Il est bien juste que la vôtre soit bonne, la nature vous a fait assez de mal pour qu’elle vous laisse en repos.

Je crois qu'il faut un peu varier ces grands plaisirs là; mais il faut toujours tenir le ventre libre, pour que la tête le soit.

Il faut que les ouvrages et surtout ceux de raisonnement soutiennent une seconde lecture pour que Je puisse m'assurer de les trouver bons.

Comment pouvez vous croire que Je cesse de vous aimer, vous qui êtes unique en votre Espèce, que J’ay constamment et uniquement admiré, vous qui m’avez toujours assez bien traité, et qui me traiterez encore bien à l’avenir à ce que J’espère, en reprenant l’habitude de m’envoyer toutes vos productions, Excepté celles qui regardent la chose publique, à laquelle je ne pense que pour faire des voeux pour qu’elle aille bien.

Je fais autant de cas de son jugement et de son suffrage que j'ai de vénération pour sa personne; et le retour de sa santé dont on m'a assuré, m'a causé trop de joie, pour que cette joie sincère soit jamais empoisonée par la calomnie qui sans doute n'aproche pas de sa cour.

Vous ne devineriez Jamais combien J'ay de volumes de vous, J'en ay Cent neuf et Je crains de n'avoir pas tout, il y en a une grande quantité de double; J'auray ces Jours cy un libraire pour vous completter, et pour plus grande sûreté Je vous en Enverray après le Catalogue pour que vous me disiez ce qui me manque.

Il faut que vous réitériez encor cet ordre pour que J'y puisse consentir.

Cette avanture me rendra sage, et je vous promet bien que tout ce que vous m'écrirez et tout ce que vous m'enverrez ne sortira jamais de mes mains, et que Je mettray bon ordre pour qu'on n'en puisse jamais prendre de copie, ni même qu'on l'apprenne par cœur parce que je ne les lirai pas à ceux qui ont ce talent là.

Je suis un vieux malade dans une position très délicate; et il n'y a point de lavement et de pilules que je ne prenne tous les mois pour que la faculté me laisse vivre et mourir en paix.

J'ai été assez heureux pour que le Roy m'ait rendu tous ces privilèges malgré le journal de Trevoux et les gazettes écclésiastiques.