Je vous demande en grâce, madame, de vouloir bien me faire écrire▶ sur le champ, s’il est vrai que le grand Maman ait reçu une Lettre du patron, et si cette Lettre est aussi agréable qu’on le dithttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210260a_1key001cor/nts/001.
Les petits versiculets Barmécidienshttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210260a_1key001cor/nts/002 ont couru; je peux en être fâché pour eux qui ne valent pas grand chose; mais je ne saurais en être fâché pour moi qui ne rougis point d’un sentiment honnête. J’aurais trop à rougir si je craignais de montrer mon attachement pour mes bienfaicteurs. Je ne leur ai jamais demandé de grâce qu’ils ne me l’aient accordé sur le champ. Il est vrai que ces grâces étaient pour d’autres, mais c’est ce qui me rend plus reconnaissant encor; je leur serai dévoué jusqu’à mon dernier soupir. Je voudrais vous accompagner, Madame, dans vôtre voiage, mais mon triste état ne me permet pas de me remuer, et d’ailleurs je n’ai pas le bonheur d’être de ce païs que vous aimez, et où l’on va coucher chez qui l’on veut. Tout ce que je puis faire c’est de vous être dévoué comme à vos amis. On ne s’est pas encor avisé de nous deffendre ces sentiments là.
Portez vous bien; ◀écrivez moi tout ce qui vous plaira, et conservez moi un peu d’amitié.