Monsieur de L'Isle m'avois prévenu Monsieur que sur l'état de votre dépense, vous m'aviéz mis à la pension, et que Je reçcevrois bientôt mon premier quartier; Je l'ay reçu en effethttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250025_1key001cor/nts/001; mais souffrez qu'en vous remerçiant, je vous demande pourquoy cette réduction?
Vous n'êtes point ruiné, vous êtes prodigue pour Mr. de L'Isle; pourquoy n'êtes vous Econome que pour moy? Ne me parlé plus de votre âge, vous auray beau vous donner▶ quatrevingt ans on ne vous croira pas; on s'en rapportera bien plus à votre esprit qu'à votre baptistaire.
Ce que vous m'avés envoyé est fort beau. Vous vouléz donc Jouir de toutes sortes de gloire, même de celle de surpasser Mr. de Condorset. Que dite vous de l'odehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250025_1key001cor/nts/002 de Mr. Dorat? En rétranchant les trois quarts et demy, elle pourroit être bonne; j'aime mieux les Vershttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250025_1key001cor/nts/003 de Laharpe; je suis tentée de vous envoyer des Vershttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250025_1key001cor/nts/004 addressé à un anonyme, vous m'en direz votre avis.
Mr. le Duc de Choiseul reçut Vendredy dix de ce mois, la permission de venir faire sa cour; il arriva Dimanche douze à huit heures du soir, il fut le lendemain Lundy à neuf heures du matin à la Muette, il y fut très bien reçu; il revint diné et souper à Paris et partit le mardy à huit heures du matin pour retourner à Chanteloup où il étoit attendu pour soupé; cela n'est il pas assés lestes? Il compte ne revenir icy que dans le mois de décembre. Il aura dit il ses semailles à faire et beaucoup d'autres soins champètres où sa présence est nécessaire.
Vous sçavé, que le Roy et les Princes ses frères seront innoculés après demain par Richardhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1250025_1key001cor/nts/005, à qui on a ◀donné le surnom sans peur. Le Roy s'établit demain à Marly; Il a ordonné à son Capitaine des garde, et à son premier gentilhomme de La chambre de ne laisser approcher de Marly, aucune personne qui n'auroit point eu la petite Vérole.
Porté vous bien mon cher Voltaire, ne pensé point à vôtre âge, persuadé vous n'avoir que celui qu'à vôtre esprit, vingtcinq ou trente ans.