Ah! Madame, Madame, qu'avez vous fait? vous laissez courir une Lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140011a_1key001cor/nts/001 qui me brouille avec des gens que j'aime, et qui m'aimaient.
Peut on trahir ainsi son confrère? car dans les▶ temps de neige vous savez que je suis vôtre confrère en aveuglement, et vôtre maître en souffrance; soiez donc ma disciple en discrétion. S'il fallait laisser courir des lettres ce serait les vôtres qu'il faudrait publier; elles sont écrites avec cette imagination naturelle et charmante qui dit toujours beaucoup sans prétendre à rien. Si j'avais de ◀la▶ vanité je ◀la▶ mettrais à ◀les▶ avoir reçues. Je suis persuadé que ◀les▶ copies qui courent des miennes ne sont pas fidèles; je ◀le▶ dirai hautement. Vous savez que vous m'avez déjà mis dans ◀la▶ disgrâce de Montcrifhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1140011a_1key001cor/nts/002, voulez vous me brouiller avec toute ◀l'▶académie et ◀la▶ philosophie? Je commence ◀l'▶année par vous gronder, j'espère, si je vis, ne ◀la pas finir de même. Je vous souhaitte à Mr le Président Hainaut et à vous, des jours aussi heureux qu'on peut en avoir quand on n'a plus de passions.
(1766)
Voltaire to Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand
à Ferney