On ne peut être plus sensible que je le▶ suis, Monsieur, à ◀la▶ bonté prévenante que vous avez, de me faire rendre ◀les▶ bois que j'ai achetés, et qui sont pour moi de ◀la▶ nécessité ◀la▶ plus pressante, comme vous ◀le▶ verrez par ◀la▶ déclaration que j'ai ◀l'▶honneur de vous envoier.
Je vois que nous n'avons plus d'autre ressource que ◀la▶ franche comté, grâce à ◀l'▶inéxécution des loix qui ont vainement prohibé ◀les▶ transports de bois de charpente du païs de Gex à Genêve. Nonseulement on devrait empêcher tout transport de bois à bâtir, mais encor celui de chaufage.
Il fut permis il y a trente ans de porter ◀le▶ bois de chaufage à Genêve sur ◀la▶ prétendue réquisition des états, parce qu'alors quelques personnes qui avaient entrée aux états avaient du bois à vendre; mais dans ◀l'▶extrémité où nous allons être réduits cette faible raison ne doit plus subsister, tout doit céder à ◀l'▶intérêt public. On verra que si ◀la▶ ville de Versoi est bâtie, il sera impossible de ◀la▶ faire subsister une seule année. ◀Le▶ bois de chaufage coûtera plus de deux Louïs ◀la▶ voiture, et ◀le▶ comestible sera au poids de ◀l'▶or.
Je ne doute pas, Monsieur, que dans ◀l'▶occasion vous ne fassiez ◀les▶ représentations ◀les▶ plus fortes à Mr Le Duc de Choiseul sur un objet si important. Pour moi je suis si accablé de ma vieillesse et de mes maladies que je suis devenu absolument inutile. Je n'ai plus de force que pour vous remercier de vos bontés. J'ai ◀l'▶honneur de présenter mes respects à Madame De Caire, et d'être avec ◀les▶ mêmes sentiments, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
Oserais-je vous suplier, Monsieur, de vouloir bien essaier d'un piqueur d'ouvriers qui s'appelle Barbera? Il est ◀le▶ mari d'une femme qui est à moi. Je vous réponds de sa conduite et de sa fidélité. C'est ◀le▶ porteur de cette Lettre.
J'achetai au mois de Janvier par ◀le▶ nommée Landry, charpentier demeurant à Ferney, mille pièces de bois de charpente tant petites que grandes et deux cent douzaines de planches avec vingt quatre douzaines de plataux, pour ◀les▶ bâtiments que je fais construire au Chatelard et qui doivent être prêts pour ◀la▶ récolte.
◀Le▶ marché étant conclu à Mijoux avec ◀les▶ frères Janins et Claude Joseph, forestiers demeurants à ◀la▶ Combe de Mijoux, je paiai quarante Louïs d'or d'avance.
J'en donnai ◀la▶ déclaration à monsieur Fabri qui mit au bas, bon pour ◀le▶ passage.
Ce bon, n'est valable que pour cinq mois et je n'aurais pas ◀le▶ tems de bâtir ◀les granges et écuries nécessaires, si on empêchait mes bois de me parvenir; ma récolte serait entièrement perdue.
En foi de quoi j'ai signé au château de Ferney ce 21e Mars au soir 1769