Je suis ravie que vous aimiés Quinault, et que vous lui accordiés la seconde place.
La première dans aucuns genre ne peut plus être vacante, vous y avez mis bon ordre. Vous vous trompé si vous croiez qu'Eglée n'a plus rien à vous dire; Elle auroit mille chôses à vous raconter si elle pouvait vous parler, mais par lettres on a trop de confident. Je suis très persuadée mon cher Voltaire, que nous serions souvent d'accord. Je n'ay point ajouté foy à vos nouvelles▶ Dignités, J'ay fait semblant de les croires pour vous agacer, cela m'a réussi, j'en suis fort aise. Je ne crois pas non plus à vos appoplexies; J'ay eû en même tems que vous presque la même indisposition, que J'ay regardé comme la suite de plusieurs mauvaises digestions, quoique j'eusse fait diette, ainsi que vous, la veille et la surveille; il me reste des étourdissements qui pourroient bien avoir un faux air de disposition appoplectique; mais qu'importe! Il faut finir, cette manière n'est peut être pas la pîre. Vous allez avoir dit on encore un archevèquehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1260267_1key001cor/nts/001 pour Confrère. N'êtes vous pas charmé que vôtre académie ce remplisse de personnages aussy édifiant, de ◀nouveaux▶ Bossuet et Fenelon? Il n'y aura pas de Combats entre eux pour de ◀nouvelles hérésiés.
Ah! c'est bien moi qui ay des regrets de ne pouvoir espérer de vous revoir; mais c'est peut être tant mieux, vous m'auriés trop attachée à la vie. Ecrivés moi souvent, je voudrais avoir de vos lettres tout les jours, elles m'afermissent dans le bon goût, que l'on attaque de toutes parts.
Tout Chanteloup arrivera la semaine prochaine; c'est une grande Joye pour moi, Je montreray vôtre dernière lettre et je parleray beaucoup de vous.