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2. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Je suis plus philosophe que Je ne croyoïs, car Je suis presque insensible à cette perte, Je trouve dans ce qui afflige tout le monde ma consolation, la Viellesse. Ce n'est pas la peine de s'affliger de rien quand on à si peu de tems à souffrir.

3. (1760) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Je le sçais bien, mais je serais affligé qu'elles eussent passé dans d'autres mains que dans les vôtres.

4. (1764) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Si cette nouvelle est vraie, je m'en afflige avec vous.

5. (1769) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Denis m'avoit annoncée sont départ, et Je l'ay attendû pour vous Ecrire; elle me vint voir hier, elle part m'a t'elle dit à la fin de cette semaine; elle me surprit et m'affligea beaucoup en m'apprenant que vous aviez changé d'avis et que vous ne vouliez plus venir.

6. (1771) Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

Il y a d’ailleurs tant de sujets de s’affliger qu’il ne faut pas s’en faire de nouveaux.

7. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Paris ce 10 7bre 1764 Vous n'avez point eû de mes nouvelles monsieur, parce que depuis six semaines ou deux mois je suis noire comme de l'encre, ne prenant part à rien, m'ennuyant de tout, sans désirs, sans sentiment, et m'affligeant toujours du malheur d'être née; car quoique vous en puissiez dire c'est le seul véritable puisqu'il est le princippe et la cause de tout les autres, mais comme il est inutile de s'en affliger, il est ridicule de s'en plaindre.

8. (1764) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

C'est avec répugnance que Je me prête à une telle supposition, mais monsieur vous m'affligez par la conduitte que vous avez avec mon meilleur ami, et qui en vérité devroit être le vôtre.

9. (1760) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Jamais on n'a été plus affligée que Je le fus samedy dernier à l'ouverture d'une lettre où l'on m'apprenoit que vous étiez mort subitement; Je fis un cri, J'eux un saisissement, qui sont des preuves bien sûres de tout ce que Je pense pour vous; Je fus dans le moment aussy touchée, aussy pénétrée qu'on le peut être de la perte de L'amy le plus intime avec qui l'on passe sa viehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1050245_1key001cor/nts/001.

10. (1770) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Parmi toutes les raisons que J’ay d’être affligée, vous y entrez pour beaucoup mon cher Voltaire, notre corespondance en souffrira, à moins que vous ne trouviez quelque Expédient.

11. (1772) Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand to Voltaire

Ah si on avoit un véritable ami, on ne seroit pas dans cette indécision; mais c’est la pierre philosophale, on se ruine dans cette recherche; aulieu de remèdes universels, on ne trouve que des poisons; vous êtes mille et mille fois plus heureux que moy; mon Etat de quinze Vingt n’est pas mon plus grand malheur; je me Console de ne rien voir, mais je m’afflige de ce que j’entend, et de ce que je n’entend pas; le goût est perdu, ainsy que le bon sens; cecy paroitra propos de vieille, mais non en vérité; mon âme n’a point vieillie; je suis touchée du bon et de l’agréable, autant et plus que je l’étois dans ma jeunesse; cela est vray.

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