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2. (1697) Histoires ou Contes du temps passé

Hé bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprés des dames que vous y avez veuës. » Elle se jetta aux pieds de son mari en pleurant, et en luy demandant pardon, avec toutes les marques d’un vrai repentir, de n’avoir pas esté obëissante. […] La pauvre femme estoit presque aussi morte que son mari, et n’avoit pas la force de se lever pour embrasser ses freres. […] Le Mari avoit, de ſon coſté, une jeune fille, mais d’une douceur et d’une bonté ſans exemple : elle tenoit cela de ſa Mere, qui eſtoit la meilleure perſonne du monde. […] La bonne femme fort effrayée, lui donna aussi-tost tout ce qu’elle avoit : car cet Ogre ne laissoit pas d’estre fort bon mari, quoy qu’il mangeast les petits enfans. […] Il se trouvoit quelques femmes qui le chargeoient de Lettres pour leurs maris , mais elles le payoient si mal, et cela alloit à si peu de chose, qu’il ne daignoit mettre en ligne de conte, ce qu’il gagnoit de ce côté-là.

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