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1 (1697) Histoires ou Contes du temps passé
  LA BELLE AU BOIS DORMANT   Il estoit une fois un roi et une reine qui estoient si faschez de n’avoir point d’enfans
ions, tout fut mis en œuvre, et rien n’y faisoit. Enfin, pourtant, la reine devint grosse, et accoucha d’une fille. On fit un
la tapisserie, et dit tout haut ces paroles : « Rassurez-vous, roi et reine , vostre fille n’en mourra pas. Il est vrai que je
oy, sur peine de la vie. Au bout de quinze ou seize ans, le roi et la reine estant allez à une de leurs maisons de plaisance,
de sa baguette tout ce qui estoit dans ce chasteau (hors le roi et la reine ) : gouvernantes, filles-d’honneur, femmes-de-cham
: les fées n’estoient pas longues à leur besogne. Alors le roi et la reine , aprés avoir baisé leur chere enfant sans qu’elle
omma le Jour, parce qu’il paroissoit encore plus beau que sa sœur. La reine dit plusieurs fois à son fils, pour le faire expl
clara publiquement son mariage, et alla en grande ceremonie querir la reine sa femme dans son chasteau. On luy fit une entrée
pereur Cantalabutte, son voisin. Il laissa la regence du royaume à la reine sa mere, et luy recommanda fort sa femme et ses e
e Aurore. — Ah ! Madame, dit le maistre d’hôtel… — Je le veux, dit la reine (et elle le dit d’un ton d’ogresse qui a envie de
qu’elle avoit au fond de la basse-cour. Huit jours après, la méchante reine dit à son maistre d’hôtel : « Je veux manger à mo
Cela estoit fort bien allé jusque là ; mais, un soir, cette méchante reine dit au maistre d’hôtel : « Je veux manger la rein
ir, cette méchante reine dit au maistre d’hôtel : « Je veux manger la reine à la mesme sausse que ses enfans. » Ce fut alors
uvre maistre d’hôtel desespera de la pouvoir encore tromper. La jeune reine avoit vingt ans passez, sans compter les cent ans
? Il prit la résolution, pour sauver sa vie, de couper la gorge à la reine , et monta dans sa chambre dans l’intention de n’e
fureur, et entra, le poignard à la main, dans la chambre de la jeune reine ; il ne voulut pourtant point la surprendre, et i
mais ce sera chez moy, où je les ay cachez, et je tromperay encore la reine , en luy faisant manger une jeune biche en vostre
ses enfans et pleurer avec eux, il alla accommoder une biche, que la reine mangea à son soupé, avec le même appetit que si c
e mangea à son soupé, avec le même appetit que si c’eut esté la jeune reine . Elle estoit bien contente de sa cruauté et elle
t à dire au roy, à son retour, que des loups enragez avoient mangé la reine sa femme et ses deux enfans. Un soir qu’elle rodo
endit, dans une salle basse, le petit Jour, qui pleuroit parce que la reine sa mere le vouloit faire foüetter, à cause qu’il
qui demandoit pardon pour son frere. L’ogresse reconnut la voix de la reine et de ses enfans, et, furieuse d’avoir esté tromp
paux, de viperes, de couleuvres et de serpens, pour y faire jetter la reine et ses enfans, le maistre d’hotel, sa femme et sa
l eſtoit, ne laiſſoit pas de la regarder, & de dire tout bas à la Reine , qu’il y avoit long-temps qu’il n’avoit vû une ſi
la dreſſant, en l’inſtruiſant, Tant & ſi bien qu’elle en fit une Reine : (Car ainſi ſur ce conte on va moraliſant.)
s Maraines.       RIQUET A LA HOUPPE   Il estoit une fois une reine qui accoucha d’un fils si laid et si mal fait qu’
personne qu’il aimeroit le mieux. Tout cela consola un peu la pauvre reine , qui estoit bien affligée d’avoir mis au monde un
r Riquet estoit le nom de la famille. Au bout de sept ou huit ans, la reine d’un royaume voisin accoucha de deux filles. La p
les. La premiere qui vint au monde estoit plus belle que le jour ; la reine en fut si aise qu’on apprehenda que la trop grand
it Riquet à la Houppe estoit presente, et, pour moderer la joye de la reine , elle luy declara que cette petite princesse n’au
seroit aussi stupide qu’elle estoit belle. Cela mortifia beaucoup la reine ; mais elle eut, quelques momens aprés, un bien p
que pas qu’il luy manque de la beauté. — Dieu le veuille, répondit la reine ; mais n’y auroit-il point moyen de faire avoir u
egret toute sa beauté pour avoir la moitié de l’esprit de sa sœur. La reine , toute sage qu’elle estoit, ne put s’empêcher de
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: — Qu'as-tu, mon oncle le Crapaud? demanda-t-il. — Que n’ai-je I La reine des femmes s'est enfuie : elle est dans la mare.
lure d’or. Au bout de quarante jours, il disparut aussi. Le roi et la reine dirent alors à leur fils : — Remarie-toi I Quel b
ent ? Mais le prince qui mettait son espoir en Dieu répondit & la reine et au roi : — J’ai choisi Jedjigha pour elle-même
a pièce où se tenait sa mère et se jeta sur un lit en frissonnant. La reine inquiète lui prit la main : — Mon fils, lui dit-e
on sellât son cheval. Puis il prit congé de ses parents. Le roi et la reine le supplièrent vainement de rester. Il leur répon
avers huit années d’absence aussi longues que des siècles?) La pauvre reine avait versé des torrents de larmes après le dépar
Et dès lors, elle connut la paix. C'était une nuit de grand vent. La reine , épuisée, venait juste de s'assoupir lorsqu'elle
ns une énorme jarre, un svelte grenadier s’épanouissait au soleil. La reine entendit une voix lui murmurer à l’oreille : — Ta
la famille, tu verras un fruit nouveau apparaître. Dès son réveil, la reine fit ouvrir une fenêtre dans la chambre de Mehend,
nt maintenant les terres d’Occident qui venaient à leur rencontre. La reine de jour en jour se répétait avec une belle confia
de se hâter, car les frontières du royaume venaient d’apparaître. La reine , ce matin-là, s’était vêtue de pourpre. La voix d
vinrent à crier. A se prendre aux cheveux. Le roi était perplexe. La reine , intriguée, se renseigna auprès d'un serviteur. C
le roi ne parvient pas & découvrir la mère de l'enfant vivant. La reine réfléchit un instant. Et puis elle répondit : — ‹
uisque tu n’as pas voulu sa mort. Et puis le roi s’en alla trouver la reine . Il lui dit : — Te souviens-tu de ce que nous éti
coffre qui suivait. Une fois dans la maison de ses parents, la jeune reine ouvrit le coffre. Elle prit doucement son époux d
e toi. Je t’ai pris, Et je t'ai emporté dans un coffre. ■Le roi et la reine se comprirent. Ils revinrent au palais pour y viv
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