Croiez moi, Madame, si quelque chose dépend de▶ nous tâchons tout deux ◀de▶ ne point prendre ◀d’▶humeur; c’est ce que nous pouvons faire ◀de▶ mieux à nôtre âge et dans le triste état où nous sommes.
Vous me laissez deviner tout ce que vous pensez; mais pardonnez moi aussi mes idées. Trouvez bon que je condamne des gens que j’ai toujours condamnés, et qui se sont souillés en cannibales du sang ◀de▶ l’innocent et du faible. Tout mon étonnement est que la nation ait oublié les atrocités ◀de▶ ces barbares. Comme j’ai été un peu persécuté par eux je suis en droit ◀de▶ les détester; mais il me suffit ◀de▶ leur rendre justice. Rendez la moi, Madame, après cinquante années ◀de▶ connaissance ou ◀d’▶amitié.
J’avais infiniment à cœur que vôtre grand maman et son mari fussent persuadés ◀de▶ mes sentiments. Je ne vois pas pourquoi vous ne leur avez pas envoié cette septième page. Il est très triste pour moi qu’elle leur vienne par d’autres.
Votre dernière Lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210458_1key001cor/nts/001 me laisse dans la persuasion que vous êtes fâchée, et dans la crainte que vôtre grand maman ne le soit, mais je vous avertis toutes deux que je m’envelope dans mon innocencehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210458_1key001cor/nts/002. Je n’ai écouté que les mouvements ◀de▶ mon cœur. N’aiant rien à me reprocher je ne me justifierai plus. Il y a d’ailleurs tant de sujets ◀de▶ s’affliger qu’il ne faut pas s’en faire ◀de▶ nouveaux.
Je n’aurai pas la cruauté ◀d’être en colère contre vous. Je vous plains, je vous pardonne, et je vous souhaitte tout ce que la nature et la destinée vous refusent aussi bien qu’à moi.
Pardonnez moi de même l’affliction que je vous témoigne en faveur de l’attachement qui ne finira qu’avec ma vie laquelle finira bientôt.