Ah, oui, Je vous garderay le secret, vous pouvez en être sûr; Jamais faveur n'a été plus promptement accordée, mais plus diférente de celle qu'on espéroit.
Vous n'avez point compris ma demande, il n'était pas question de poupon, de boeuf, d'âne, de ste famille, mais de la joye du retour, et puis Je ne me fixoit point à des couplets; une petitte épitre, ou quelque petitte pièce de vers m'auroit satisfait.http://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250230b_1key001cor/txt/001 Je vois que J'ay eu tort, que J'ay fait une demande indiscrète, que J'ay eû trop de familiarité avec le grand Voltaire, et pour m'apprendre mon devoir il m'a fait répondre par l'abbé Pellegrin.
Vous vous seriez divertit de ma grande Joye et de ma consternation subite; on m'apporte votre lettre; ouvrez vite, y a t'il des vers? Oui, quatre Couplets; chantez les. Ah, mon dieu, mon dieu, est il possible? Pourquoy me traitez vous ainsy, mon cher Voltaire? Un refus valait mieux qu'une telle complaisance. Voilà tout le remerciemens que vous aurez. Malgré mon dépit Je ne vous en aime pas moins et Je n'en seray pas moins empressée à solliciter mad. D'Enville pour qu'elle sollicite ceux qu'il faut solliciter, car il y à comme vous pouvez Juger bien des bricoles.
Je suis toute consternée, vous ne vous êtes point pretté à ce que je désirois et à ce que j'attendois de votre amitié. Je croiois aussi vous faire plaisir en vous procurant une occasion de marquer vôtre attachement en confirmant Tout ce que depuis quatre ans vous m'en aviés fait Ecrire; vous avez pris de l'humeur mal àpropos. Si vous vous en repenté, si vous avés des remords, Le mal n'est pas sans remède. M'entendez vous mon cher Comtemporain?