Vôtre grand Maman, Madame, me fait l’honneur de▶ m’appeller son confrèrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210221a_1key001cor/nts/001.
Je prends la liberté ◀de▶ me dire plus que jamais vôtre confrère aussi, car il y a quatre jours que je suis absolument aveugle. Nous sommes enterrés sous la neige. En voilà pour un grand mois aumoins. Vôtre grand maman, Dieu merci, est moins à plaindre; elle est dans le plus beau climat ◀de▶ la terre; elle sera honorée par tout; elle sera plus chère à son mari; elle possède un petit roiaume où elle fera du bien. Mais j’ai un scrupule; on dit que son mari a autant ◀de▶ dettes qu’il a fait ◀de▶ belles actions. On les porte à plus ◀de▶ deux millions. On ajoute qu’un homme ◀de▶ quelque considération lui a mandé que sans sa femme il aurait été ailleurs que chez lui.
Voilà ◀de▶ ces choses que vous pouvez savoir, et que vous pouvez me dire.
Cette petite Venus en abrégé me parait un Caton pour les sentiments, et son Catonismehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210221a_1key001cor/nts/002 est plein ◀de▶ grâces. Vous ne sauriez croire combien je suis fâché ◀de▶ mourir sans vous avoir revues l’une et l’autre.
Un jeune homme qui me parait promettre quelque chose, est venu me montrer cette Lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210221a_1key001cor/nts/003 traduite ◀de▶ L’arabe que je vous envoie. Je pense que vôtre grand maman l’a reçue. Je vous conjure ◀de▶ n’en point laisser prendre ◀de▶ copie.
Adieu, Madame, je souffre beaucoup; je ne pourais rien écrire qui pût vous amuser. Je suis forcé ◀de▶ finir en vous disant que je vous serai attaché jusqu’au dernier moment ◀de ma vie.