Made De Jaucourthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1120150_1key001cor/txt/001, vous remettra, Madame, le livre que vous demandez, prèsque aussitôt que vous aurez reçu cette Lettre.
Vous verrez bien aisément quelle injustice l'on me fait de▶ m'attribuer cet ouvrage. Vous reconnaîtrez que c'est un recueil ◀de▶ pièces écrites par des mains différentes. Il est d'ailleurs rempli ◀de▶ fautes ◀d'▶impression et ◀de▶ calculs erronés qui peuvent faire quelque peine au lecteur. Il y a quelques chapîtres qui vous amuseront, et d'autres qui demandent un peu ◀d'▶attention. Si vous lisez le cathéchisme des Japonois vous y reconnaîtrez aisément les Anglais. Vous verrez ◀d'▶un coup d'œil que les Breuxhé sont les Hébreux, les Pispates les papistes, Therlu et Vincal, Calvin et Luther, et ainsi du reste.
Je vous exhorte surtout à lire le cathéchisme chinois, qui est celui ◀de▶ tout esprit bien fait.
En général, le livre inspire la vertu, et rend toutes les superstitions détestables. C'est toujours beaucoup dans les amertumes dont cette vie est remplie ◀d'▶être guéri ◀d'▶une maladie affreuse qui ronge le cœur ◀de▶ la plus part des hommes, et qui conduit au tombeau par des chemins bordés ◀de▶ monstres.
J'ai été si malade depuis deux mois, Madame, que je n'ai pu aller une seule fois chez made ◀De▶ Jaucourt. Je crois vous avoir déjà mandéhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1120150_1key001cor/nts/001 que j'avais renoncé à tout ce qu'on appelle devoirs, comme à tout ce qu'on appelle plaisirs.
Je prie Mr Le Président Hainaut ◀de▶ souffrir que je ne le sépare point ◀de▶ vous dans cette Lettre, et que je lui dise icy que je lui serai attaché jusqu'au dernier moment ◀de▶ ma vie. Il voit mourir tous ses amis les uns après les autres, celà doit porter la tristesse dans l'âme, et vous devez vous servir l'un à l'autre de consolation.
Un redoublement ◀de▶ mes maux qui me prend actuellement me remet dans mon lit, et m'empèche ◀de▶ dicter plus longtemps combien je suis dévoué à tout deux. Recevez ensemble les protestations bien sincères ◀de mes tendres sentiments, et conservez moi des bontès qui me sont bien prétieuses.