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2. (1697) Histoires ou Contes du temps passé

« Ne vous affligez point tant, Madame, luy dit la fée, vostre fille sera recompensée d’ailleurs, et elle aura tant d’esprit qu’on ne s’apercevra presque pas qu’il luy manque de la beauté. […] Quoy que la beauté soit un grand avantage dans une jeune personne, cependant la cadette l’emportoit presque toûjours sur son aînée dans toutes les compagnies. […] L’aisnée, quoy que fort stupide, le remarqua bien ; et elle eut donné sans regret toute sa beauté pour avoir la moitié de l’esprit de sa sœur. […] « La beauté, reprit Riquet à la Houppe, est un si grand avantage qu’il doit tenir lieu de tout le reste, et, quand on le possede, je ne voy pas qu’il y ait rien qui puisse nous affliger beaucoup. — J’aimerois mieux, dit la princesse, estre aussi laide que vous, et avoir de l’esprit, que d’avoir de la beauté comme j’en ay, et estre beste autant que je le suis.

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