entretenir les autres.

12. (1765) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Tout discour sur certaine matière me paroissent inutiles, le peuple ne les entend point, la Jeunesse ne s'en soucie guères, les gens d'esprits n'en ont pas besoin, et peut on se souçier d'Eclairer les sots: que chacun pense et vive à sa guise, et laissons chacun voir par ses lunettes; ne nous flatons jamais d'établir la tolérance, les persécutés la prêcherons toujours, et s'ils cessoient de l'être ils ne l'exerceroient pas; quelque opinions qu'ayent les hommes ils y veulent soumettre tout le monde.

/ 21