J'ai reçu, madame, une lettre charmante; comment ne le▶ serait elle pas, écrite par vous & par mr de Formont?
Une lettre de vous est une faveur, dont je n'avais pas besoin d’être privé si longtemps pour en sentir tout ◀le▶ prix, mais des vers! des vers des rimes redoublées! voilà de quoi me tourner ◀la▶ cervellehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF0870114_1key001cor/txt/003 mille fois, si votre prose d'ailleurs ne suffisait pas.
Je suis enchanté pourtant, comme si je ◀les▶ méritais; il est triste de n'avoir dc ces bonnes fortunes là qu'une fois par an tout au plus.
Il est bien vrai qu'il y a des personnes fort paresseuses en amitié, & très actives en amour. Il est vrai encore qu'une de vos faveurs est sans doute plus précieuse que mille empressements d'une autre. Je ◀le▶ sens bien par cette lettre séduisante que vous m'avez écrite, & c'est précisément ce qui fait que j'en voudrais avoir de pareilles tous ◀les▶ jours.
Je me sais bien bon gré d'avoir griffonné dans ma vie tant de prose & tant de vers, puisque cela a ◀l'▶honneur de vous amuser quelquefois; mes pauvres quakershttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF0870114_1key001cor/nts/001 vous sont bien obligés de ◀les▶ aimer. Ils sont bien plus fiers de votre suffrage, que fâchés d'avoir été brûlés. Vous plaire est un excellent onguent pour ◀la▶ brûlure. Je vois que dieu a touché votre cœur & que vous n’êtes pas loin du royaume des cieux, puisque vous avez du penchant pour mes bons quakers.
Heureux ◀le▶ mortel enchanté
Quelque bégueule respectable trouvera peut-être ces derniers vers un peu forts, mais vous qui êtes respectable sans être bégueule, vous me ◀les pardonnerez.