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2. (1697) Histoires ou Contes du temps passé

Donnez-moy que je voye si j’en ferois bien autant. » Elle n’eust pas plutost pris le fuseau, que, comme elle estoit fort vive, un peu estourdie, et que d’ailleurs l’arrest des fées l’ordonnoit ainsi, elle s’en perça la main et tomba évanouie. […] On eût dit d’un ange, tant elle estoit belle : car son évanouissement n’avoit pas osté les couleurs vives de son teint : ses joues estoient incarnates, et ses lévres comme du corail ; elle avoit seulement les yeux fermez, mais on l’entendoit respirer doucement : ce qui faisoit voir qu’elle n’estoit pas morte. […] AUTRE MORALITÉ Dans un objet où la nature Aura mis de beaux traits et la vive peinture D’un teint où jamais l’art ne sçauroit arriver, Tous ces dons pourront moins pour rendre un cœur sensible Qu’un seul agrément invisible Que l’amour y fera trouver.

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