Comment, monsieur, c’est vous qui m’accusez d’inégalité et de caprice! Vous écrivezhttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210095_1key001cor/nts/001 à la grand’maman en lui envoyant votre épître, que par parenthèse j’avais déjà lue quand elle l’a reçue:
‘Si cette épître trouvait grâce devant vos yeux, je vous dirais envoyez en copie pour amuser votre petite fille supposé qu’elle soit amusable, et qu’elle ne soit pas dans ses moments▶ de dégoût. Pour réussir chez elle il faut prendre son temps.’
Je conviens que je suis peu amusable, que l’on me procure souvent des ◀moments▶ de dégoût. C’est un inconvénient qui ne m’arrivera jamais par vous. Mais que vous ayez besoin de prendre votre temps avec moi pour réussir, vous devez savoir que ce temps dure depuis quelque temps, il y a un peu plus de cinquante ans que vous en faites l’épreuve. Rougissez donc, monsieur, de recevoir des impressions par vos nouvelles connaissances contre la plus ancienne et la meilleure de vos amies. Votre livrée me hait, je sais bien pourquoi.
Je n’ai point devant eux pu fléchir les genoux,Ni leur rendre un honneur, que je ne rends qu’à vous.
Ne les écoutez plus, et ne donnez point à la grand’maman occasion de croire que vous êtes ingrat et injuste, elle est témoin de mon amitié et de mon admiration pour vous, repentez vous et vous obtiendrez votre pardon.
Votre épître est charmante. Vous ne m’avez point envoyé votre article dramatiquehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210095_1key001cor/nts/002 qu’on dit être parfait. Il paraît depuis peu un testamenthttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1210095_1key001cor/nts/003 dont on ne peut deviner l’auteur, il est de la main d’un diable forcé à honorer les saints. Quand vous l’aurez lu je voudrais que vous me dissiez de qui vous le croyez; c’est peut-être lui faire trop d’honneur que d’avoir cette curiosité.
Ne croyez pas je vous prie que je bâille toujours dans mon tonneau; j’ai encore quelquefois des ◀moments de gaieté, mais je n’en ai pas comme vous un fonds inépuisable en moi même, je ne la produis pas mais je la reçois facilement et surtout quand elle me vient de vous; vous devriez vous reprochez de m’en donner si rarement; et ce que vous ne devez jamais vous pardonner ce sont vos injustices.