Vous haïssez les philosophes, et moi je hais des tirans bourgeois.
Ce n'est pas assez de haïr le mauvais goût, il faut détester les hipocrites et les persécuteurs; il faut les rendre odieux et en purger la terre. Vous ne détestez pas assez ces monstres là, je vois que vous ne haïssez que ce qui vous ennuie; mais pourquoi ne pas haïr aussi ceux qui ont voulu vous tromper et vous gouverner?
Croiez moi, il vaut mieux que tout le reste; il se ruinera, mais il n'y a pas grand mal, il n'a point d'enfans, mais surtout qu'il ne haïsse point les philosophes, parce qu'il a plus d'esprit qu'eux tous; c'est une fort mauvaise raison pour haïr les gens.
Où prenez vous que Je hais la philosophie? […] A l'égard des philosophes il n'y en a aucun que Je haïsse, mais il y en à bien peû que J'estime.
15 may 1771 Non, non, Je ne haït point La Philosophie, mais j’estime peu, ceux qui n’en ont que le masque, sous lequel ils cachent L’orgueil, et L’insolence; Vous n’aimez pas plus que moy les paradoxes, les raisonnement ennuyeux, le stile froid, fade, ou déclamatoire; prenez vous en à vous, si je suis devenüe difficile.
Je vous assure mon cher Voltaire, que ce n’est pas tout ce qui m’environne, tout ce que je rencontre qui me déplaît le plus, ce que Je hais le plus, ce que je voudrois pouvoir fuir, c’est moi même; Je me dis très sérieusement que J’ay tort, Je m’interoge sur les Jugements que je porte, et je me dis, ‘C’est vous qui avez tout les deffauts et tous les ridicules qui vous blessent; pouvez vous croire avoir seule tout l’esprit et le goût en partage? Vous êtes sotte et mal avisée, vous vous faites haïr en contredisant, en blâmant.
Votre livrée me hait, je sais bien pourquoi.
Je ne sçait pas mon cher Voltaire, de quel oeil vous envisagé la mort; je m’en détourne la vûe autant qu’il m’est possible; j’en feroit de même pour la vie si cela se pouvoit; je ne sçait en vérité pas laquelle des deux mérite la préférence; je crains l’une, je haïs l’autre.
http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180233_1key001cor/nts/001 Vos philosophes ou plutôt soy disant philosophes sont de froids personnages; fastueux sans être Riches, téméraires sans être braves, prêchant L'égalité par Esprit de domination, se croyant les premiers hommes du monde de penser ce que pensent tous les gens qui pensent, orgueilleux, haineux, vindicatifs; ils feroient haïr la philosophie.
On sait combien je hais la liberté, et que je suis incapable d'en avoir fait le fondement des droits des hommes, mais si j'envoie cet ouvrage on poura m'en croire l'auteur; il ne faut qu'un mot pour me perdre.