Sa Maraine, qui la vit toute en pleurs, luy demanda ce qu’elle avoit : Je voudrois bien… Je voudrois bien… elle pleuroit ſi fort qu’elle ne put achever : ſa Maraine, qui eſtoit Fée, luy dit, tu voudrois bien aller au Bal, n’eſt-ce pas : Helas ! […] dit ſa Maraine ; je t’y feray aller ? Elle la mena dans ſa chambre, et luy dit, va dans le jardin & apporte moy une citroüille : Cendrillon alla auſſi toſt cueillir la plus belle qu’elle put trouver, & la porta à ſa Maraine, ne pouvant deviner comment cette citroüille la pouroit faire aller au bal : ſa Maraine la creuſa, & n’ayant laiſſé que l’écorce, la frappa de ſa baguette, & la citroüille fut auſſi-toſt changée en un beau caroſſe tout doré. […] Elle promit à ſa Maraine qu’elle ne manqueroit pas de ſortir du bal avant minuit : Elle part, ne ſe ſentant pas de joye. […] Là-deſſus arriva la Maraine, qui, ayant donné un coup de ſa baguette ſur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres.