cour. LA BELLE AU BOIS DORMANT Il estoit une fois un
roi
et une reine qui estoient si faschez de n’avoir p
és les ceremonies du baptesme, toute la compagnie revint au palais du
roi
, où il y avoit un grand festin pour les fées. On
’estoit sortie d’une tour, et qu’on la croyoit morte ou enchantée. Le
roi
lui fit donner un couvert ; mais il n’y eut pas m
rriere la tapisserie, et dit tout haut ces paroles : « Rassurez-vous,
roi
et reine, vostre fille n’en mourra pas. Il est vr
n profond sommeil. qui durera cent ans, au bout desquels le fils d’un
roi
viendra la réveiller. » Le roi, pour tâcher d’évi
ent ans, au bout desquels le fils d’un roi viendra la réveiller. » Le
roi
, pour tâcher d’éviter le malheur annoncé par la v
aux chez soy, sur peine de la vie. Au bout de quinze ou seize ans, le
roi
et la reine estant allez à une de leurs maisons d
ille. Cette bonne femme n’avoit point ouï parler des deffenses que le
roi
avoit faites de filer au fuseau. « Que faites-vou
au de la reine de Hongrie ; mais rien ne la faisoit revenir. Alors le
roy
, qui estoit monté au bruit, se souvint de la préd
spirer doucement : ce qui faisoit voir qu’elle n’estoit pas morte. Le
roi
ordonna qu’on la laissast dormir en repos, jusqu’
ure, arriver dans un chariot tout de feu, traisné par des dragons. Le
roi
luy alla presenter la main à la descente du chari
le toucha de sa baguette tout ce qui estoit dans ce chasteau (hors le
roi
et la reine) : gouvernantes, filles-d’honneur, fe
un moment : les fées n’estoient pas longues à leur besogne. Alors le
roi
et la reine, aprés avoir baisé leur chere enfant
, n’eust rien à craindre des curieux. Au bout de cent ans, le fils du
roi
qui regnoit alors, et qui estoit d’une autre fami
devoit dormir cent ans, et qu’elle serait réveillée par le fils d’un
roy
, à qui elle estoit reservée. » Le jeune prince, à
charbonnier, qui luy avoit fait manger du pain noir et du fromage. Le
roi
, son pere, qui estoit bon-homme, le crut ; mais s
raignoit, quoy qu’il l’aimast, car elle estoit de race ogresse, et le
roi
ne l’avoit épousée qu’à cause de ses grands biens
eux : ainsi le prince ne lui voulut jamais rien dire. Mais, quand le
roy
fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et q
, où elle entra au milieu de ses deux enfans. Quelque temps aprés, le
roi
alla faire la guerre à l’empereur Cantalabutte, s
lle estoit bien contente de sa cruauté et elle se préparoit à dire au
roy
, à son retour, que des loups enragez avoient mang
et les bourreaux se preparoient à les jetter dans la cuve, lorsque le
roi
, qu’on n’attendoit pas si tost, entra dans la cou
en un instant par les vilaines bestes qu’elle y avoit fait mettre. Le
roi
ne laissa pas d’en estre fasché : elle estoit sa
tua sans misericorde. Tout glorieux de sa proye, il s’en alla chez le
roy
et demanda à luy parler. On le fit monter à l’app
ement de Sa Majesté, où, estant entré, il fit une grande reverence au
roy
, et luy dit : « Voylà, sire, un lapin de garenne
chargé de vous presenter de sa part. — Dis à ton maistre, répondit le
roy
, que je le remercie et qu’il me fait plaisir. » U
les cordons et les prit toutes deux. Il alla ensuite les presenter au
roy
, comme il avoit fait le lapin de garenne. Le roy
ite les presenter au roy, comme il avoit fait le lapin de garenne. Le
roy
receut encore avec plaisir les deux perdrix, et l
inua ainsi, pendant deux ou trois mois, à porter de temps en temps au
roy
du gibier de la chasse de son maistre. Un jour qu
roy du gibier de la chasse de son maistre. Un jour qu’il sceut que le
roy
devoit aller à la promenade, sur le bord de la ri
s sçavoir à quoy cela seroit bon. Dans le temps qu’il se baignoit, le
roy
vint à passer, et le Chat se mit à crier de toute
s ! voilà monsieur le marquis de Carabas qui se noye ! » A ce cry, le
roy
mit la teste à la portiere, et, reconnoissant le
auvre marquis de la riviere, le Chat s’approcha du carosse, et dit au
roy
que, dans le temps que son maistre se baignoit, i
oute sa force : le drosle les avoit cachez sous une grosse pierre. Le
roy
ordonna aussi tost aux officiers de sa garde robb
r un de ses plus beaux habits pour monsieur le marquis de Carabas. Le
roy
luy fit mille caresses, et, comme les beaux habit
ne mine (car il estoit beau et bien fait de sa personne), la fille du
roy
le trouva fort à son gré, et le marquis de Caraba
ectueux et un peu tendres, qu’elle en devint amoureuse à la folie. Le
roy
voulut qu’il montast dans son carosse et qu’il fu
un pré, il leur dit : « Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites au
roy
que le pré que vous fauchez appartient à monsieur
uis de Carabas, vous serez tous hachez menu comme chair à pasté. » Le
roy
ne manqua pas à demander aux faucheurs à qui esto
du Chat leur avoit fait peur. « Vous avez là un bel heritage, dit le
roy
au marquis de Carabas. — Vous voyez, Sire, répond
uis de Carabas, vous serez tous hachez menu comme chair à pasté. » Le
roy
, qui passa un moment aprés, voulut sçavoir à qui
monsieur le marquis de Carabas », répondirent les moissonneurs. Et le
roy
s’en réjoüit encore avec le marquis. Le Chat, qui
e, disoit toûjours la même chose à tous ceux qu’il rencontroit, et le
roy
estoit estonné des grands biens de monsieur le ma
le plus riche qu’on ait jamais veu ; car toutes les terres par où le
roy
avoit passé estoient de la dépendance de ce chast
s plus tost aperçûë, qu’il se jetta dessus et la mangea. Cependant le
roy
, qui vit en passant le beau chasteau de l’ogre, v
du carosse qui passoit sur le pont levis, courut au-devant et dit au
roy
: « Vostre Majesté soit la bien venuë dans le cha
ur le marquis de Carabas ! — Comment, monsieur le marquis, s’écria le
roy
, ce chasteau est encore à vous ? Il ne se peut ri
aist. » Le marquis donna la main à la jeune princesse, et, suivant le
roy
, qui montoit le premier, ils entrerent dans une g
r ce même jour-là, mais qui n’avoient pas osé entrer, sçachant que le
roy
y estoit. Le roy, charmé des bonnes qualitez de m
, mais qui n’avoient pas osé entrer, sçachant que le roy y estoit. Le
roy
, charmé des bonnes qualitez de monsieur le marqui
, faisant de grandes réverences, accepta l’honneur que luy faisoit le
roy
, et, dés le même jour, il épousa la princesse. Le
nfant s’enfuit et alla se sauver dans la forest prochaine. Le fils du
roi
, qui revenoit de la chasse, la rencontra, et, la
elas ! Monsieur, c’est ma mere qui m’a chassée du logis. » Le fils du
roi
, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles e
e d’où cela luy venoit. Elle luy conta toute son avanture. Le fils du
roi
en devint amoureux, et, considerant qu’un tel don
ce qu’on pouvoit donner en mariage à une autre, l’emmena au palais du
roi
son pere, où il l’épousa. Pour sa sœur, elle se f
œurs, quoy que veſtuës tres-magnifiquement. Il arriva que le fils du
Roi
donna un bal & qu’il en pria toutes les perſo
u bal avant minuit : Elle part, ne ſe ſentant pas de joye. Le Fils du
Roi
, qu’on alla avertir qu’il venoit d’arriver une gr
onnuë : on n’entendoit qu’un bruit confus, ha, qu’elle eſt belle ! Le
Roi
même tout vieux qu’il eſtoit, ne laiſſoit pas de
des étoffes aſſez belles & des ouvriers aſſez habiles. Le Fils du
Roi
la mit à la place la plus honorable, & enſuit
haiteroit bien aller encore le lendemain au Bal, parce que le Fils du
Roi
l’en avoit priée. Comme elle eſtoit occupée à rac
ais elles luy répondirent qu’on ne la connoiſſoit pas, que le Fils du
Roi
en eſtoit fort en peine, & qu’il donneroit to
rillon auſſi, mais encore plus parée que la premiere fois. Le Fils du
Roi
fut toûjours auprés d’elle, & ne ceſſa de lui
e ne paroissoit plus auprés d’elle qu’une guenon fort desagreable. Le
roi
se conduisoit par ses avis, et alloit même quelqu
sur-le-champ de l’épouser, pourvû qu’il en obtînt le consentement du
roy
son pere. Le roy, ayant sçû que sa fille avait be
l’épouser, pourvû qu’il en obtînt le consentement du roy son pere. Le
roy
, ayant sçû que sa fille avait beaucoup d’estime p
és d’une Bataille qu’on avoit donnée. Il alla, disent-ils, trouver le
Roi
, et luy dit que s’il le souhaitoit, il luy rappor
il luy rapporteroit des nouvelles de l’Armée avant la fin du jour. Le
Roi
luy promit une grosse somme d’argent s’il en veno
se l’ayant fait connoître, il gagnoit tout ce qu’il vouloit ; car, le
Roi
le payoit parfaitement bien pour porter ses ordre