Eh bien, Madame, j'écris▶ très souvent quand j'ai des thêmes.
Faittes vous lire la Lettrehttp://www.e-enlightenment.com/item/voltfrVF1180227_1key001cor/nts/002 de mr Le marquis de Belesta, et jugez après celà si c'est avec justice qu'on m'a imputé son ouvrage. Jugez si j'ai été fidèle à l'amitié; si j'ai été offensé du mal qu'on disait de mr le président Hénaut, et si je n'ai pas pris son parti beaucoup plus que je n'ai jamais pris le mien. Voilà la vérité enfin reconnue, et il faut que le président en soit instruit. J'ai cru sentir dans ses lettres qu'il me soupçonnait, je n'en ai eu que plus de zèle. Ouï, Madame, je suis vif, et je le serai jusqu'au dernier moment de ma vie, quand je croirai servir l'amitié et la raison.
La Blétrie est encor plus coupable que le marquis De Belesta puisqu'il veut être de l'académie. Il ne devait pas outrager un homme de quatre vingt deux ans qui fait tant d'honneur à nôtre corps. Rougissez d'avoir pris le parti de ce pédant orgueilleux. Que vôtre petite mère ou grand mère se repente de l'avoir protégé. Voilà comme sont faits tous ces animaux là; ils croient régenter au collège, et c'est au collège qu'il faut les renvoyer. Mr Le Duc De Choiseul m'a ◀écrit trois pages de sa main pour m'assurer de l'innocence de ce janséniste. Je me repents bien d'avoir répondu guaiement, et d'avoir tourné le tout en plaisanterie. J'aurais dû lui faire connaître un méchant homme qui abuse de sa protection pour insulter tout le monde. Comptez que La Blétrie ne vaut pas mieux que Jean Jaques, tout celà est l'excrément du siècle. Le roiaume du bon goût et de l'esprit est tombé en quenouille. Je ne prétends dire une fadeur ni à vous, ni à made la Duchesse de Choiseul; ce n'était pas en Sorbonne que le Roi de Dannemarck devait aller, il devait venir souper chez vous sans façon.
Je suis un de ces étrangers qui regrettent de n'avoir point cet honneur, mais je suis bien mieux encor, je suis un vieux serviteur attaché à vôtre char depuis quarante ans, vous respectant, et vous aimant de toutes mes forces.